Cotidienne du 3 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 2 mars 2020

Blé et orge toujours baissiers, petite reprise en maïs

La reprise des marchés financiers - rassurés après les déclarations de certaines banques centrales prêtes à soutenir l'économie en cas de crise - et celle du contrat Maïs sur le marché à terme de Chicago n'ont pas suffi à redresser les cours du blé sur les marchés européens. Le contrat Blé sur Euronext a, de nouveau, clôturé en retrait, lundi 2 mars, toujours sur fond de crainte d'un ralentissement économique potentiel dû à l'épidémie de Covid-19. Sur les marchés physiques hexagonaux, blé tendre et orge fourragère, en sympathie, ont enregistré une petite baisse par rapport au vendredi 28 février. Le maïs, quant à lui, a observé une petite hausse dans le sillage du marché à terme européen.

Des éléments haussiers apparaissent, notamment en maïs, le Brésil ayant annoncé des conditions sèches à venir. En revanche, les conditions de culture actuelles en blé aux Etats-Unis sont favorables, comme en Russie. Concernant la prochaine récolte, Abares ( Australian Bureau of Agriculture and Resources Economies) attend une production australienne à 21,3 Mt (contre 15,17 Mt cette année), basée sur des semis s'étendant sur 12 Mha (10,1 Mha cette année).

Sur le marché mondial, on notera l'achat philippin de 275 000 t de blé fourrager, probablement d'origine mer Noire, selon certaines sources. Par ailleurs, la Turquie a lancé un appel d'offres pour la livraison de 305 000 t de blé d'origine optionnelle. Enfin, la Thaïlande recherche du blé fourrager. 

Rebond des cours du colza sur Euronext, dans le sillage du pétrole, des graines outre-Atlantique et de l'huile de palme sur Kuala Lumpur

Les prix du colza sur Euronext et le marché physique français ont rebondi entre les séances du 28 février et du 2 mars, soutenus par la hausse du soja sur Chicago, du canola sur Winnipeg, de l'huile de palme sur Kuala Lumpur et du pétrole sur les places à terme de Londres et de New York.

Les cours du canola canadien à Winnipeg ont gagné du terrain, compte tenu de discussions entamées entre le gouvernement local et les autochtones. Ces derniers,  la tribu des Wet’suwet’en, protestent contre la construction d’un gazoduc traversant leurs terres, reliant le Canada et les États-Unis, et bloquent les voies ferroviaires. Ces blocages perturbent la circulation des grains, et notamment du canola vers les ports d’exportation. Les opérateurs espèrent que ces discussions déboucheront sur un accord et la fin des blocages.

En soja, les prix à Chicago ont aussi progressé, conséquence d’achats techniques sur le marché à terme. Les opérateurs s’attendent à ce que les gouvernements baissent une nouvelle fois les taux d’intérêt et/ou adoptent des mesures fiscales jugées favorables à la croissance économique mondiale, afin de limiter les effets négatifs de l’épidémie de coronavirus. Les principales places financières mondiales ont rebondi, ces dernières espérant que la consommation des pays sera moins affectée en cas d’adoption de telles mesures. Une réunion téléphonique entre les ministres des Finances et les banquiers centraux du G7 aura lieu aujourd'hui, le 3 mars, et permettra de connaître en détail les mesures adoptées. L’arrêt de l’enregistrement des exportations argentines de soja a également joué dans la hausse des prix du marché à terme états-unien, tout comme l'augmentation des chargements à l'export états-unien d'une semaine sur l'autre, à 670 608 t la semaine passée selon l'USDA, contre 594 536 t lors de la semaine antérieure. Toutefois, la hausse des prix sur Chicago est freinée par les effets incertains de l’épidémie de Covid-19 sur l’économie mondiale, et la forte concurrence en provenance du Brésil en soja.

En pétrole, le marché s'attend à ce que les pays de l'Opep et leurs partenaires (dont la Russie) décident de nouvelles coupes dans leur production, principal facteur haussier des prix sur Londres et New York.

Concernant l'huile de palme cotée à Kuala Lumpur, le marché espère un rebond de la demande des pays musulmans en ce mois de mars, avant le Ramadan, justifiant la hausse des prix sur la place malaisienne.

Du côté de la graine de colza européenne, Stratégie Grains a revu à la baisse ses projections de production pour la campagne commerciale 2020/2021 à l’échelle de l’UE d’un mois sur l’autre, passant de 18,05 Mt à 17,85 Mt (16,89 Mt en 2019/2020).

En tournesol, les cotations sont reconduites. Stratégie Grains s’attend à une production 2020/2021 au sein de l’UE à 9,74 Mt ce mois-ci, contre 9,70 Mt le mois précédent (9,39 Mt l'an passé).

Marchés physiques français du 2 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 25 février 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 27 février 2020

Evolution dollar / euro du 2 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 2 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 2 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 2 mars 2020