441 000 vaches laitières pourraient disparaître d’ici 2030
Un flux de départ important, des installations en nombre insuffisant pour remplacer tous les départs, moins de croissance et de nouvelles étables de plus de 100 vaches… la décapitalisation va se poursuivre selon Christophe Perrot de l'Institut de l'élevage.
Un flux de départ important, des installations en nombre insuffisant pour remplacer tous les départs, moins de croissance et de nouvelles étables de plus de 100 vaches… la décapitalisation va se poursuivre selon Christophe Perrot de l'Institut de l'élevage.
« La décapitalisation engagée en 2015 va se poursuivre. A l’horizon 2030, 441 000 vaches laitières pourraient disparaître », a souligné Christophe Perrot, lors de son intervention au colloque « Comment préserver une dynamique laitière en France dans les prochaines années ? organisé par la Confédération paysanne avec le soutien du Cniel et du Criel Normandie lait le 18 novembre 2021 (1). En 2020, il y avait environ 3,6 millions de vaches laitières dans l' Hexagone. « Nous pouvons cependant prévoir la poursuite de dynamiques territoriale contrastées. » En Normandie, le cheptel a les meilleures chances de se maintenir pour les zones de plaine. C’est la seule grande zone qui produit plus de lait (104 %) sur un an qu’à la sortie des quotas en mars 2015.
Dans l’Ouest, le défi démographique posé à la Bretagne est particulièrement aigü. « Même si la croissance par chef se maintenait à un bon niveau comme par le passé, et à moins d’un sursaut important des installations, la chute du cheptel y serait nettement plus forte que dans l’ex Basse-Normandie et Pays de la Loire où le déséquilibre démographique est moins fort. »
Vers une baisse de la production globale ?
Le Sud-Ouest laitier (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie) est confronté à un déséquilibre démographique à peine plus important mais les croissances moyennes y étaient beaucoup plus faibles. "La chute du cheptel risque de se prolonger à vive allure. »
Dans les montagnes laitières, la chute du cheptel devrait être inférieure à la moyenne nationale, sauf en Auvergne où les croissances par chef étaient plus faibles. La chute du nombre d’actifs est très ancienne, mais elle se conjuguait avec un maintien ou une hausse de la production totale. Aujourd’hui, ça n’a plus l’air d’être le cas. « Si les exploitations ne retrouvent pas le chemin de la croissance, un simple maintien du flux d’actifs entrant dans le secteur ne suffira pas à éviter une baisse de la production globale. »
Franck Mechekour