Tony
Entre les Britanniques et les Français, on le sait, ça n’a jamais été le grand amour ! Que ce soit en politique étrangère, sociale ou même en rugby, les affrontements franco-britanniques ont toujours été tendus… Le référendum du 29 mai a exacerbé les tensions que l’on avait cru voir apaisées quand Lionel Jospin et Tony Blair se tapaient sur l’épaule, le Premier ministre britannique venant même en vacances en France. Mais voilà, les histoires d’amour anglo-françaises finissent mal en général… Le beau Tony a donc voulu profité de la débâcle chiraquienne sur la Constitution européenne et imposer sa vision de la Politique agricole commune (Pac) qu’il a mis en opposition au «rabais britannique» sur le budget européen. «Moins de sous pour les agriculteurs, plus pour les technologies de pointe!», s’écrie-t-il croyant entraîner dans son sillage une ribambelle de pays européens. Mais voilà, outre la levée de bouclier en France où on l’accuse de «mensonge» et de «malhonnêteté», rien que ça, le beau Tony à la mauvaise surprise de trouver face à lui une fronde européenne qui l’accuse d’avoir fait capoter le dernier sommet des chefs d’Etat des 25. Et pourtant, dans son discours d’investiture à la présidence de l’UE, Tony Blair ne lâche pas, il persiste, voire s’entête et perd ce sang froid, ce flegme que l’on croyait pourtant légendaire outre Manche. Il en remet donc une couche sur la Pac dénonçant qu’un «budget moderne n’est pas celui qui, dans dix ans, consacrera 40% de ses dépenses à l’agriculture». Les nouveaux arrivants dans l’UE apprécieront, eux qui ont une agriculture à reconstruire et qui comptaient sur l’UE pour rebâtir une agriculture moderne et performante. Certains prétendants à l’adhésion, comme la Turquie, auront également aimé son discours qui leur ouvre les portes de l’UE, mais leur ferme un budget agricole primordial. Les Turcs doivent se demander parfois ce qu’ils sont venus faire dans cette galère !