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Violente reprise des cours à la hausse

BLÉ TENDRE : des opérateurs complètement tétanisés…

Le marché du blé redevient totalement ingérable cette semaine, avec des cours qui explosent littéralement d’heure en heure, sous l’effet de la très forte tension des cours à Chicago et d’une demande mondiale très active. En effet, le contrat blé pour livraison mars a terminé mardi soir pour la deuxième séance consécutive en nette hausse, effaçant son record de clôture enregistré la veille, en passant pour la première fois pour une échéance rapprochée au-dessus de la barre des 10 dollars le boisseau… Après des inquiétudes sur les récoltes argentines et brésiliennes, voire chinoises, c’est l’annonce de stocks canadiens de blé qui fondent comme peau de chagrin, et a mis le feu aux poudres. Les dernières estimations sont tombées à 15,1 Mt, contre 21,6 Mt il y a un an. Une situation très tendue, d’autant que la demande internationale ne faiblit pas. Notre marché réagit de manière irrationnelle et reste suspendu à l’appel d’offres égyptien de cette semaine, après celui de la Turquie (200.000 t) et l’achat du Maroc (600.000 t) en origines argentine et française.

BLÉ DUR : marché plus calme

Activité commerciale qui fonctionne par à coups, avec des acheteurs italiens et algériens plus en retrait. Les cours évoluent assez peu pour le moment. Le fob Séville se situe à 520 euros/t sur fév.-mars, et le canadien n°1 flambe à 970 $/t fob St. Laurent.

ORGE DE MOUTURE : délaissée

Activité commerciale encore très limitée sur des cours qui progressent légèrement en sympathie avec l’explosion du blé.

ORGE DE BRASSERIE: baissier

Marché décousu tant en récolte 2007 que 2008, sur des cours stables à baissiers.

MAÏS : attentisme

Même si les cours mondiaux du maïs se sont déconnectés de ceux du blé, les cours français quant à eux ont stoppé leur repli, avec un volume d’activité encore très limité.

FRETS : reprise du BDI

Les prix du transport de marchandises ont stoppé leur baisse, les investisseurs reprenant confiance, malgré des inquiétudes météorologiques en Chine. Le Baltic Dry Index (BDI) a mis un terme à sa récente dégringolade et a même repris une progression de 6 % la semaine passée. Le Baltic Panamax Index (BPI), après avoir accentué son repli dans un marché qui restait confus, a aussi redressé la tête.

La situation n’a guère évolué sur le marché des frets fluviaux. Le trafic vers les places portuaires est très limité. L’affretement est par ailleurs toujours aussi difficile sur l’intracommunautaire, et en particulier à destination des Pays-Bas, en attente de blés. Face au manque de cales, la surenchère se poursuit. La nécessité d’exécution étant moins urgente qu’en fin de mois, l’ambiance est moins tendue que la semaine dernière.

OGM : des essais en plein champ autorisés en 2008

C'est devant une petite cinquantaine de sénateurs que l'examen du projet de loi sur les OGM a débuté le 5 février au Palais du Luxembourg. En prélude aux débats, Jean-Louis Borloo a souligné que « chacun doit avoir le droit de produire et de consommer avec ou sans OGM, c'est-à-dire sans nuire aux autres », et a appelé à mener une recherche poussée sur les plantes génétiquement modifiées. Sur ce point, le ministre de l'Écologie s'est déclaré favorable aux essais en plein champ dès lors qu'ils ont été précédés de travaux en milieu confiné, et que ces essais sont réalisés dans des conditions de vigilance et de protection « particulièrement strictes ». Sur le volet « expérimentation », le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a d'ailleurs précisé qu'un décret doit prochainement créer une commission chargée d'évaluer les demandes d'essais OGM pour cette année. « Cela nous permettra d'autoriser dès 2008 des essais en plein champ dans des conditions sécurisées ».

TOURTEAUX : la forte hausse modère l’intérêt acheteur

Les cours des tourteaux de soja ont fortement progressé dans le sillage de Chicago. Ce dernier, soutenu par une météo défavorable en Amérique du Sud, s’est montré très tendu cette semaine. En France, les utilisateurs refusent de suivre à ces niveaux de prix et gèrent leurs approvisionnements au plus juste. Les rares transactions rapportées concernent le rapproché. La vive fermeté des cours des graines se répercute sur les tarifs de leurs produits. La tendance est plus marquée en tournesol où l’activité est, de fait, très limitées. En colza, des affaires se seraient réalisées cette semaine sur toutes les périodes.

PROTÉAGINEUX : marché étale

Le marché demeure étroit. Les fabricants d’aliments du bétail ont évincé le pois de leurs formules et, en face, l’offre est marginale. Résultat, l’activité est inexistante. Les cours évoluent peu, mais la fourchette de prix s’élargit. Les échanges de féveroles ne sont pas plus dynamiques, sur un marché ferme.

ISSUES DE MEUNERIE : ferme

Les cours sont en baisse en région parisienne en sons fins et mieux tenus en pellets. Le marché est extrêmement calme, faute de vendeurs.

DÉSHYDRATÉS : quelques reventes

En luzerne déshydratée comme en pulpes de betteraves, les affaires se résument à quelques reventes sur le rapproché. Les volumes échangés sont modestes et les négociations se réalisent sur des bases de prix inchangées.

CO-PRODUITS : grand calme

Ambiance lourde sur le marché de la poudre de lait et du lactosérum. Les affaires sont peu fréquentes. Les acheteurs se font discrets. Très peu d’offre en pailles et fourrages, où les prix ont presque doublé sur l’année.

En PSC, les cours ont baissé sur un marché plutôt calme. Le marché est plus ferme en farines de poissons, après une activité soutenue au Pérou et en raison de stocks maintenant très réduits. Le démarrage de la prochaine saison est prévu en avril. Le marché pourrait se tendre dans l’attente des premiers arrivages en juin/juillet.

PRODUITS DIVERS : riz toujours tendu

L’activité est bien calme sur le marché des graines fourragères. Les surfaces en baisse limitent les stocks. Pas de temps froid donc pas de grand mouvement en graineterie. Les hausses de prix sont justifiées par le boom des céréales qui inquiète les grainetiers. Ils craignent qu’à défaut d’une revalorisation des prix des graines, les exploitants favorisent les grandes cultures plus lucratives. Pas de cotations pour les riz thaïlandais en raison du Nouvel an chinois. La tendance est néanmoins très ferme. Pour l’Italie, les prix réagissent à la pression enregistrée sur le marché intérieur. En légumes secs, les lentilles restent bien tenues. Les pois chiches indiens récolte 2008 sont en hausse.

OLEAGINEUX : les huiles… sur le feu

Les cours du soja ont culminé sur Chicago. La météo adverse en Amérique du Sud en est en partie responsable. Le temps, trop humide dans la principale zone de production de soja brésilienne, entrave en particulier l’arrivée de la récolte dans les ports. Les consommateurs se tourneraient alors vers les Etats-Unis. La hausse du pétrole et le repli du dollar ont alimenté la tension. Tous les marchés oléagineux s’en sont trouvés affectés. Déstabilisés par cette envolée, les opérateurs du marché des huiles de Rotterdam se sont montrés hésitants à s’engager. Les cours des graines de tournesol, peu offertes, ont continué de grimper à vitesse grand V en France engrangeant 45 € sur la semaine ! Si les prix ont été régulièrement marqués, sur de petits volumes néanmoins, le marché semble désormais grippé. Les prix de colza ont eux aussi bondi, d’autant que les surfaces européennes sont annoncées en retrait. Bilan : +31 € sur notre dernier point. Cela ne facilite pas les échanges. Le froid et la neige en Chine renforcent la fermeté mondiale.

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