Cotidienne du 5 janvier 2021

Tendance Céréales/Oléagineux du 4 janvier 2021 : demande mondiale et offre européenne limitée dopent les céréales à paille, le colza soutenu par le soja

Les cours des céréales françaises ont affiché, le 4 janvier, une certaine fermeté pour démarrer l'année avec une progression du contrat Blé sur Euronext, dans le sillage du marché à terme de Chicago (CBOT). Le blé tendre et l'orge fourragère ont ainsi renchéri sur leur marché physique respectif, tandis que le maïs se montrait plus stable, quant à lui.
Les prix sont globalement soutenus par des volumes de blé limités en Europe et une forte demande internationale, notamment chinoise. Cette dernière aurait acheté « 133.200 t de blé, 492.000 t de maïs, ou encore 161.000 t de sorgho» la semaine précédant Noël, selon un courtier français. Rappelons également l'achat de blé algérien (par l'OAIC) pour lequel les origines françaises, allemandes et argentines pourraient trouver leur place au regard des prix actuels. Notons toutefois que si la grève des dockers en Argentine a pu trouver une issue avec un accord sur les salaires, ce sont maintenant les douaniers qui revendiquent et pourraient de nouveau bloquer les exportations du pays.

En maïs, le marché était également tendu outre-Atlantique, sur fond de bilans mondiaux se resserrant, avec les révisions baissières des productions états-uniennes et ukrainiennes, notamment. Ajoutons à cela la décision argentine de suspendre ses ventes de maïs à l'étranger pour protéger son marché intérieur. En Europe, sur le marché à terme Euronext, la grippe aviaire pèse sur les cours, faisant redouter une baisse des besoins en nutrition animale. En France, plus de 60 foyers ont été observés au 1er janvier, dont plus de la moitié dans Les Landes. Un élément qui contrebalance la tension sur le continent américain.

Par ailleurs, le ministre chinois de l'Agriculture a demandé que davantage de surfaces soient consacrées à la culture du maïs dans le pays pour faire progresser la sécurité alimentaire nationale. 

Côtés conditions météorologiques, des précipitations sont attendues dans les dix prochains jours en Amérique du Sud et soulageraient des zones particulièrement sèches jusqu'ici, notamment en Argentine. 

 

 

Les cours du colza ont une nouvelle fois progressé entre les séances du 31 décembre et du 4 janvier, essentiellement du fait de la hausse du soja à Chicago.

Le principal facteur de hausse des prix de la graine états-unienne est toujours le temps sec en Amérique latine (Brésil, Argentine), qui devrait se poursuivre lors des quinze prochains jours. Le département états-unien à l'Agriculture (USDA) estime, lors de la semaine s’achevant le 31 décembre, à un peu plus de 1,3 Mt les chargements hebdomadaires à l’export de graine de soja du pays, un chiffre supérieur aux attentes du marché. Parmi ce volume, de nombreux tonnages sont destinés à la Chine. L’intérêt chinois est attendu comme très élevé pour le reste de la campagne. Alors que l’offre d’Amérique du Sud risque d’être moins disponible, la Chine pourrait acheter davantage de marchandises états-uniennes, et faire ainsi pression sur les stocks locaux. Des analystes privés rapportent que les ventes états-uniennes et brésiliennes pour la présente campagne sont déjà bien avancées, et que le marché manque actuellement de vendeurs.

Néanmoins, en fin de séance, les prix du soja à Chicago ont effacé une partie de leurs gains. Des opérations de ventes techniques ont été rapportées. De plus, les farmers états-uniens ont profité de la hausse des cours pour se positionner à la vente. La récolte au Brésil aurait débuté dans certains secteurs du Mato Grosso, mais à un rythme lent et inférieur à celui de l’an dernier. Enfin, la baisse des indices boursiers (Wall Street) a également contribué au repli des cours du soja. Les opérateurs s’inquiètent de l’expansion de l’épidémie de Covid-19 aux Etats-Unis, et attendent les résultats des élections en Géorgie, qui détermineront la position future du Congrès par rapport à la Maison Blanche.

Les cotations du tournesol sur le marché physique français ont légèrement renchéri, suivant le colza.