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PRODUCTION DE MAÏS le Sud-Ouest mieux loti qu’en 2005

La plupart des cultures du Sud-Ouest ont mieux résisté aux méfaits de la canicule que l’an dernier. Les maïs alsaciens en ont, eux, plus souffert. Mais le retour des pluies leur a permis de repartir…

EN DEPIT de l’épisode caniculaire enregistré cet été, l’état des cultures de maïs est globalement meilleur qu’en 2005 dans le Sud-Ouest. Dans l’extrême est de la France, les cultures récupèrent une partie du potentiel entamé par le stress hydrique de fin juillet. La situation s’avère par ailleurs très hétérogéne à l’échelle même des départements.

Le Gers pénalisé par le manque de pluie

Dans le Sud-Ouest, l’état végétatif du maïs est, d’une manière générale, meilleur que celui observé l’an dernier à la même époque comme l’atteste la carte n°1 fournie par le site Internet AgriLynx® de la société Géosys (cf. encadré). Les cultures sont en revanche moins belles qu’en 2004 si l’on en croît le visuel n°2, où la prédominance de teintes orangées témoigne d’un stress de la biomasse.

Au cours de cet été, qui a pourtant enregistré une météo caniculaire, les cultures « ont moins subi de stress hydrique qu’en 2005 », explique Lénaïc Grignard, chef de produits chez Géosys. En effet, si les pluies ont été inexistantes en juin, elles ont été globalement supérieures à la normale en juillet dans la grande région des Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gers et Hautes-Pyrénées. Ces averses régulières ont été bénéfiques aux cultures. Une exception néanmoins pour le département du Gers qui a enregistré un déficit de précipitations fin juillet-début août. Ce stress a été dommageable aux cultures, qui s’avèrent en moins bonne situation que l’an dernier, si l’on se réfère à la carte n°1.

Il est également intéressant de comparer la situation par rapport à une autre année, référence s’il en est en matière de canicule : 2003. En 2006, les températures ont été moins élevées et la hausse du mercure est intervnue courant juillet. En 2003, elle avait sévi en août, à une période critique pour le maïs, entre la fin de la fécondation et la maturation.

Si les cultures sont « globalement plus jolies » qu’en 2005, les résultats devraient être hétérogènes, « les zones irriguées décrochant moins rapidement » que les non-irriguées ou les sols peu profonds, plus sensibles aux conditions extrêmes. Mais rien n’est joué. Il n’y a qu’à se remémorer le déroulement des événements en 2005 où la récolte de maïs, pénalisée par la sécheresse, était annoncée à des niveaux particulièrement bas durant l’été. Les vagues orageuses, intervenues fin juillet puis en août, avaient permis aux cultures de repartir et ainsi de limiter la casse,… au moins localement. La production, certes peu abondante, ne s’est finalement pas avérée aussi catastrophique qu’annoncée.

Les cultures alsaciennes se remettent du stress hydrique

Si les cultures n’ont pas réellement eu à souffrir du manque d’eau dans le Sud-Ouest, tout le territoire n’est pas logé à la même enseigne. Ainsi, les maïs du Nord-Est, et plus particulièrement alsaciens, ont, eux, été confrontés à un important stress hydrique. « Au mois de juillet en effet, l’état de la végétation était bien moins bon que l’an dernier, voire même pire qu’en 2003 dans certaines zones », rapporte Lénaïc Grignard. Il a fallu attendre le mois d’août pour observer le retour des pluies. Celles-ci se sont avérées salvatrices en permettant au maïs de reprendre de la vigueur et « aux cultures de bien repartir ». Mais les décalages, par rapport à 2004 et 2005, consécutifs au stress n’ont toujours pas été comblés dans cette zone. « La situation continue de s’améliorer », poursuit la responsable produits de Géosys, soulignant tout de même que « le stress subi aura forcément un impact sur le développement général des cultures ».

La production alsacienne est elle aussi marquée par une forte hétérogénéité, liée notamment à la nature des sols. Ainsi, « le profil de végétation est moins satisfaisant sur les terres peu profondes et bien sûr pour les cultures non-irriguées », qui représentent 63 % des surfaces. Ainsi, on note un net contraste entre le Haut et le Bas-Rhin, où se concentre le problème. Si, en juin, les deux départements on reçu une quantité équivalente de pluies, début août, les précipitations ont été inférieures dans le Bas-Rhin « où les terres sont par ailleurs plus asséchantes ».

Le coup de chaud pourrait avoir perturbé la fécondation

Une inconnue subsiste dans l’analyse de l’état des cultures et des prévisions concernant la récolte qui pourraient en être faites : la qualité de la fécondation. Des températures élevées et de moindres disponibilités hydriques sont susceptibles d’affecter le déroulement de cette étape. En effet, au-delà de 32°C, l’émission des soies peut être perturbée pour certaines espèces, et des températures supérieures à 35 °C peuvent poser des problèmes de “pollen grillé”. Et, en Alsace, manque d’eau et fortes chaleurs (supérieures de 3 à 5 °C à la normale) se sont combinés durant la deuxième quinzaine de juillet. Cela entretient des incertitudes sur le bon déroulement de la fécondation. Par ailleurs, l’Alsace a enregistré « un déficit de rayonnement de huit jours avant la floraison qui a pu perturber la mise en place du potentiel de rendement ».

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