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Un marché empreint d’interrogations

BLÉ TENDRE : le manque de ventes à l’exportation reste préoccupant

Ce n’est pas une surprise. L’OniGC l’a confirmé une fois de plus lors du conseil du 16 janvier : le déficit de la balance des échanges céréaliers de l’UE continue de se creuser. Début janvier, l’UE était importatrice nette de 7,1 Mt toutes céréales confondues. Les blés européens continuent notamment de pâtir de la concurrence des origines mer Noire et américaine sur nos principaux clients du bassin méditerranéen. Tous les regards sont tournés vers Rouen. On avait espéré obtenir au moins une petite part de l’appel d’offres du Pakistan (610.000 t), espoir –hélas– déçu. Islamabad s’étant fourni en partie au Canada, le reste sans doute en option Argentine et Mer noire. Le blé français manque de compétitivité, alors qu’il en reste pas mal dans les silos portuaires. Les prix subissent les à-coups des marchés et de la conjoncture mondiale. Après la fermeture pour Martin Luther King Day, et le mini-krach monétaire, Chicago a réouvert mardi en forte baisse, dans le sillage des marchés financiers. Il tend depuis à se reprendre. Le “wait and see” reste de rigueur.

BLÉ DUR : marché très ferme

Marché très ferme cette semaine encore. La demande est en effet en forte demande du côté de l’Italie et de l’Algérie. En face, les disponibilités s’avèrent réduites.

ORGE DE MOUTURE : calme

Sur l’intérieur, toujours très peu d’intérêt des fabricants d’aliments du bétail, tandis qu’à l’exportation on ne voit rien venir. D’ailleurs, l’on se demande quand reviendra l’Arabie Saoudite sur le marché mondial. Le prochain retour de l’Ukraine sur le marché export avec l’ouverture des quotas le 1 er février risque de s’avérer particulièrement concurrentiel pour l’orge européenne. Dans ce contexte, les cours continuent de céder du terrain sur l’ensemble des compartiments du marché.

ORGE DE BRASSERIE: fermeté

Marché très ferme même si la hausse a marqué une pause avec la crise monétaire de ces derniers jours. Les brasseurs européens sont aux achats en orges de printemps, mais l’offre, constituée essentiellement par de la revente, demeure étroite. En orge d’hiver, le marché reste difficile.

MAÏS : en recul

Cours en baisse sur un marché qui se cherche. Les fabricants d’aliments composés semblent couverts. Et il n’y a toujours pas de demande à l’exportation. Le marché subit par ailleurs toujours le poids des importations brésiliennes sur l’ensemble de l’Europe.

FRETS : le repli se poursuit en frets maritimes

Les indices des frets maritimes, BDI et BPI, se sont lourdement repliés cette semaine. La période du Nouvel an chinois s’accompagne souvent d’un affaiblissement des niveaux de prix d’affrètement. La demande en provenance de cette région du monde est en effet à l’origine de la fermeté du marché.

En frets fluviaux, les cours sont reconduits dans une ambiance assez calme cette semaine encore.

OniGC : forte progression des emblavements de blé tendre pour 2008

Selon les dernières estimations des Directions régionales de l’OniGC, les cultures d’hiver semées pour la récolte 2008 gagneraient plus de 100.000 ha par rapport à 2007. La surface en blé tendre augmenterait de 3,8 %, pour atteindre 4,97 Mha contre 4,79 Mha en 2007. Les orges d’hiver progresseraient aussi de 40.000 ha pour couvrir 1,23 Mha. En revanche, le blé dur mais surtout le colza perdent du terrain. Par ailleurs, l’Office des grandes cultures a indiqué que, dans un contexte de forte volatilité des cours mondiaux, les prix des céréales françaises ont de nouveau été tirés à la hausse. Le blé français pâtit toujours d’un manque de compétitivité à l’exportation face aux origines américaines et mer Noire, aggravé par une parité euro/dollar défavorable. L’OniGC révise donc à la baisse ses prévisions d’exportation de blé français à 4,75 Mt (-0,1 Mt par rapport au mois dernier).

TOURTEAUX : échanges limités sur l’ensemble des produits

Les affaires ont été particulièrement limitées sur le marché des tourteaux. La hausse qui a touché les matières premières liées au soja tout au long de la semaine dernière n’a pas été atténuée, comme attendue compte tenu de la hausse de la prime Fob au Brésil. Les opérateurs sont en attente d’une orientation claire. Les échanges restent limités dans ce contexte d’incertitude et se concentrent sur du rapproché.

Les tourteaux de colza et de tournesol fluctuent en fonction du prix des graines et ne suscite pas grand intérêt auprès de la consommation.

PROTÉAGINEUX : atonie en pois

Les cours des pois protéagineux sont quasiment inchangés depuis la précédente édition. La demande est éteinte, limitant ainsi les affaires. L’offre est en plus particulièrement restreinte.

En féveroles, en revanche, les besoins sont manifestes sur le port de Rouen. Mais la marchandise étant inexistante, l’activité est éteinte.

ISSUES DE MEUNERIE : toujours tendu

Les sons se faisant rares, leurs cotations progressent. Le marché reste très étroit. Peu de transactions sont rapportées.

On note sur la région parisienne une nette hausse due à une forte demande.

DÉSHYDRATÉS : fermeté en pulpe et en luzerne dans un marché sans offre

Le marché des luzernes déshyratées et des pulpes de betteraves est encore très ferme. En l’absence d’offre et d’une demande qui ne faiblit pas, les cours progressent logiquement, sans grand courant d’affaires.

CO-PRODUITS : fourrages en hausse

La poudre de lait présente une cotation disponible en nette progression compte tenu de disponibilités insuffisantes pour combler la demande.

En lactosérum, le marché est plus calme, la cotation est en légère hausse.

En pailles et fourrages, on achète le lin au compte gouttes suite à un ramassage apparement perturbé. Les opérateurs qui ont eu une très belle qualité la semaine dernière justifient ainsi son prix élevé.

Le marché des PSC est toujours aussi peu actif, malgré une bonne demande en corn gluten feed. Les cours de ces derniers progressent tandis qu’au contraire les citrus régressent.

PRODUITS DIVERS : ferme en riz

En graines fourragères, quelques demandes sur le lotier, la moutarde blanche et le trèfle violet entrainent sur ces produits une hausse de dix euros, pour le reste les prix étant très hauts les acheteurs attendent le dernier moment.

Quelques réajustements uniquement en graineterie.

OLEAGINEUX : chute du colza et prix records en tournesol

Le marché du colza a pâti du net recul du pétrole la semaine passée. Celle-ci a fait reculer l’intérêt pour les biocarburants et donc celui du soja qui, dans son sillage a entraîné les prix du colza européen vers le bas. Les prix ont ainsi reculé de plus de 20 euros dans certaines régions. Les affaires ont été nombreuses jusqu’à la baisse des cours. Les vendeurs se sont immédiatement retirés du marché, plombant ainsi les affaires potentiels. La crise financière a également pesé sur les prix. On notera qu’Oil World a estimé à 6% le recul des surfaces de colza dans l’Union européenne pour la campagne 2008/09.

En tournesol, les cours ont atteint des niveaux records la semaine dernière en se hissant à 550 euros la tonne sur les ports de Saint Nazaire et de Sète. Cette fermeté s’est vite essoufflée avec le recul du marché de la protéine et des huiles. Les échanges qui avaient repris sur de très hauts niveaux de prix se sont ainsi estompés dès la baisse des prix.

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