Loi Galland/négociations commerciales
« On va vers le “triple net” »
Face aux problèmes de trésorerie que rencontrent les industriels, les négociations avec la grande distribution devraient s’intensifier. C’est le cas des fabricants de pâtes, contraints à revaloriser régulièrement leurs tarifs depuis l’été (cf. p 13). Les discussions devront surtout tourner autour d’un rééquilibrage des relations commerciales. « Il semble qu’on s’achemine vers le triple net » (permettre la réintégration de la totalité des marges arrière dans la définition du seuil de revente à perte, ndlr), indique Franck Rouard, président du directoire d’Alpina Savoie, ce que confirme le groupe Carrefour. Dans un communiqué, l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) précise que cette mesure permettrait au distributeur de baisser ses prix, « sans qu’il soit pour autant nécessaire de remettre en cause le principe de la coopération commerciale (têtes de gondoles, prospectus...). » L’Ania appelle surtout à l’interdiction des « facturations abusives de service ». « Leur niveau de rémunération serait nettement revu à la baisse s’il correspondait à celui des services réellement rendus par les distributeurs », justifie-t-elle. En revanche, « les services de coopération commerciale constituent la seule opération publicitaire de nombreuses PME » qu’il ne faudrait « en aucun cas » supprimer. Mais l’association demande une poursuite des contrôles de leur réalité, « la distribution étant responsable de la bonne réalisation de ces services. » Ainsi, ce sont les conditions générales de vente qui devront faire foi (comprenant le tarif, les délais de paiement, les modalités de règlement...) et non plus les conditions générales d’achats, sollicite Franck Rouard. Ce serait le sens des propositions de la Commission Attali pour une libération totale du secteur de la distribution, dans un souci de « concurrence et transparence », à confirmer le 25 octobre.