Macroéconomie
Taux de croissance mondial à -4,5% en 2020, -7,9% en Europe, selon l’OCDE
La santé macroéconomique des pays a des impacts sur leur devise et par ricochet sur les prix des grains.
La santé macroéconomique des pays a des impacts sur leur devise et par ricochet sur les prix des grains.
La sonnette d’alarme est une nouvelle fois tirée : « nous assistons à une contraction de l’économie planétaire la plus importante depuis la seconde guerre mondiale », a rappelé Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) le 16 septembre lors d’une visioconférence, présentant le rapport intermédiaire de septembre 2020 sur les perspectives économiques de l’organisation internationale. Le taux de croissance mondiale serait de -4,5% en 2020 par rapport à 2019. Au niveau de la zone euro, elle chuterait davantage, de -7,9% sur la même période, et de seulement -3,8% aux Etats-Unis. Seule la Chine ne connaîtrait pas la récession, affichant un taux positif de croissance de +1,8%.
« Après avoir connu un effondrement sans précédent au premier semestre de cette année, la production économique s'est redressée rapidement à la suite de l'assouplissement des mesures d'endiguement et du redémarrage initial de l'activité, mais la reprise s'est essoufflée dernièrement. Les nouvelles restrictions imposées dans certains pays pour faire face à la résurgence du virus ont probablement ralenti la croissance », détaille le rapport de l’OCDE.
Les taux de croissance économiques des pays ont un effet sur les parités monétaires, et peuvent donc affecter les prix des matières premières agricoles, dont les grains. De plus, un pays en bonne santé économique est susceptible d’acheter davantage de matières premières agricoles, afin de soutenir son développement.
La pandémie de Covid 19 est bien entendu à l’origine de cette chute. Pour l’amortir et rebondir en 2021, il est crucial que les pays ne resserrent trop rapidement leurs politiques de soutien public à l’économie, et donc la politique budgétaire, « comme ça a été le cas lors de la crise de 2008 », précise Laurence Boone. L’organisation international recommande des investissements massifs dans les énergies, « ce qui n’a pas été fait suite à la crise de 2008 », alerte l'économiste.
Si tout se passe selon les prévisions de l’OCDE, l’économie planétaire rebondirait dès 2021, à un taux de croissance du PIB de +5% (comparaison par rapport à 2020). Pour la zone euro, il s’afficherait à +5,1%. Aux Etats-Unis, ce même taux rebondirait à +4%. Le rebond le plus important serait celui de la Chine, qui atteindrait +8%.
L’évolution de ces chiffres est sujette à changements, n’étant que des prévisions. Leurs variations dépendront, entre autres, de la découverte rapide (ou non) d’un vaccin et d’éventuels mesures de reconfinement dans les pays, rappelle l’OCDE. Les incertitudes demeurent donc encore très importantes.