Cotidienne du 18 juin 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 17 juin 2020

Stabilité des céréales entre fondamentaux lourds, compétitivité et weather market

Les cours des céréales hexagonales n'ont pas observé de variation significative sur les marchés physiques, mercredi 17 juin, les contrats Blé et Maïs n'évoluant qu'à la marge sur le marché à terme parisien Euronext. Le marché français reste tiraillé entre des fondamentaux plutôt lourds sur l'ensemble des grains à l'échelle mondiale et une situation nationale plus incertaine avec des travaux de récolte en avance, des conditions météorologiques pluvieuses et des interrogations sur l'impact des conditions sèches passées sur les rendements. La fin des précipitations attendue en fin de semaine prochaine devrait permettre une détente des cours. Cependant, la bonne compétitivité des blés hexagonaux sur le marché mondial permet actuellement de soutenir les cours.

Côté fondamentaux, on notera que l'association des coopératives allemandes a estimé la production de blé du pays à 22,21 Mt, soit 3,7 % de moins qu'en 2019, et celle d'orge fourragère à 9,25 Mt, en retrait de 5,2 %.

De son côté, le contrat Blé a décroché sur le CBOT (Chicago), mercredi 17 juin au soir, compte tenu de la bonne avancée des travaux de récolte aux États-Unis. Selon l'USDA, 15 % du blé d'hiver étaient récoltés au 14 juin, contre 6 % l'an dernier à même époque. Et même s'il semble que la qualité soit un peu dégradée dans les zones de moisson (sud et centre du pays), les chiffres de l'USDA étaient toutefois plus élevés qu'attendu, rassurant les opérateurs. Les cours du maïs étaient davantage soutenus sur le marché états-unien : ils bénéficient d'une production d'éthanol en légère progression la semaine passée à 841 000 barils par jour, soit 4 000 barils de plus que la semaine précédente. En parallèle, le stock de carburant a reculé pour la huitième semaine consécutive.

Sur le marché mondial, la Tunisie a lancé un appel d'offres pour la livraison de 176 000 t de blé meunier d'origine optionnelle à charger entre le 25 juillet et le 25 septembre. De son côté, l'Égypte recherche du blé pour une livraison entre le 25 juillet et le 5 août.

 

 

 

Les prix du colza ont cédé un peu de terrain entre les séances du 16 et du 17 juin sur Euronext et le marché physique français, compte tenu du repli de ceux de l'huile de palme sur Kuala Lumpur et du pétrole.

 

Du côté de l'huile de palme, la baisse des prix est attribuée aux craintes d'un retour de l'épidémie de Covid-19 en Chine, pénalisant potentiellement les importations du pays, alors que la veille, le marché voyait de possibles importations massives de la Chine et de l'Inde, avant une possible deuxième vague de contamination. Des quartiers et des écoles de Pékin ont fermé, et des vols ont été annulés, ravivant les inquiétudes.  De plus, une association de producteurs d'Asie du Sud-Est rapporte qu'entre les dix premiers jours de mai et de juin, la production a monté de 31,7 %. Enfin, des ventes techniques sur le marché à terme malaisien ont été rapportées.

 

Concernant le pétrole, la petite baisse des prix sur New York et Londres est à mettre sur le compte de stocks hebdomadaires de brut au plus haut aux Etats-Unis.

 

En soja, les prix ont quelque peu progressé sur Chicago, après les déclarations  de Robert Lighthizer, représentant au commerce états-unien, indiquant qu'il était optimiste quant à l'accomplissement de la promesse chinoise d'acheter davantage de marchandises agricoles états-uniennes.

 

Du côté du canola canadien, une légère hausse des prix a également été constatée sur Winnipeg, compte tenu de conditions météorologiques défavorables aux cultures dans certains secteurs.

 

Signalons que l'association des coopératives allemandes table sur une récolte de colza nationale à 3,2 Mt en 2020, en hausse de 13,3 % par rapport à l'an dernier.

 

En tournesol, les cotations n'ont pas évolué.