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Agissez en deux temps avec des veaux qui toussent

Face à ce classique de fin d'automne-début d'hiver, il faut vérifier que le traitement est le bon en identifiant les pathogènes, et mettre en place une prévention médicale et zootechnique.

L'ajout de faux plafond a permis de limiter les problèmes.  © C. Fouquet
L'ajout de faux plafond a permis de limiter les problèmes.
© C. Fouquet

« J’ai des veaux qui toussent, ça a commencé avec un veau mais maintenant c’est presque toute la nurserie et, quand je termine d’en piquer un, il faut que je commence un traitement sur un autre… » Des veaux qui toussent, mangent moins, parfois avec le nez qui coule, surtout de la fièvre, c’est un classique de fin d’automne-début d’hiver... Les bovins sont peu résistants face aux pathologies respiratoires car leur volume pulmonaire est restreint. Ils peuvent en garder des séquelles toute une vie parfois, voire en mourir.

Il va falloir agir en deux temps : vérifier que le traitement est le bon en identifiant les agents pathogènes, et mettre en place une prévention médicale ET zootechnique. Les « microbes » responsables de pathologies respiratoires sont nombreux, ce sont :

-des virus : RS, Pi3 mais aussi IBR et BVD !

-des bactéries : pasteurelles, Histophilus somni, mycoplasmes... Elles peuvent être seules responsables, ou venir compliquer une infection virale.

-des parasites : strongyloïdes qui provoquent toux sèche et diarrhée (pas de bronchite vermineuse sur les veaux).

Pour identifier les responsables, il faut faire avant tout traitement des prélèvements sur des animaux morts (prélèvements de poumon) ou vivants (écouvillon nasal profond, aspiration trans-trachéale ou lavage broncho-alvéolaire). Des prises de sang sont possibles.

Soigner les animaux malades

Les anti-inflammatoires sont indispensables : ils font baisser la fièvre et limitent les lésions pulmonaires. On peut utiliser des corticoïdes sur les cas les plus graves, des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) pour les autres. L’aspirine dans la ration peut aussi être mise en place si les veaux ont de l’appétit.

Les antibiotiques limitent l’infection déjà présente ou préviennent les complications. Les molécules diffusant le mieux au niveau pulmonaire sont le florfenikel, l’oxytétracycline et certains macrolides efficaces plusieurs jours avec une seule injection. Parfois, tout le lot « doit y passer », pas seulement les animaux les plus atteints.

Viennent ensuite des traitements de « confort » : mucolytique lors de toux grasses, bronchodilatateur lors de toux sèches, asphyxiantes… Des produits à base d'huiles essentielles peuvent aussi améliorer le confort respiratoire et soutenir le système immunitaire. Attention toutefois à la réglementation…

Empêcher la maladie de réapparaître

La prévention médicale passe par la vaccination : par voie intranasale (immunité locale, rapide à se mettre en place mais dirigée uniquement contre les virus) ou en injectable (nécessite une injection de rappel, protège contre des virus et/ou bactéries +/- nombreux selon les vaccins). Il faut anticiper et vacciner bien avant l’apparition des problèmes. L'intérêt de vacciner les mères est moins évident que pour les diarrhées.

Le plus important est d’identifier les facteurs de risques dans le bâtiment et la gestion des animaux.

L’éleveur concerné n’a pas souhaité faire de prélèvements, le traitement de tout le lot de veaux et l’ajout de faux plafonds dans les cases des veaux les plus jeunes a permis de limiter le problème.

 

Identifier les facteurs de risque

Évitez le mélange de classes d'âge avec des écarts trop importants (plus de 1 mois) ou d'animaux d'origines différentes ainsi qu'une densité de population trop forte. La ventilation est primordiale : ni trop importante, ni trop faible, sans courant d'air… Le paillage doit être soigneux : poussière libérée par une pailleuse, vapeurs d’ammoniac lors de paillage insuffisant... Lhumidité est aussi un facteur de risque : les animaux peuvent produire plusieurs litres de transpiration par jour, la condensation peut retomber sur les veaux qui gardent alors le poil mouillé… Le simple fait de tondre le dos peut limiter le problème. Enfin protégez l'immunité en vous assurant d’un statut en oligoéléments correct, de l’absence d'autres pathologies qui affaiblissent les animaux (BVD, diarrhée, coccidiose...), et en limitant les stress (sevrage, changement de bâtiment/lot).

À savoir

• Vaccin intranasal : protection rapide mais de courte durée, seulement contre les virus, sur les animaux jeunes.
• Vaccin injectable : protection plus large (virus et/ou bactéries) et de plus longue durée, sur des animaux de plus de 1 mois.

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