Cotidienne du 24 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 23 mars 2020

Belle hausse des prix du blé, moindre progression en maïs

Les cours des marchés céréaliers ont profité, lundi 23 mars, de la forte demande mondiale et du « réveil » chinois dans le cadre du nouveau traité de commerce sino-états-unien. Cela s’est traduit par une belle hausse du blé tendre, du blé dur et de l’orge, tant sur les marchés internationaux que français. Le cours du maïs a très légèrement reculé à Chicago et très faiblement progressé sur Euronext, comme sur les marchés physiques hexagonaux.

Sur le front du Covid-19, la progression de l'épidémie se poursuit dans le monde. Mais la Chine n’enregistre que très peu de décès désormais et les nouveaux cas de malades sont, en grande partie, issus de personnes contaminées à l’étranger. L’Italie a enregistré, lundi 23 mars, une deuxième baisse consécutive du nombre de morts et de nouveaux cas positifs.

Les inspections états-uniennes pour l’exportation de la semaine passée font état de 349 369 t de blé, au-dessous des attentes des analystes, et de 816 634 t de maïs, dans les attentes. De plus, lundi 23 mars, les fonds sur le CBOT étaient acheteurs sur le blé mais vendeurs en maïs, à l’identique de la précédente séance.

Sur le plan mondial, les opérateurs vont scruter avec attention le comportement de la Chine (poursuite des achats aux Etats-Unis ? autres achats d’opportunités ? ...). Avec le recul de la consommation d’essence aux Etats-Unis et ailleurs, les carburants produits à base d’éthanol de maïs sont à la peine ces derniers jours. Pas de recul de la consommation de pain, et donc de farine, ni de pâtes à travers le monde, et notamment en Amérique du Nord : Reuters rapporte que l’immense majorité des moulins et des boulangeries y tournent 24h/24 et 7j/7 avec des capacités supplémentaires de production.

Les exportations de blé et d’orge en provenance de l’UE vers les pays tiers sont plus élevées, au 23 mars, que l’an passé à même époque, selon CRM AgriCommodities : 23,2 Mt versus 13,5 Mt en blé ; 5,2 Mt versus 3,3 Mt en orge. Au 1er mars, les stocks de grains en Ukraine ressortaient à 17,9 Mt contre 20,8 Mt à la même date l’an passé, selon l’agence APK-Inform. De son côté, la Russie a suspendu l’export de certains produits à base de céréales (flocon d’avoine, graines de sarrasin prêtes à manger…) mais en aucun cas celui de grains. Le port de Timbúes, au nord-ouest de Rosario dans la province de Santa Fe, et l’un des principaux hubs à l’exportation d’Argentine, a réouvert.

Le Maroc a annoncé avoir subi une grave sécheresse cette année. Du coup, la récolte en blé s’affiche 4 Mt contre 5,2 Mt l’an passé. En Ukraine, le ministre de l’Economie a déclaré que la sole de maïs devrait atteindre 5,4 Mha, contre 5,2 Mha prévus auparavant.
 

Stabilisation des cours du colza, hausse du soja sur Chicago et du canola sur Winnipeg

Les prix du colza sur Euronext et le marché physique français n'ont pas connu d'évolution majeure sur l'échéance mai entre les séances du 20 et du 23 mars. Ceux des graines outre-Atlantique ont nettement progressé, mais la hausse de l'euro face au dollar pénalise la compétitivité des origines européennes sur la scène internationale. Les cours du pétrole sur New York et Londres ont connu une légère progression, mais reste à un niveau assez bas.

En soja, la forte progression des prix sur Chicago est attribuée au fait que bon nombre d'éthanoleries états-uniennes sont en difficultés et ne peuvent fournir de drêches de maïs aux consommateurs locaux, qui doivent se tourner vers le tourteau de soja. Autre élément haussier, les récentes commandes chinoises, ainsi que les ralentissements de l'activité dans les ports d'Amérique du Sud. Toutefois, les exportations brésiliennes sont, pour le moment, très dynamiques. Des analystes privés rapportent à Reuters que ces dernières s'élèvent pour le mois de mars en cours à 7,2 Mt, contre 5 Mt en février. Les cours du canola sur Winnipeg ont suivi le mouvement haussier, renforcé par la baisse du dollar canadien face au dollar états-unien.

Notons que des analystes ont indiqué à Reuters s’attendre à une baisse des importations d’huiles végétales en Inde de 5 % entre 2019 et 2020.

Sur la zone UE plus Royaume-Uni, les rendements sont attendus en hausse d'un an sur l'autre, passant de 2,98 t/ha à 3,18 t/ha, constituant une hausse de 3 % par rapport à la moyenne quinquennale, rapporte l'observatoire des cultures de la Commission européenne Mars, dans sa dernière publication mensuelle du 23 mars. Pour l'Hexagone, une productivité de 3,29 t/ha est attendue en 2020, contre 3,08 t/ha en 2019.

En tournesol, les cotations sont reconduites.

Marchés physiques français du 23 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 17 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 19 mars 2020

Evolution dollar / euro du 23 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 23 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 23 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 23 mars 2020