Céréales à paille
Une politique d’exportation compliquée
Le tirage de certificats d’exportation de blé a nettement ralenti depuis la limitation de leur durée de validité par la Commission européenne
DEPUIS LE DÉBUT de la campagne 2006/2007, les certificats d’exportation de blé délivrés dans l’UE représentent 4,3 Mt, contre moins de 3,5 Mt en 2005 à la même époque, 3,7 Mt en 2004, 2,7 Mt en 2003. Plus de 2,6 Mt concernent des certificats de “droit commun” sans restitution, tirés au jour le jour par les opérateurs dans chaque État membre. Lors du conseil de direction spécialisé “céréales” de l’Organisation nationale interprofessionnelle des céréales (Onigc) le 7 novembre, les opérateurs ont exprimé leur insatisfaction face à la décision de Bruxelles de limiter, depuis le 12 octobre, la durée des certificats délivrés au départ du marché libre, dits “tirets”, à 60 jours. Ils demandent à la Commission européenne de ne pas accepter uniquement des certificats “tirets”, mais aussi des adjudications même à restitution zéro (donc sans aide à l’exportation). Bruxelles a décidé de refuser les offres à l’adjudication faites à un niveau de restitution pourtant égal à zéro afin de ne pas créer de discrimination entre les opérateurs par le biais de la durée de validité des certificats. La gestion des exportations communautaires a donc pris un caractère particulièrement technique ces dernières semaines.
Blé : 4,3 Mt de certificats délivrés
La Commission européenne a décidé depuis le 12 octobre dernier, de limiter la durée des certificats délivrés au départ du marché libre à 60 jours (au lieu de 4 mois + mois en cours). Ces certificats, appelés certificats “tirets”, ne sont pas « préfixés » (voir encadré) : ils ne prémunissent pas les exportateurs de l’application éventuelle d’une taxe à l’exportation, décidée après la délivrance du certificat. La Commission a toutefois indiqué lors des derniers comités de gestion qu’elle n’avait nullement l’intention d’instaurer une taxe à l’exportation… Cependant, les opérateurs restent méfiants !
Par ailleurs, les adjudications de certificats d’exportation au départ des stocks d’intervention européens ont nettement ralenti en octobre (moins de 34.000 t de blé hongrois adjugées au cours des trois dernières séances du comité de gestion des céréales à Bruxelles). La Commission semble désormais privilégier la remise en vente de ces stocks sur le marché européen. Au total, depuis le début de la campagne, les tirages effectifs de certificats d’exportation au départ des stocks d’intervention portent sur 1,2 Mt de blé détenu par les pays enclavés d’Europe centrale (essentiellement Hongrie et Pologne mais aussi Slovaquie et République tchèque).
Orges : 0,8 Mt de certificats délivrés
Côté orge, les exportations européennes progressent lentement, face à la concurrence actuelle des origines mer Noire sur le marché mondial. Il s’agit pour l’essentiel (0,5 Mt) de certificats adjugés par la Commission européenne au départ des stocks d’intervention des nouveaux États membres.