Les prix du blé tendre, de l’orge fourragère et du maïs sur le marché physique français n’ont pas bougé entre le jeudi 5 et le vendredi 6 novembre. Les contrats Blé sur Euronext et le CBOT ont régressé, de façon plus marquée outre-Atlantique. Ceux du maïs ont évolué de façon contraire, en légère hausse sur le marché à terme européen et à la baisse sur son homologue états-unien. Les opérateurs états-uniens étaient, vendredi, dans l’attente des résultats officiels de l’élection présidentielle, qui laissait entrevoir la réussite de Joe Biden. Les acteurs du marché attendent également le rapport mensuel de l’USDA sur l’offre et la demande mondiales, à paraître mardi 10 novembre.
La météorologie sèche et les températures au-dessus des normales saisonnières outre-Atlantique inquiètent toujours les agriculteurs quant à la bonne levée des semis d’automne. Les emblavements de blé devraient atteindre 46 millions d’acres (Ma), contre 44,3 Ma pour la récolte 2020, selon l’USDA. Ceux de maïs régresseraient de 91 Ma à 90 Ma.
Selon le rapport Céré’Obs de FranceAgriMer, les semis de blé tendre en France ont progressé de 66 % à 76 % durant la semaine 44 (63 % en 2019). Le stade « levée » est passé de 22 % à 48 % (36 % en 2019). Les semis d’orge d’hiver en France ont progressé de 80 % à 87 % durant la semaine 44 (78 % en 2019). Le stade « levée » est passé de 32 % à 62 % (54 % en 2019). Les semis de blé dur en France ont progressé de 14 % à 28 % durant la semaine 44 (13 % en 2019). La récolte de maïs en France a évolué de 88 % à 94 % (76 % en 2019).
En Ukraine, les rendements sont pour l’instant faibles. Les spécialistes estiment qu’il sera difficile d’atteindre les 30 Mt de collecte.
Sur la scène internationale, les Etats-Unis ont vendu 206 900 t de maïs à la Chine, pour livraison en 2020/2021. Le Pakistan a fait l’acquisition de 320 000 t de blé meunier. Une partie des volumes serait d’origine française, ce qui montre la compétitivité de la marchandise hexagonale sur le marché mondial. Alors que l’Arabie saoudite a acheté 860 000 t de blé d’origine optionnelle à 277,53 $/t CAF, pour livraison sur février-mars 2021, le Gasc égyptien a fait l’acquisition de 300 000 t de blé russe, pour un chargement entre le 15 décembre et le 18 janvier, à 275,50 $/t CAF.
Les prix du colza ont cédé du terrain, et ce, de manière assez significative, entre les séances du 5 et du 6 novembre, dans le sillage des graines oléagineuses outre-Atlantique, du pétrole à New York et Londres, et du palme à Kuala Lumpur.
En soja, la baisse des prix est liée à des ventes techniques à Chicago, les prix ayant atteint un plus haut depuis quatre ans, le 5 novembre. De plus, des pluies au Brésil soulagent les cultures de soja, bien qu'ils faillent davantage d'humidité dans certains secteurs. L'USDA a annoncé, le 6 novembre, une vente de 404 150 t dont 132 000 t vers la Chine et le reste à destination inconnue, pour livraison 2020/2021. Une vente insuffisante pour inverser la tendance, le 6 novembre. La demande chinoise se maintient à un niveau très élevé, augmentant de 41 % entre octobre 2019 et 2020, d'après les autorités locales, à 8,7 Mt. Toutefois, le chiffre en septembre 2020 était plus élevé, à 9,8 Mt. L'élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis n'a eu que peu d'effets sur les cours pour le moment, compte tenu des nombreuses incertitudes liées à cet événement. Un article de Reuters estime que, certes, le nouveau président devrait se montrer davantage prévisible que l'actuel, et tenter de resserrer les liens avec la Chine, mais il devrait toutefois poursuivre les négociations avec l'empire du Milieu, notamment au sujet des transferts de technologie, de subventions accordées par le gouvernement chinois à ses entreprises etc. Ainsi, il n'est pas assuré que les relations sino-états-uniennes se détendent aussi vite.
En pétrole, les cours ont cédé du terrain à New York et Londres. La demande planétaire est pénalisée par la pandémie de Covid-19. L'élection de Joe Biden apporte des sentiments mitigés : son plan de relance pourrait redynamiser l'économie états-unienne et donc stimuler la demande en or noir, mais des mesures de confinement plus strictes pourraient se mettre en place dans le pays de l'oncle Sam, pénalisant la consommation états-unienne.
Les prix de l'huile de palme à Kuala Lumpur ont cédé du terrain, pour des raisons techniques, mais aussi en raison de la baisse du pétrole. Un analyste privé indique que l'Indonésie pourrait réduire son soutien à la consommation intérieure de biodiesel à base d'huile de palme, jugé très onéreux : au vu de la chute du pétrole, le biodiesel d'huile de palme s'avère peu compétitif.
Concernant le canola à Winnipeg, le renforcement du dollar canadien face au dollar états-unien a constitué un premier élément baissier, pénalisant l'attractivité des origines canadiennes sur la scène mondiale. Autre élément baissier : de nombreuses ventes techniques ont été rapportées sur le marché à terme canadien, au vu des prix élevés observés ces derniers jours. Toutefois, l'intérêt international pour l'origine canadienne ne se dément pas. Les autorités canadiennes rapportent que les exportations du pays de graines de canola se sont élevées à 3,1 Mt depuis le début de la présente campagne commerciale, en hausse de 1 Mt par rapport à l'an sur la même période (chiffres publiés le 6 novembre, prenant en compte les données de la semaine 44).
En tournesol, les cotations sur le marché physique français sont fermes, face à la baisse de l'offre disponible en Europe, notamment en Ukraine, et d'une demande bien tenue, surtout en qualité standard/linoléique.