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Ensilage de maïs : un éclatage du grain en 8 morceaux est nécessaire

L’impact de plusieurs modalités de réglage des éclateurs et de onze variétés de maïs sur la qualité de l’éclatage des grains a été testé dans l'Orne.

Lors d’un ensilage, l’éclatage du grain de maïs en huit morceaux est nécessaire pour assurer une bonne valorisation de l’amidon par les animaux. « Au regard de la moyenne des résultats pour notre département, on peut estimer qu’actuellement la perte d’énergie associée à un éclatage des grains insuffisant (indice de fragmentation du grain inférieur à 70) dépasse 1 million d’euros », souligne l’entreprise de conseil en élevage de l’Orne.

Les remontées de terrain et les analyses de laboratoire montrent que nous sommes loin d’atteindre l’objectif de 100 % d’IFG (indice développé par Elvup) supérieur à 70. Pour contribuer à atteindre cet objectif, de nouveaux essais ont été réalisés dans le cadre de la troisième édition du Défi ensileuses, organisé par l'entreprise mi-octobre.

Le premier essai s’est focalisé sur la qualité de l’éclatage des grains en fonction du type d’éclateur utilisé et de différentes modalités de réglages : un éclateur à disques et un éclateur à rouleaux avec deux différentiels de vitesse différents (30 et 40 %) et éclateur serré de 1 à 3 mm. Le maïs récolté le jour du test était sec (38,5 % MS et 361 g d’amidon/kg MS – variétés Cordalis et LG 31237). L’IFG moyen a été plutôt correct (63). Des écarts importants ont cependant été constatés en fonction du différentiel de vitesse et du serrage des éclateurs.  

Serrage à 1 mm et différentiel de 40 %

L’éclateur à disques monté sur ensileuse Fendt Katana 65 a permis d’obtenir un IFG de 76 avec un serrage à 1 mm contre seulement 61 et 57 pour des serrages à 2 mm et 3 mm. « Les éclateurs à disques offrent une très bonne qualité d’éclatage, mais ils ont l’inconvénient de s’user plus rapidement que les éclateurs à rouleaux, surtout lorsqu’ils sont serrés à 1 mm », précise Olivier Raux, d’Elvup.

De leur côté, les éclateurs à rouleaux monté sur une Krone Big X 780 ont donné des résultats comparables à condition d’avoir un différentiel de vitesse de 40 % et un serrage à 1 mm (IFG de 69). « À 1 mm, nous sommes au bout de la capacité de serrage. En deçà, on risque notamment de bourrer la machine. » Avec un différentiel de vitesse de 30 %, l’IFG a toujours été inférieur à l’objectif de 70. Il a varié entre 65, 62 et 57 pour des serrages de 1mm, 2 mm et 3 mm respectivement.

De grandes différences selon les variétés

Par ailleurs, onze variétés de maïs ont été testés. Utilisées dans l’Orne, elles ont un indice de précocité compris entre 220 et 290. Il y avait des variétés dentées, dentées farineuses et cornées dentées. La récolte a été réalisée avec une ensileuse Krone Big X 780, avec un différentiel 30 % et un serrage à moins de 1 mm. Lors de la première récolte, réalisée le 26 septembre, les maïs n’étaient pas arrivés à maturité (une moyenne de 30 % MS et 254 g d’amidon/kg MS). Seule la variété très précoce Caroleen a atteint les 34-35 % MS. Les données n’ont par conséquent pas été exploitées.

En revanche, lors de la récolte du 9 octobre, la plupart des variétés étaient arrivées au stade optimum avec un taux de matière sèche compris entre 33 et 36 % MS et une teneur en amidon de 271 à 350 g/kg MS. Seules les deux variétés Pioneer étaient en deçà des préconisations du semencier (récolte autour de 38 % MS). Il est à noter que la teneur en amidon a été pénalisée par des conditions climatiques défavorables autour de la floraison. « Nous avons observé des écarts de niveau d’éclatement des grains pouvant aller jusqu’à 20 points d’IFG (de 56 à 76) », note Olivier Raux. 

Malgré ces écarts, ce critère pèse peu dans le choix d’une variété par rapport au potentiel de rendement, les UFL/ha… « Ce test a permis d’avoir un premier aperçu de la situation mais ne permet pas de discriminer les variétés sur leur capacité à être effectivement éclatées. Les tests sont à poursuivre pour proposer aux éleveurs des variétés « faciles » à travailler. » Globalement, les écarts d’éclatage de grains observés lors de ces essais confirment l’intérêt de vérifier les réglages de l’ensileuse en faisant le test du seau à chaque changement de parcelle, et régulièrement dans la journée, insiste Olivier Raux.

Le saviez-vous ?

Coupés en 4 (taille moyenne de 5 mm), plus de 60 % des fractions des grains sont à plus de 4,75 mm. L’indice de fragmentation du grain (IFG) est donc inférieur à 40 alors que l’objectif est à plus de 70. Coupés en 8 (taille moyenne de 3,9 mm), moins de 10 % des fractions des grains sont de taille supérieure à 4,75 mm (IFG supérieur à 90).

Viser 100 % d’IFG supérieurs à 70

L’objectif est d’avoir plus de 70 % des grains éclatés en particules de taille inférieure à 4,75 mm, selon Elvup. Cela correspond à un indice de fragmentation (IFG) d’au moins 70. Précisons que l'IFG a été développé par Elvup en se basant sur la mesure de référence initiale qui est le Corn Silage Processing Score. Le niveau d’éclatement est jugé insuffisant quand l’IFG est compris entre 50 et 70, et catastrophique en dessous de 50. « L’objectif de 100 % d’IFG supérieurs à 70 est d’autant plus important à atteindre que le silo est ouvert rapidement après sa confection », précise Olivier Raux, conseiller Elvup. Des essais récents menés par Arvalis montrent que l’enjeu autour de la qualité de l’éclatement du grain diminue avec le temps de conservation de l’ensilage de maïs. Ainsi, ni le niveau d’éclatement du grain après six mois de conservation de l’ensilage, ni la récolte en brins longs n’ont eu d’impact sur les performances laitières des vaches. La date de récolte intervient également sur la valorisation de l’amidon.

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