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Soldes

C’est l’implacable loi de l’actualité. Aux insoutenables images du tsunami dévastateur dans le sud-est asiatique et ses conséquences sur des millions de survivants, les projecteurs se sont braqués à l’unisson sur la grande fête des soldes d’hiver. Une fête, qui au fil des années, s’est solidement installée dans le calendrier, une sorte de rituel mercantile astucieusement coincé entre Noël et Mardi gras. Les soldes, c’est la grande fête de la consommation et de la chasse aux bonnes affaires pour ne pas dire la foire d’empoigne, où il faut savoir jouer des coudes dans la cohue pour trouver chaussure à son pied. Car, comme chaque année, selon un véritable cérémonial ayant sa propre liturgie, on a vu ces foules quasi hysté-riques de femmes, d’hommes (aussi), de jeunes, de moins jeunes, toutes classes sociales confondues, piaffant derrière des barrières de sécurité avant de se ruer comme des bovidés sortant du corral dès l’ouverture des magasins.

Le tout, dans une frénésie collective à l’assaut du vêtement, de l’ordinateur ou du poste de télévision à écran plat convoité après un repérage effectué au préalable. Et ce, pour les stratèges confirmés de l’achat. Le tout, sous la haute surveillance de vigiles à carrure de malabar, et dont la présence n’est pas superflue devant les débordements que peut engendrer cette fièvre acheteuse bi-annuelle. Car, sous une apparence de sympathique happening, celle-ci peut dégénérer à tout moment dans l’affolement, l’avidité, l’angoisse de rater la bonne démarque à la taille adéquate. Crêpages de chignons, échanges de noms d’oiseaux, voire parfois bagarres ne sont pas rares après des heures et des heures de patiente attente dans le froid, sous la pluie lors des premières heures des soldes entre boulimiques du shopping, acheteurs compulsifs, et «fashion victims» aux budgets réduits qui veulent se faire néanmoins plaisir à un prix raisonnable. Un comportement, qui fait désormais l’objet de savantes études. Ainsi le sociologue Henri Peretz, maître de conférences à Paris VIII, dissèque ce temps particulier des soldes, en soulignant le comportement souvent irrationnel des acheteurs comme l’effacement des vendeurs, qui se contentent de surfer sur la vague acheteuse. Plus inattendu, le point de vue d’un psychiatre ! Ainsi, le professeur Lejoyeux, qui estime que si le comportement de l’acheteur ne relève pas de la maladie mentale, on peut néanmoins assimiler cette frénésie d’achats à celle de la consommation de psychotropes, dont la France est championne. Et de laisser entendre que, pour les dépressifs, l’achat est une bonne thérapie «car quand on déprime acheter cela fait du bien». Au-delà de ces digressions intellectuelles, devant les rabais en cascade consentis pendant cette période des soldes, on peut légitimement se demander si le reste de l’année, lorsqu’on achète plein pot, on ne se fait pas gruger en bonne et due forme…

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