Observatoire des prix et des marges
Stabilité des prix en GMS malgré l’instabilité des denrées agricoles
En 2016, les prix de la baguette des pâtes alimentaires ont peu évolué
« L’année 2016 a été marquée par une forte instabilité des matières premières agricoles et par la stabilité des prix aux consommateurs », a déclaré Philippe Chalmin qui préside l’Observatoire des prix et des marges, lors de la présentation de son rapport 2017. Une situation qui confirme une tendance observée depuis la création de l’OPM il y a six ans. Au niveau des prix agricoles, 2016 se caractérise notamment par « la chute des cours des céréales, la bonne tenue des prix du porc et un rebond de certains produits laitiers », a noté l’économiste, tout en relevant que « peu d’agriculteurs couvrent la globalité de leur coût de production » actuellement. Et de préciser : « On est en négatif en céréales en ce moment, mais il y a des cycles avec de bonnes et de mauvaises années sur ce type de production. » Philippe Chalmin a toutefois nuancé son discours considérant qu’« il y a des contrastes très importants suivant la stratégie de commercialisation, ce qui complique l’étude et la valeur de la moyenne dans l’enquête de l’observatoire ». Selon cette dernière, le producteur de blé tendre aurait gagné en moyenne 135 €/t de blé et 178 €/t aides comprises en 2016. « En revanche, en viande bovine, quelle que soit l’année, c’est difficile. Pour le porc, la baisse des prix des céréales et la remontée des cours (liée à la demande chinoise) ont permis une hausse des cours. » Du côté de la GMS, l’OPM ne dispose pas d’éléments pour l’année 2016. Pour l’année 2015, on retiendra que la marge avant IS demeure toujours très positive aux rayons Charcuterie et volailles avec respectivement +8,6 % et 8,9 % quand celui de la boucherie est négatif à -2,9 %. De son côté, comme les années précédentes, le rayon Boulangerie-Viennoiserie-Pâtisserie (BVP) reste non rentable avec une marge avant IS à -0,3 %.
Concernant les prix des produits de base de l’alimentation en GMS, le rapport constate que le consommateur, « protégé des variations de prix des matières premières », est le grand gagnant du passage du stable à l’instable auquel est confronté le secteur agroalimentaire depuis une dizaine d’années. En moyenne, tous circuits confondus, le prix de la baguette s’est affiché à 3,47 €/kg en 2016 (3,46 €/kg l’année précédente), observant toujours une grande stabilité depuis 2012 (elle est passée de 3,07 €/kg en 2006 à 3,42 €/kg en 2011). La marge brute de la meunerie reste, elle aussi, stable à 0,.23 €/kg en 2016 (0,22 €/kg en 2011). Pour le secteur des pâtes alimentaires, le prix est lui aussi stable en 2016, à 1,57 €/kg tous circuits confondus, mettant fin à une baisse progressive depuis 2008 où le kilo s’affichait à 1,80 €. La marge brute des industriels a en revanche progressé à 0,72 €/kg en 2016 contre 0,64 €/kg en 2015, à l’image de celle de la distribution passant de 0,37 €/kg à 0,41 €/kg sur la même période, selon l’OPM.
S’exprimant à titre personnel, Philippe Chalmin, qui devrait être reconduit pour un nouveau mandat à la tête de l’OPM (son dernier a-t-il assuré), « la France connaît une crise qui montre la difficulté pour les filières à entrer dans une logique de contractualisation sur le long terme et à avoir une vision moins tatillonne du droit de la concurrence ».