Marchés
« Une année atypique en termes de semis »
Dans un communiqué du 15 mars, le Copa-Cogeca rappelait les mauvaises conditions climatiques, comme l’humidité et les inondations, auxquelles certains pays ont fait face pendant les semis d’hiver. « Cela signifie qu’un pourcentage significatif des cultures devra être remblavé. Les agriculteurs européens prévoient également de moindres rendements en raison du gel de cet hiver et du manque de semences certifiées pour les variétés de printemps », estime Max Schulman, président du comité. Quid de la situation française ? Pascal Mombled, président de la section Céréales à paille de l’Union française des semenciers (UFS) juge la situation 2012/2013 atypique, mais pas alarmante.
Des semis d’hiver laborieux
Nous vivons une période de succession de gels et des difficultés à semer pour la deuxième année consécutive. Cet automne, il y a eu une forte demande en semences certifiées, mais beaucoup n’ont pu être semées en raison d’une météo défavorable. « Certains agriculteurs ont même tenté de reculer leur date de semis jusqu’à fin janvier, fin février avec des blés alternatifs. Sur la bordure maritime nord, pas un blé d’hiver n’a été semé », note Pascal Mombled. Il reste même par endroit des pommes de terres de l’année précédente qui n’ont pas été récoltées. Le développement des cultures de blé tendre et d’orge d’hiver a pris du retard. Au 18 mars, seul 4 % des blés avaient atteint le stade épi 1 cm contre 42 % l’an passé à la même époque, selon FranceAgriMer. En orge, le chiffre est de 3 % par rapport au 37 % de 2012. La crainte d’une pénurie de semences s’est donc reportée sur les cultures de printemps.
Des semis de printemps également difficiles
Les conditions n’ayant pas été optimales au printemps, les semis ont aussi pris du retard. Dans le Nord-Est de la France, notamment en Lorraine et en Picardie, les ensemencements d’orges de printemps étaient effectués à respectivement 26 et 23 % au 18 mars contre 75 et 80 % l’an passé à la même époque. De nombreux agriculteurs souhaitent remplacer les blés et orges de printemps par du maïs, du sorgho ou du tournesol. Ils considèrent qu’en début avril, il est trop tard pour semer des céréales.
« Par rapport à 2011/2012, les surfaces de colza devraient être en baisse. Il est possible que 150-300.000 ha soient retournés dans les prochains jours, en raison de mauvaises conditions d’implantation. Mais, en céréales, elles devraient être légèrement supérieures, suite à la vague de froid de février 2012. Les soles de maïs et de tournesol devraient également s’apprécier », avance le responsable de l’UFS.
Offre suffisante en semences certifiées
Finalement, la demande française en semences certifiées est satisfaite. Les utilisations auraient même augmenté en blé tendre et en triticale par rapport aux trois dernières campagnes, à respectivement 58 %, contre 52-53 % et 57 % contre 53-54 %, selon des chiffres provisoires du Gnis.