Aller au contenu principal

La Cotidienne du 9 avril
Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du jeudi 9 avril 2020

© Hervé Billot

Blé et orge en progression sur fond de craintes de déficit hydrique

Les cours des céréales européennes ont évolué en ordre dispersé, le blé et l'orge dans son sillage s'affichant en hausse et le maïs en léger retrait. Alors que le contrat Blé reculait à la clôture du marché à terme de Chicago, celui d'Euronext a fini la séance journalière sur une note haussière.
La demande mondiale et les craintes concernant les conditions de cultures en Europe ont dominé le marché. Les opérateurs redoutent des précipitations limitées alors que les cultures en auraient besoin dans les jours et semaines à venir. Pour l'heure, les inquiétudes concernent surtout la Russie mais certains opérateurs rapportent également des risques de déficit hydrique dans certaines zones de production française. Pour rappel, selon Agreste, au 7 avril, la sole de blé tendre tomberait à son plus bas niveau depuis 2003 à seulement 4,6 Mha, chutant de 7,5% par rapport à l'an passé. En orge en revanche, les surfaces de printemps sont en "nette hausse" selon Agreste (+8,9%), portant à 696 000 ha le total semé cette année, soit une hausse globale de 2,8%. Enfin, en blé dur, le ministère fait part d'une surface de 247 000 ha.
Aujourd'hui, les opérateurs seront attentifs à la publication du rapport de l'USDA prévue en fin de journée, ainsi qu'à une discussion de l'Opep, nombre de clients importateurs de blé français étant dépendant des cours du pétrole (Algérie, Nigéria et Arabie saoudite notamment).
Côté fondamentaux, la pandémie de Covid-19 et le ralentissement de l'activité économique pèsent sur la consommation de carburants. Le 7 avril, l’EIA a corrigé à la baisse sa prévision de production US en 2020 à 820 000 bbl/j contre 1,04 mln bbl/j estimé le mois dernier. Concernant l'année 2021, le volume est attendu à 990 000 bbl/j contre 1,03 mln bbl/j en mars. En 2019, la production aux Etats-Unis avait atteint une moyenne de 1,03 mln bbl/j. La consommation s'élèverait à 840 000 bbl/j en 2020 et 910 000 bbl/j en 2021 contre 950 000 bbl/j en 2019. Des éléments qui pèsent logiquement sur les cours du maïs aux Etats-Unis, le grain étant massivement utilisé pour la production d'éthanol dans le pays.
Sur le marché mondial, on notera les achats de maïs de la Corée du Sud (200 000 t) et de Taïwan (65 000 t). Par ailleurs, le Japon a fait l'acquisition de 26 000 t de blé fourrager.

 


Légère hausse des prix du colza sur le rapproché, avant la réunion des pays pétroliers et le rapport de l'USDA aujourd'hui

Les cours du colza ont évolué en très légère hausse entre les séances du 7 et du 8 avril sur Euronext et le marché physique français sur l'ancienne récolte, compte tenu de la petite progression affichée de ceux de l'or noir sur New-York et Londres, de l'huile de palme sur Kuala Lumpur et du canola sur Winnipeg. Ceux du soja sur Chicago se sont stabilisés.

Du côté du pétrole, le marché attend le déroulement de la réunion prévue aujourd'hui 9 avril et demain 10 avril en téléconférence entre les pays pétroliers. Le ministre de l'énergie du Koweït a indiqué espérer un accord sur la réduction de la production des pays pétroliers de 10 à 15 millions de barils par jour, redonnant un peu d'optimisme aux opérateurs. La Russie et l'Arabie Saoudite ont déclaré être prêts à réduire leur production, à condition que d'autres pays le fassent. La prudence est donc de mise.

Concernant l'huile de palme, la progression des prix sur Kuala Lumpur est une nouvelle fois liée aux restrictions dans les champs et la fermeture d'usines dans l'état de Sabah en Malaisie afin de prévenir la pandémie de coronavirus, ralentissant la production du pays.

En canola, la hausse des cours sur Winnipeg est essentiellement liée à des opérations techniques.

En soja, les cours sur Chicago se sont stabilisés, avant la publication du rapport mensuel de l'USDA aujourd'hui 9 avril. Le marché s'attend à une hausse des stocks de soja états-unien, contre un repli au niveau mondial. Signalons que le bas niveau de la rivière Parana en Argentine perturbe les chargements dans le port de Rosario.

En tournesol, les cotations sont reconduites.

 

Les plus lus

Moisson 2024 - Première prévision de rendement de blé tendre par Arvalis et Intercéréales

La campagne culturale 2023-2024 (campagne commerciale 2024-2025) française s'est avérée exceptionnellement pluvieuse,…

Moisson 2024 : la récolte de blé tendre attendue sous les 30 Mt pour la troisième fois en vingt ans

Les services statistiques du ministère de l'Agriculture (Agreste) tablent sur une production française 2024 d'orge à 1,29 Mt,…

Panel de la table ronde de la convention de l'ANMF - Etienne Maillard, Martin Bindenwald, Francesco Vacondio, Pierre Garcia Bencque et Guy De Mol
Les marges de la meunerie peinent à se rétablir en 2023

La meunerie française avait déjà subi deux années de marges faibles en 2021 et 2022. En 2023, la situation reste préoccupante…

Moisson 2024 : le rendement en blé tendre français serait-il surévalué par la Commission européenne ?

L’observatoire des cultures européennes, Mars, alerte sur l’excès d’eau en Europe de l’Ouest qui joue sur les rendements et…

Moisson 2024 : le point sur la qualité et les rendements en blé tendre et orge par région

Les diverses sources privées contactées par la rédaction de La Dépêche Le petit meunier rapportent en blé tendre et en orge,…

Récolte de blé tendre particulièrement précoce, avec du blé Cesario
Moisson 2024 - La faible récolte céréalière française se traduit par un recul prévisionnel des exportations en 2024-2025

Pour FranceAgriMer, le niveau de la récolte de blé tel que publié par Agreste à 29,7 Mt est surestimé par rapport aux attentes…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne