Marchés
Seulement 850 000 ha de colza en France ?
L’analyste Stratégie Grains voit un certain potentiel de hausse des prix du colza européen et français.
L’analyste Stratégie Grains voit un certain potentiel de hausse des prix du colza européen et français.
Les craintes émises par Terres Inovia et la filière française des oléagineux se confirment au sujet d’une sole susceptible de passer sous la barre des 1 Mha en 2020. « Il se pourrait que les surfaces nationales tombent en-dessous des 900 000 ha, à 850 000 ha », s’est exprimé Alexandre Marie lors du webinaire organisé par Réussir Grandes Cultures, le 28 septembre. Les conditions météorologiques et sanitaires (dégâts d’altises), difficiles lors des trois dernières campagnes, sont à l’origine de la forte baisse des surfaces de colza. « En quelques années, les surfaces ont été presque divisées par deux. Les conditions séchantes d’automne ces dernières années ainsi que l’interdiction des néonicotinoïdes n’ont pas aidé les producteurs de colza », alerte le trader.
Demande des triturateurs de colza attendue comme dynamique
Le marché français se tend d’année en année, alors qu’il existe « une demande incompressible pour du colza, émanant de l’industrie du biodiesel », rappelle Alexandre Marie. Andrée Defois, présidente de Stratégie Grains, ajoute que les marges des triturateurs français et européens « sont actuellement bonnes, grâce à la hausse des cours des huiles ». Ensuite, la récolte de canola au Canada est attendue comme bonne, mais « en repli de 0,5 Mt par rapport aux attentes. Les primes françaises n’ont pas explosé, car les triturateurs ont importé du canola canadien assez tôt. Mais les réserves hexagonales et européennes vont être au plus bas en fin de campagne, confirmant la tension sur le marché », argue la spécialiste. Cette dernière soutient également que le marché mondial du soja s’assainit : « le bilan planétaire s’équilibre, avec une baisse attendue des réserves états-uniennes ». Elle rappelle que la demande chinoise est au rendez-vous, afin de reconstituer son cheptel porcin. Par toutes ces raisons, « nous pensons que les prix français ont encore un potentiel de hausse », déclare Andrée Defois.