Renouvellement des générations : Eureden veut attirer plus de jeunes pour maintenir la collecte
La collecte de la section lait de la coopérative bretonne Eureden baisse. Malgré un nombre d’installations stable, les départs en retraite s'accélèrent. Pour attirer davantage, il n’y a pas que le prix du lait et Eureden travaille avec des partenaires.
La collecte de la section lait de la coopérative bretonne Eureden baisse. Malgré un nombre d’installations stable, les départs en retraite s'accélèrent. Pour attirer davantage, il n’y a pas que le prix du lait et Eureden travaille avec des partenaires.
La collecte de la section lait de la coopérative bretonne Eureden baisse depuis deux campagnes (-2 à -3 %). « La baisse s’est accélérée cette dernière campagne, pointe Frédéric Conq, responsable de la section lait d’Eureden. C’est lié à la démographie agricole, avec énormément de départs à la retraite. Alors que le nombre d’installations reste similaire ces cinq dernières années : 15 à 20 jeunes par an. S’ajoutent à ce déséquilibre des profils différents par rapport aux générations d’avant. Les jeunes aspirent à une autre façon de travailler, en phase avec le reste de la société. Ainsi, il y a moins de projets d’agrandissement et plus de projets d’extensification. »
Il ajoute que « il y a encore la moitié des 570 exploitations adhérentes qui changeront de main d’ici sept à dix ans. Si l’on reste à 15-20 jeunes installés par an, nous ne remplacerons que la moitié des départs. Tout mis bout à bout - nombre d’exploitations, moins d’agrandissements… - la collecte va continuer de baisser. »
Formation au management
Pour attirer des nouveaux installés, il y a le prix du lait. Sur les huit premiers mois de la campagne 2022/2023, le prix total payé était en moyenne de 476 €/1000 l. Sur les quatre premiers mois 2023, le prix de base moyen était de 450,75 €. « Nous espérons pouvoir tenir un prix du lait de base 2023 de 440 - 450 euros les 1000 litres, grâce aux revalorisations tarifaires dans la distribution. Sauf si le prix de la poudre de lait écrémé continue de dévisser, si les prix du lait de nos voisins européens baissent trop, s’il faut retourner en négociation commerciale », indique Frédéric Conq.
Pour attirer la main-d’œuvre, Eureden va aussi dans les écoles parler de la filière et du métier. « Nous avons une équipe pour mettre en relation des cédants et des jeunes, et nous travaillons avec la chambre d’agriculture et d’autres organismes. Nous proposons de l’accompagnement et des formations au management. Nous donnons notre avis sur les projets des jeunes : est-il en cohérence avec la RSE de Laïta (amélioration du bien-être animal, de l’empreinte carbone et de l’autonomie alimentaire du troupeau), lui-même en lien avec les attentes sociétales ? Est-il solide sur le plan financier ? Sur le plan humain ? »