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Recherche & développement
Soufflet investit sur l’avenir en misant sur la fermentation en milieu solide

L’identification de biocatalyseurs prometteurs conduit le groupe à projeter la construction d’une unité de production à échelle industrielle.

INAUGURÉS le 4 octobre à Nogent-sur-Seine, en présence du ministre délégué à l’Agroalimentaire Guillaume Garot, le Centre de recherche et d’innovation Soufflet (Cris) et la Halle technologique de recherche (HTR) représentent un investissement privé et public de 112 M€ sur sept ans. Forts d’une équipe de 70 chercheurs, de 1.400 m2 de laboratoires de recherche et de 2.000 m2 de pilote pré-industriel, « ces deux outils constituent un ensemble unique au monde pour la recherche dans le domaine de la Fermentation en milieu solide (FMS) », précise Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe éponyme. Ce procédé, qui consiste à cultiver un micro-organisme dans un milieu faiblement hydraté, permet de produire des biocatalyseurs, complexes enzymatiques ou nutritionnels extrêmement riches, pour des applications en milieu industriel dans des domaines très diversifiés.

Des premiers résultats encourageants
    Dans le domaine du bioéthanol, le programme de recherche Osiris (cf. encadré) développe actuellement des biocatalyseurs à partir de coproduits céréaliers. « Les premiers tests à l’échelle industrielle confirment des gains de 3 % de rendement sur des procédés déjà très optimisés », précise le communiqué de presse. Ces produits sont actuellement en tests en France, en Amérique du Nord et en Asie. « Ces contacts industriels montrent que ce produit a de l’avenir », se réjouit Jérôme Souppe, directeur de la recherche en biotechnologie de Soufflet.
    En alimentation humaine, Osiris progresse à grands pas dans la formulation de « boissons maltées non alcoolisées, pouvant bénéficier d’allégations de santé officielles sur l’index glycémique », indique Jérôme Souppe. « L’avancement des travaux retient déjà l’intérêt d’industriels de dimension internationale », note le communiqué de presse.
    En alimentation animale, les premiers succès enregistrés ont donné lieu à la création de la gamme Avimalt. Incorporés à hauteur de 1 % dans la ration de céréales, oléoprotéagineux et autres coproduits, ces biocatalyseurs, qui agissent sur la cellulose non valorisée par l’animal, améliorent les rendements, tant sur des vaches laitières que pour la viande bovine ou porcine et sur des poulets de chair. « C’est un des programmes les plus mûrs car l’un des plus faciles à mettre en œuvre, souligne un chercheur du Cris. Mais le démarrage du bussiness est décevant, en termes de chiffre d’affaires et de potentiel de développement industriel. » Ce qui n’empêche pas le groupe de poursuivre ses recherches pour accroître encore les performances de ses produits. « Le réseau de clients français et internationaux d’Avimalt s’élargit progressivement, avec des ventes récurrentes de l’Argentine à Taïwan, en passant par la Corée du Sud », souligne le communiqué de presse.
    Concernant la bioprotection des cultures céréalières contre la fusariose, des « souches intéressantes » ont déjà été identifiées. Mais « l’évolution du dossier réglementaire ralentit la démarche », regrette un expert du Cris. Et de préciser : « L’homologation demandant trois à quatre ans, et le projet ayant débuté il n’y a que deux ans, le premier produit ne sera pas commercialisé avant huit ans. »
    Même scenario s’agissant du programme Optisol, qui étudie la biofonctionnalisation des sols par apports raisonnés de micro-organismes favorisant le développement des plantes. « Nous commençons à avoir des souches intéressantes, étudiées en conditions réelles au champ, grâce à la proximité de Soufflet Agriculture, explique une scientifique du Cris. Nous étudions actuellement les différentes options réglementaires qui s’offrent à nous. »

Un projet d’usine de production de biocatalyseurs dans les tuyaux
    « Du fait de l’avancée de ses programmes, le groupe Soufflet projette déjà de construire une usine pour la production de biocatalyseurs à une échelle industrielle, qui sera créatrice de nouveaux emplois, en France, dans l’agro-industrie », conclut le communiqué de presse du groupe Soufflet.
    Mais nous n’en saurons pas plus. « Le projet est en phase de préparation, tout n’est pas arrêté. Et ce qu’il l’est n’est pas communicable pour le moment »,  confie Thierry Berger, le directeur Marketing et Communication externe du groupe Soufflet.

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