Uralkali/Belaruskali : vers une flambée des prix de la potasse ? Pas si sûr !
Une coopération aux conséquences limitées ?
Nouveau rebondissement dans les relations entre le russe Uralkali et le biélorusse Belaruskali. Alors que la guerre entre les deux géants de la potasse était déclarée, ces derniers pourraient de nouveau travailler main dans la main, notamment depuis la nomination du nouveau directeur général à la tête du groupe russe le 23 décembre, Dimitri Ossipov, en remplacement de Vladislav Baumgertner.
Une coopération aux conséquences limitées ?Cette possible coopération pourrait déboucher sur une reprise de la stratégie antérieure de réduction de la production de potasse afin de booster les prix. Cependant, les analystes estiment qu'un tel scénario n'est pas aussi certain, même si les deux sociétés représentaient 40 % de la production mondiale avant leur désunion. Selon Olivier Gueydon, courtier en engrais, pour le cabinet éponyme, si ce rapprochement se concrétisait, « cela ne constituerait pas le facteur primordial d'une remontée des cours. Il leur permettrait simplement d'arrêter de baisser. » Pour Philippe Éveillard, responsable Agronomie et Environnement de l'Unifa, « c'est la reprise de la demande en phosphate et en potasse en Asie, particulièrement de la Chine, qui jouera le plus sur l'équilibre offre/demande mondiales ». De même, « d'autres acteurs, tel que le Canada, ont également un rôle important concernant les disponibilités à l'international », précise-t-il.
Une histoire à rebondissementCourant juillet, le russe décide de rompre ses relations avec son partenaire biélorusse, l'accusant d'augmenter sa production afin de baisser les cours et de rafler des parts de marché. Les deux groupes se lancent alors dans une guerre des prix, alimentant leur chute sur le marché mondial. Il passent de 340-345 $/t en juin à 285-295 $/t depuis novembre (cf. graphe). Cette rupture a également entraîné l'effondrement boursier de grosses sociétés du secteur, telles que le Canadien CPC (Canada Potash Corporation) ou l'Allemand K+S.