Tendances : des averses perturbatrices
Blé tendre : vendeurs en retrait
Avouons-le, ce début de campagne commercial est des plus ternes ! Le volume d’activité est en effet restreint, alors que dans certaines régions on assiste à un blocage des exécutions pour des problèmes récurrents de transport qui n’arrangent rien. Si les affaires ne sont pas au mieux, on ne peut pas dire que le moral soit au beau fixe tout comme la météo dans le nord Loire. Les averses perturbent depuis presque une semaine la fin des moissons. Ainsi, la récolte en Beauce notamment, devrait être décevante en terme de qualité. En effet, si les blés qui ont été coupés avant la vague de pluie se révèlent de très bonne qualité, ceux qui auront subi l’humidité ont du souci à se faire. Pour établir un premier bilan de cette moisson 2005 que l’on peut qualifier de moyenne par rapport à 2004 —qui avait été rappelons-le, exceptionnelle— les blés moissonnés en Centre-Atlantique (récolte terminée) enregistrent des PS autour de 74 à 76 kg/hl, des taux de protéines variant de 12 à 13 % et des Hagbergs très bons. En région Champagne, les rendements subissent une baisse d’environ 15 % sur 2004. Si le taux de protéines oscille entre 11,5 et 13 %, les rendements et le Hagberg pourraient subir une nette dégradation après les passages pluvieux. Situation semblable en Bourgogne, avec des moissons qui néanmoins touchent à leur fin. Pour les blés rentrés avant les précipitations, on annonce un recul des rendements de l’ordre de 15 à 20 q/ha sur ceux de 2004, mais un taux de protéines de 12-14 % et un Hagberg moyen de 250. Là aussi, les opérateurs s’attendent à une chute vertigineuse des PS (notamment Haute-Saône et Chatillonnais) de 78-79 kg/hl à 72 kg/hl après les pluies. Dans l’Est, les moissons sont à peine commencées et l’optimisme ne prévaut pas. Dans la région Centre, les rendements perdent aussi 10 % sur 2004 avec des taux de protéines entre 12 et 13 %. Situation plus catastrophique en Rhône-Alpes, avec une baisse de 25 à 30 % de la collecte par rapport aux prévisions initiales.
Blé dur : calme
La situation s’est calmée sur un marché où les acheteurs se heurtent à une offre parcimonieuse. Le bilan de la récolte s’affine dans le sud de la France, avec des rendements qui se confirment à la baisse mais une qualité qui est au rendez-vous.
Orge mouture : plus ferme
Même si l’activité commerciale est loin d’être débordante, on assiste à une certaine demande de couverture en portuaire, qui fait face à une offre peu présente. Du coup, les prix subissent une nette pointe de fermeté d’une semaine à l’autre.
Brasserie : amélioration
On a noté une amélioration de la situation avec le retour de quelques acheteurs sur le marché, mais rien de bien croustillant.
C’est malgré tout suffisant pour redonner un peu de punch aux cours qui se redressent encore légèrement. Une animation qui cache tout de même l’inquiétude des opérateurs sur les rendements et la qualité des orges de printemps. Alors que les moissons ont repris en ce milieu de semaine dans l’est du pays, on peut dire qu’en général pour les OBP, cette récolte 2005 sera une année assez moyenne. On s’attend à une baisse des rendements et des calibrages (environ -20 % par rapport à 2004) ainsi qu’à des taux de protéines hors normes pour au moins 10 % de la collecte.
Maïs : amorphe
Activité commerciale en ancienne et en nouvelle récolte très irrégulière au gré de certains opérateurs qui daignent s’intéresser à cette céréale.
Protéagineux : ferme
Les prix des pois sont en nette progression avec la confirmation de récoltes très moyennes en rendement (niveaux compris entre 30 et 35 qx/ha dans plusieurs régions). La qualité, quant à elle, est assez satisfaisante mais les calibres des pois sont dans l’ensemble peu élevés. Des besoins se font sentir avec une demande d’approvisionnement régulière notamment dans la région Marne/Aisne/Ardennes, mais l’offre fait défaut sur l’ensemble du territoire. Dans ce contexte, très peu d’affaires ont été réalisées. En féveroles, l’ambiance est à l’inertie en attendant les prochaines récoltes qui pourront démarrer avec le retour du soleil. Les acheteurs se font également attendre. Prix reconduits.
Oléagineux : baisse enrayée en colza
Le recul des prix des graines de colza s’est arrêté avec la croissance de l’intérêt acheteur. Les vendeurs n’estimant pas suffisamment intéressant les niveaux de prix, la consommation a dû revoir à la hausse ses offres d’achats. Mais l’équilibre n’a pas été trouvé, d’où un volume d’échange limité. Côté récoltes, les résultats sont satisfaisants selon les opérateurs. En tournesol, l’activité est très limitée. Les producteurs s’inquiètent pour les plants qui arrivent à un stade critique où le manque d’eau pourrait s’avérer dramatique.
Tourteaux : retour de fermeté à Chicago
Après une fin de semaine de baisse sur le marché de Chicago, ce dernier s’est redressé en clôture mardi. L’ensemble des prix des tourteaux de soja a progressé mais nos cotations n’ont malheureusement pas pu en tenir compte. L’activité est ralentie, peu d’affaires se traitent compte tenu de la faiblesse des besoins à couvrir. Les tourteaux de colza et de tournesol progressent de leur côté et ne suscitent que peu d’intérêt.
Déshydratés : RAS
C’est le calme plat sur le marché des produits déshydratés. L’ensemble des prix est reconduit avec des acheteurs peu présents. Les échanges sont très rares et les exécutions se poursuivent.
Issues de meunerie : forte reprise
Les cours du marché parisien se sont fortement redressés cette semaine. Cette progression est liée à l’augmentation de la demande, la semaine dernière, et à une offre stagnante. Sur le reste de la France, on note une reprise des cours mais de moindre importance.
PSC : hausse en citrus
Si les cours du citrus sont en légère hausse en raison du manque d’offre, ceux du corn gluten sont en replie. Le blé et le tourtaux de colza, plus compétitifs, attirent les acheteurs.
Légumes secs : calme
Peu d’évolution sur un marché en attente des récoltes de Turquie et du Canada, où l’on craint encore les températures fraîches.
Graineterie : inchangé
Comme toujours en cette période de l’année, l’activité réduite entaîne peu de changement dans l’évolution des cours.
Graines fourragères : hausse en lotier
Les volumes échangés sont restés stables. Les cours sont inchangés sauf en lotier français toujours en hausse.
Pailles et fourrages : retour de l’activité
Les acheteurs manifestent un peu d’intérêt aux pailles. En foin de Crau, ce sont les vendeurs qui montrent peu d’empressement à accepter les offres.