Alimentation animale
Ÿnsect : dans les starting-blocks pour alimenter les porcs et volailles avec des protéines d'insectes
Ÿnsect se réjouit de l’autorisation européenne de nourrir les non-ruminants avec des protéines animales transformées issues d’insectes. Ces investissements actuels et futurs lui permettent d'aller à l'assaut de ce nouveau débouché.
Ÿnsect se réjouit de l’autorisation européenne de nourrir les non-ruminants avec des protéines animales transformées issues d’insectes. Ces investissements actuels et futurs lui permettent d'aller à l'assaut de ce nouveau débouché.
Après la possibilité donnée en 2017 de nourrir les animaux aquacoles avec des protéines d’insectes, la Commission parlementaire de l’environnement a validé, le 22 juin, la proposition de règlement de la Commission européenne relatif à l’autorisation d’utiliser des protéines animales transformées (PAT) provenant de non-ruminants et d’insectes pour l’alimentation des volailles et des porcs.
« C’est une excellente nouvelle pour toute notre industrie », se réjouit le porte-parole de la société française Ÿnsect, qui transforme les insectes en ingrédients premium à haute valeur ajoutée pour les animaux et les plantes. Et d’ajouter : « Cette décision confirme l’intérêt nutritionnel et environnemental des insectes qui apportent une solution concrète aux grands enjeux de demain : nourrir la planète, préserver l’environnement et la biodiversité et lutter contre le changement climatique. Les insectes représentent en effet une alternative permettant de produire plus et mieux, et cette autorisation va permettre au marché de l’insecte de continuer de se développer en offrant de nouveaux débouchés pour ses acteurs ».
Des investissements en France et à l'étranger
« A ce jour, Ÿnsect a signé des contrats d’une valeur globale de 105 M$ avec des clients tels que Torres (l’une des marques de vin européennes les plus appréciées au monde selon Drinks International), Skretting, le leader mondial en alimentation aquacole, ou encore Compo Group, leader européen de la nutrition végétale pour les jardiniers », affirme son porte-parole.
A l’avenir, avec son site de production de Dôle dans le Jura, l’acquisition en avril de Protifarm (entreprise néerlandaise reconnue pour son leadership dans la production d’ingrédients à base de scarabées buffalo destinés à l’alimentation humaine) et la mise en route d’Ÿnfarm prévue en 2022 près d'Amiens dans la Somme (pour produire 100 000 t puis 200 000 t d’ingrédients), Ÿnsect aura « la capacité de produire, à terme, près de 230 000 t d’ingrédients par an, répartis sur les marchés de l’alimentation des plantes, des animaux et des humains ».
Et les projets d’extension de la société hexagonales ne s’arrêtent pas là. « Ÿnsect ambitionne de déployer un réseau de plus de 100 fermes verticales [d’élevage et de transformation d’insectes] dans le monde pour apporter une réponse locale à la demande de ses clients internationaux », déclare le porte-parole. Et de confier : « Pour les prochaines implantations, nous recherchons et avons plusieurs pistes en Europe, aux Etats-Unis et aussi en Asie ».
Un marché international de 5 Mt d'ingrédients par an
Selon l’International Platform of Insects for Food and Feed (IPIFF, Plateforme internationale des insectes pour l'alimentation humaine et animale), avec un cadre réglementaire européen favorable, le potentiel de marché est estimé à 5 Mt d’ingrédients par an. « C’est le scénario optimiste, qui dépend fortement de la législation européenne et de son évolution », tempère le porte-parole d’Ÿnsect.
Il n’en reste pas moins que la décision européenne ouvre, pour le secteur de l’élevage et de la transformation d’insectes, de nombreuses opportunités, dont certaines sont à l’étude chez Ÿnsect. « La protéine de scarabée Molitor est un ingrédient premium et il est nécessaire de trouver un juste équilibre entre plusieurs facteurs - bénéfices nutritionnels, environnementaux et économiques - avant d’envisager une insertion sur de nouveaux marchés. Une expérimentation est en cours notamment dans l’alimentation des volailles », précise le représentant d’Ÿnsect.