Tendances : l’Espagne dope le marché
Blé tendre : fermeté
La sécheresse en Espagne et au Portugal a changé totalement la physionomie de cette fin de campagne, avec une demande qui s’est nettement activée, dopant le marché français.
Tout cela dans un contexte qui a vu également le retour aux achats de nos clients belges et néerlandais, et de couvertures réalisées par l’amidonnerie, la meunerie et des chargeurs.
L’activité pays tiers est beaucoup plus calme et même si certains gardent un œil sur l’Algérie qui a lancé un appel d’offres de 50.000 t, ils ne se font guère d’illusion. A noter que l’Egypte aurait récemment acheté 250.000 t de blé russe. L’offre mer Noire est justement un grand point d’interrogation pour les opérateurs sur la NR. Certains d’entre-eux annoncent d’ores et déjà des perspectives de production exceptionnelles dans cette région du globe pour la récolte 2005.
Les professionnels s’interrogent aussi sur le niveau final des offres à l’intervention en blé qui ont franchi les 2 Mt. Les 2,5 Mt seront-elles dépassées ? Que va-t-il rester pour la soudure ? Au total, les offres françaises à l’intervention représentaient au 16 mai 2,34 Mt (2,26 Mt au 9 mai), dont 2,07 Mt de blé tendre, 200.993 t d’orge (191.843), et 69.060 t de maïs (74.260 t). Quant aux offres européennes, rappelons que leur cumul au 8 mai atteignait 13,73 Mt (12,89 Mt au 24 avril), dont 8,55 Mt de blé tendre, 3,03 Mt de maïs et 2,14 Mt d’orge. L’Allemagne conserve sa première position avec 4,2 Mt (dont 2,68 Mt de blé tendre et 1,5 Mt), précédent d’une courte tête la Hongrie (4,03 Mt dont 2,42 mt de maïs et 1,52 Mt de blé tendre), la République tchèque (1,07 Mt), la Pologne (702.000 t) et la Slovaquie (499.000 t).
Blé dur : plus calme
Alors que l’AR se liquide avec des cours qui se redressent nettement, notamment dans le Sud-Ouest, les opérateurs se tournent maintenant vers la nouvelle récolte.
Mais ces derniers attendent de connaître les qualités, les exécutions de contrats étant pratiquement terminées. Si les cours sont fermes dans le contexte de sécheresse sur les pays du bassin méditerranéen (sensible diminution des prévisions de récolte Maroc et Espagne), il ne se fait rien de significatif sur le plan des affaires.
Orge mouture : meilleure tenue
Le contexte de fermeté du marché céréalier se fait également sentir sur l’orge fourragère. La sécheresse en Espagne est un détonateur d’affaires sur une fin de campagne que l’on croyait voir se liquider dans l’anonymat. L’activité commerciale s’est donc développée notamment en portuaire avec des cours qui ont enregistré en moyenne une progression de 1 à 2 E/t.
Cette nouvelle physionomie du marché AR se répercute sur la NR.
Brasserie : insipide
Contrairement aux autres céréales qui suivent le mouvement de hausse, rien ne vient perturber la torpeur de ce marché. Les malteurs sont absents tout comme les vendeurs. La NR reste aussi immuable.
Maïs : rebondissement
Le maïs suit la tendance ferme du complexe céréalier cette semaine et les cours repartent à la hausse, notamment en portuaire. Le marché intérieur enregistre également une meilleure demande de la part des fabs ainsi que des acheteurs belges et néerlandais. Si la nouvelle récolte n’est pas encore véritablement lancée, les répercussions de l’AR et les retombées de la sécheresse se font sentir.
Selon le Scees, la sole de maïs grain en France en 2005 serait en retrait de 7 % par rapport à 2004, à 1,69 Mha.
Protéagineux : marché peu animé
Marché inanimé en féveroles. En pois fourragers, l’activité reste éparse. Quelques petites affaires se traitent localement, et en particulier dans la zone Marne-Aisne-Ardennes où les cours se raffermissent en AR et NR. Les prix évoluent en ordre dispersé selon les origines. La nouvelle récolte ne suscite pas encore d’intérêt particulier.
Oléagineux : cours un peu plus fermes
Les cours se sont raffermis sous l’effet notamment de la reprise du billet vert. L’activité reste néanmoins très faible. Par ailleurs, selon la Fop, la sécheresse qui sévit en Espagne pourrait conduire à une réduction des surfaces, de 750.000 ha l’an dernier, à 700.000 ha. La production pourrait alors chuter à 670.000 t, contre 785.000 t en 2004.
Tourteaux : petite demande en colza
Les cours du complexe soja se sont globalement repliés cette semaine sur Chicago, sur des considérations météo notamment. Soutenus par un dollar un peu plus fort, les tourteaux de soja évoluent peu sur la semaine en France. A ces niveaux de prix, les échanges sont limités en tourteaux de soja et en tournesol. Quelques affaires se traitent sur le rapproché en colza. Les prix font du surplace sur le court terme.
Déshydratés : attentiste en luzerne
Une page est tournée en luzerne déshydratée, où l’on ne parle plus que de la NR en terme de prix. L’attentisme immobilise ce marché. Côté production, les rendements s’avèrent légèrement inférieurs à la moyenne. En pulpes de betteraves, on rapporte un petit courant de reventes sur le disponible. En 1ère main, l’activité se limite à de tout petits réapprovisionnements.
Issues de meunerie : une petite demande
Marché plus ferme sur la région parisienne. En effet, l’activité meunière a ralenti alors que l’on rapporte un petit intérêt acheteur sur la fin de mois.
PSC : inertes
Peu de changements sur les prix. Ces produits sont peu demandés, si ce n’est pour de petits compléments.
Légumes secs : calme
Les pois chiches turcs se replient et les mexicains se raffermissent. En Algérie, les problèmes avec le Laird se règlent lentement. L’activité est plus calme dans l’attente des NR.
Graineterie : stable
Le marché s’anime sur des réapprovisionnements réguliers. L’ensemble des cours est reconduit.
Graines fourragères : intérêts à l’export ?
Quelques petites affaires se sont traitées sur des niveaux de prix en retrait en luzerne et trèfle violet. Par ailleurs, la demande se manifesterait à l’export. Les opérateurs attendent de voir comment le marché va évoluer.
Pailles et fourrages : réserves importantes
Les cours reculent dans le Nord-Est. En effet, les disponibilités restent conséquentes et les producteurs cherchent à vider leurs stocks. En face, la demande est quasi inexistante. La prochaine campagne s’annonce également très calme avec des volumes qui devraient être abondants. En Crau, la météo a stoppé la NR. Il semblerait que les rendements soient un peu plus faibles que la normale.