Tendances : sprint final pour l’intervention
Blé tendre : le marché s’est retourné
Est-ce le débat qui agite la France et l’échéance du référendum sur la Constitution européenne qui ont provoqué un retournement de tendance brutal ? Quoi qu’il en soit, après une très franche progression des cours en fin de semaine dernière et un début de semaine de la même trempe, le marché s’est complètement retourné depuis mardi.
En effet, après être grimpé à 96 E/t, emmené par une demande de couverture sur l’Espagne, le portuaire notamment à Rouen, est subitement retombé en ce milieu de semaine en-dessous des 94 E/t.
Il faut dire que les fondamentaux restent toujours plutôt baissiers, quand on voit l’état très favorable des cultures et donc des perspectives de récolte qui risquent d’alourdir un peu plus les stocks européens.
Au niveau exportation, hormis l’épisode espagnol, rien de bien exceptionnel à se mettre sous la dent, d’autant que des rumeurs viennent confirmer que l’Algérie aurait acheté 250.000 à 300.000 t de blé origine mer Noire.
Quant à l’Espagne, la situation devient préoccupante. il se confirme que la production de céréales ibériques pourrait bien être en très forte baisse, le blé tendre notamment pourrait voir sa récolte en recul d’au moins 2 Mt par rapport à l’an dernier. Les Espagnols et les Portugais ont d’ailleurs alerté Bruxelles pour que la Commission libère exceptionnellement des tonnages de céréales d’ex-intervention sur les origines hongroises ou tchèques… Pour l’instant, pas de réaction bruxelloise !
Quant aux offres à l’intervention justement, elles entrent dans leur dernière semaine d’application officielle, puisqu’elles seront closes mercredi prochain. «C’est la dernière ligne droite» lançait un courtier ce mercredi, la dernière ligne droite en effet pour ce qui est actuellement le plus gros débouché du blé français…
Les offres françaises à l’intervention représentaient au 16 mai 2,38 Mt (2,34 Mt au 16 mai), dont 2,11 Mt de blé tendre (2,07), 196.718 t d’orge (200.993), et 69.060 t de maïs (69.060 t).
Blé dur : ferme
Dans l’attente d’une meilleure appréhension des qualités, le marché reste fermement orienté dans le contexte de sécheresse sur la péninsule ibérique.
Plusieurs certitudes néanmoins, la récolte sera médiocre en Espagne, moyenne en Italie et à peu près normale en Grèce. Pour l’instant, la nouvelle récolte n’est donc pas encore sur les rails, même si l’on rapporte des prises de renseignements du Maroc sur La Pallice…
Orge mouture : toujours régulier
La physionomie du marché de l’orge fourragère reste calquée sur la semaine passée, avec des cours plus fermes, les vendeurs liquidant leurs fonds de tiroirs pour des utilisateurs encore intéressés.
Brasserie : apathique
Si l’on ne parle quasiment plus de l’ancienne récolte qui se liquide dans l’indifférence la plus complète, la nouvelle campagne a beaucoup de mal à intéresser les opérateurs.
Maïs : forte tension sur les prix
Contrairement au blé tendre, la situation est loin de se détendre pour le maïs, au contraire. Nous vivons une fin de campagne palpitante et imprévue, la situation de sécheresse en Espagne provoquant une soudaine demande de couvertures, notamment en origine Sud-Ouest. Par ailleurs, l’effet de cette fermeté brutale a eu pour effet de faire peur aux fabs. Ce qui laisse un marché intérieur actif mais sans plus.
Protéagineux : que du réapprovisionnement
Si quelques affaires sont rapportées dans les régions Marne/Aisne/Ardennes et Eure-et-Loir, le marché reste calme dans l’ensemble. Les prix évoluent peu. Dans les régions précitées la progression ou le recul des cours ne correspond qu’à des niveaux de contrat portant sur de petits volumes. En NR, rien à signaler pour le moment. Du côté des féveroles, l’activité reste complètement arrêtée.
Oléagineux : marché terne
Très peu actif, ce marché de fin de campagne n’attire que peu de vendeurs compte tenu des prix peu élevés en colza comme en tournesol. La NR suit le même mouvement avec des intérêts à la vente fortement réduits toujours en raison des niveaux de prix jugés trop bas. Par rapport à la semaine précédente, les cours sont en progression sur l’ensemble des produits portés par la forte hausse intervenue sur le marché de Chicago.
Tourteaux : peu actif
Les cours des tourteaux de soja ont subi la fermeté constatée à Chicago la semaine passée suite aux mauvaises conditions climatiques aux Etats-Unis et la forte reprise du dollar. La hausse a toutefois été atténuée par la faiblesse du prix du Fob au Brésil. Peu d’affaires à signaler sinon quelques unes sur la période estivale.
Déshydratés : éteint
Il ne se passe quasiment plus rien sur ce marché totalement déserté par les acheteurs, semble-t-il. Les luzernes déshydratées comme les pulpes de betteraves n’observent pas de variations en terme de prix aussi bien sur l’ancienne récolte que sur la nouvelle.
Issues de meunerie : marché hésitant
Les prix baissent quelque peu sur Paris tandis qu’en province, certaines régions rapportent une certaine rareté des sons entraînant ainsi les cours vers le haut. L’activité est peu soutenue.
PSC : trop chers
La compétitivité des céréales et du marché de la protéine en général ne favorisent pas les PSC.
Ces produits sont délaissés car trop chers.
Légumes secs : sans changement
Les opérateurs ne rapportent pas de grandes évolutions du marché cette semaine. On constatera que presque tous les cours sont reconduits.
Graineterie : très calme
Les opérateurs finissent la campagne tranquillement. Les affaires sont rares et ne concernent que de petits réapprovisionnements.
Graines fourragères : en attendant l’ISF
Dans l’attente du Congrès mondial de l’International Seed Federation la semaine prochaine au Chili, les opérateurs sont attentistes. Peu d’affaires sont conclues et les prix n’évoluent guère dans ce calme climat.
Pailles et fourrages : marché lourd
L’absence de demandes conjuguée à l’abondance de l’offre alourdit considérablement ce marché. Les prix sont reconduits sur l’ensemble du territoire. Dans la région de la Crau, les affaires en NR se font attendre.