Focus récoltes / Orges et colza
Un temps quasi idéal
Avec le retour du soleil, « nous sommes enfin rentrés dans les moissons », se réjouissait Jean-Olivier Lhuissier, chargé de la collecte de Vivescia le 24 juillet. « Sans surprise, ce qui caractérise le plus cette moisson en règle générale est l’hétérogénéité. Nous subissons les stigmates du gel de février », résume-t-il. En orges d’hiver, « les rendements vont du simple au double », de 45 à 90 q/ha, selon les zones. « La qualité est satisfaisante », avec un calibrage moyen supérieur à 85 % et un taux protéique inférieur à 11 %. En orges de printemps, collectées à moins de 3 % mardi 24, les premiers résultats révèlent « de très bons calibrages à plus de 90 % » et des protéines un peu plus basses que l’an passé. Les rendements varient de 60 à 80 q/ha. La récolte d’orges d’hiver était en passe de s’achever, le 23, pour Axéréal. Les rendements progresseraient de 10 % sur un an, selon Denis Courzadet, responsable collecte. Le groupe coopératif couvrant une large zone, les rendements sont très variables, de 65 à 90 q/ha. Le taux de protéines moyen serait « un peu plus élevé à 10,5% ». En printemps, « les premiers éléments sont satisfaisants ». Du côté de Charente Alliance, l’humidité et les températures fraiches du printemps ont permis un bon remplissage des grains, indiquait Pascal Marrand, responsable technique, le 25 juillet. Les rendements en orges d’hiver, dont la récolte est bouclée, s’avèrent « très bons, à 70 qx/ha voire plus », soit une hausse de 45 à 50 % par rapport à 2011, où la Charente et la Charente-Maritime avaient beaucoup souffert de la sécheresse printanière. Les producteurs « du sud de l’Eure ont commencé à battre en début de semaine dernière », indique Antoine Dennetière, coordinateur des régions de Cap Seine. La qualité se révèle « correcte, à 66-68 kg/hl avec des PS assez homogènes ». Côté rendements, « les vallées s’en sortent mieux que l’an dernier avec une amélioration de 10 q/ha », alors que dans les plateaux, aux terres profondes, ils reculeraient de 5 q/ha, avec une moyenne à 80 q/ha. En Seine-Maritime, le rendement tourne autour de 75-85 q/ha, et 80-85q/ha dans les vallées avec des résultats plus homogènes que dans les plateaux où le rendement recule. Dans le Bas-Rhin, où les orges ont été très affectées par le gel, le printemps a été bénéfique aux cultures et les rendements ne sont pas aussi mauvais que redouté. Ils se situent à 75-85 q/ha selon Christian Lux, responsable technique du Comptoir agricole. Les hybrides y atteindraient parfois 90 q/ha.
Inquiétudes pour les colzas charentais
Sur la façade Ouest, la situation des colzas est très contrastée, avec de très bons rendements sur le sud des départements couverts par Charente Alliance, à près de 38 q/ha. Au Nord, en revanche, où le colza est la culture traditionnelle, « nous sommes très inquiets suite à d’importants développements de parasites ». Les rendements sont parfois divisés par deux, à moins de 20 q/ha. Et les producteurs ne pourront recultiver du colza sur les parcelles attaquées que dans sept ans ! En Champagne, « le colza est la culture qui a le plus souffert du gel hivernal », commente Jean-Olivier Lhuissier de Vivescia. Les rendements chutent parfois sous les 10 qx/ha mais peuvent atteindre, dans d’autres zones, plus de 45 qx/ha. « La teneur en huile est très bonne avec, régulièrement, des taux supérieurs à 44 % » poursuit-il. Pour le colza alsacien, récolté un peu tôt, les rendements seraient honorables, mais afficheraient des écarts importants entre 20 et plus de 40 q/ha, et 33 q/ha en moyenne, comme l’indique Christian Lux. Pour Axéréal, le rendement progresse de 5 % sur un an, s’étirant de 28 à 38 q/ha (contre 2,5-3,5 en 2011). Du côté de Cap Seine, où la récolte débute, les rendements seraient en recul de 3 à 5 qx par rapport à 2011, à 30-45 q/ha au sud de l’Eure.
