Grandes cultures
Repli des productions estivales
Les rendements de toutes les cultures d’été, sauf sorgho et soja, seraient inférieurs aux niveaux déjà en baisse de l’année 2005
EN MAÏS, les rendements en grain ne diminueraient que légèrement mais les surfaces enregistrent à nouveau une baisse marquée. Pour le tournesol, le maïs fourrage, ainsi que la betterave et la pomme de terre, les baisses de rendement seraient plus marquées et les productions diminueraient de façon sensible. Comme en 2005, le sorgho tirerait son épingle du jeu : avec un rendement et des surfaces en hausse, la production gagnerait 12 % par rapport à l’an dernier. Par ailleurs, les conditions climatiques du mois d’octobre ont, de façon générale, été favorables à la mise en place et au démarrage des céréales d’hiver.
Léger recul des rendements en maïs grain et fourrager
D’après le Service central des enquêtes et des études statistiques (Scees) du ministère de l’Agriculture, la production totale de maïs grain (hors semences) se situerait à 12,1 Mt, en baisse de 11 % par rapport à la récolte 2005 et 18 % en dessous de la moyenne quinquennale 2001-2005. Le rendement, estimé à 84,5 q/ha, diminuerait légèrement et serait inférieur de 2 % au rendement moyen quinquennal. Avec 1,4 Mha, les surfaces perdent 10 % par rapport à 2005 et atteignent leur plus bas niveau depuis plus de trente ans (Cf. l’“Analyse des marchés” de notre précédente édition).
Les faibles précipitations hivernales avaient fait craindre des difficultés pour la campagne d’irrigation et les exploitants ont réduit leurs surfaces en maïs au profit de cultures d’hiver comme l’orge ou le colza. La baisse profite également au maïs fourrage : certaines parcelles initialement semées pour le grain ont finalement été ensilées pour pallier au déficit de production fourragère. En deux ans, la sole de maïs grain a reculé de 19 %.
La sole de maïs fourrage gagnerait ainsi 17.000 ha par rapport à 2005. En revanche, le rendement, affecté par la sécheresse, enregistrerait un recul sensible pour la deuxième année consécutive : -7 % en 2006 et -15 % en 2005. La production diminuerait de 6 % pour s’établir à 15,2 Mt, soit 13 % en dessous de la moyenne 2001-2005. La baisse du rendement serait très forte en Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Lorraine, où les rendements n’avaient pas été dégradés par la sécheresse estivale de 2005.
Le rendement du maïs semence diminuerait de 4 % (1,5 q/ha) et les surfaces de 15 %. Estimée à 137.000 t, la production perdrait 19 % cette année par rapport à 2005, et serait inférieure de 18 % à la production moyenne quinquennale.
La sole de sorgho est en hausse pour la deuxième année consécutive : elle atteint 56.000 ha. Cette culture, qui s’accommode mieux de conditions sèches, bénéficie de la baisse des surfaces en maïs. Le rendement serait également en hausse à 54 q/ha, soit 2 q/ha de plus qu’en 2005. Estimée à 304.000 t, la production augmenterait de 12 % mais serait inférieure de 6 % à la production moyenne quinquennale.
Baisse marquée de la production pour le tournesol et le soja
Avec 1,36 Mt, la récolte de tournesol perdrait 9 %. Les surfaces diminuent légèrement mais le rendement perdrait 2 q/ha soit 8 %. La baisse de rendement serait un peu moins marquée (-7 %) en Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes, les deux premières régions productrices.
En soja, le rendement serait en hausse de 7 % (+2 q/ha) mais les surfaces chutent en dessous de 46.000 ha (-18 % par rapport à 2005) et la récolte perdrait 12 %. Les surfaces perdent 22 % en Midi-Pyrénées, premier pro-ducteur avec 56 % des surfaces et de la récolte. En Aquitaine, la récolte augmenterait de 13 %, grâce à la hausse de 17 % du rendement.
Petite récolte de betteraves industrielles
La production de betteraves industrielles, calculée à 16 % de richesse en sucre, perdrait 9 % pour s’établir à 28,3 Mt, soit 7 % en dessous de la moyenne quinquennale. Les surfaces se stabilisent après trois années de baisse consécutives. Le rendement perdrait 9 % par rapport au record de 2005 mais serait équivalent au rendement moyen quinquennal, à 7,5 t/ha. La baisse de rendement atteindrait 13 % en Picardie et 10 % en Champagne-Ardenne, mais serait plus modérée dans le Nord-Pas-de-Calais. La richesse en sucre s’établit à un niveau assez faible : avec 17,3 %, elle serait inférieure à la moyenne des cinq dernières années.
Augmentation des surfaces en pomme de terre de conservation
La sole de pommes de terre de conservation est en hausse de 3 % par rapport à 2005 ; elle s’élève à 106.000 ha. Évalué à 41 t/ha, le rendement perdrait 8 % et descendrait 8 % en dessous du niveau moyen quinquennal. Avec 4,4 Mt, la production accuserait une baisse de 4 % et se situerait 3 % en dessous de la moyenne des cinq dernières années. Le rendement de la pomme de terre de féculerie diminuerait de 5 %. Avec 1,2 Mt, la production perdrait 6 %.
Une météo favorable aux cultures
Les températures moyennes des deux premières décades d’octobre sont supérieures aux normales saisonnières sur l’ensemble du pays, sauf très ponctuellement sur les Bouches-du-Rhône.
Quant aux précipitations enregistrées entre le 1 er et le 20 octobre, elles sont supérieures aux normales de la Bretagne au Poitou-Charentes à l’Ouest, jusqu’à la Lorraine et l’Alsace à l’Est, ainsi que sur l’Ain, le Languedoc-Roussillon et la Limagne.
D’une façon générale, les conditions du mois d’octobre sont favorables à la mise en place et au démarrage des céréales d’hiver.