COTidienne

Prix des céréales - Accord sur le corridor grains mer Noire et faible croissance mondiale pèsent sur les marchés céréaliers

Les cours des principaux contrats à terme sur le blé étaient plutôt en légère baisse à Chicago (- 4 à -7,5 cts$/boisseau, toutes échéances confondues) ou en très légère hausse sur Euronext (sur les échéances allant jusqu’à mars 2024 puis une baisse sur les suivantes), ce vendredi 19 mai 2023. Les cours du maïs baissaient également très faiblement sur le CBOT alors qu’ils progressaient un tout petit peu en Europe. En cette veille de week-end, les fonds se montraient nets vendeurs pour 500 lots de maïs et 3 000 lots de blé outre-Atlantique.
Dans l’Hexagone, les prix physiques étaient stables en blé tendre, blé dur et orge fourragère. Ils gagnaient un peu de terrain en maïs.

Beaucoup de raisons pour expliquer ces séances plutôt baissières : au premier rang, bien évidemment, la reconduction pour soixante jours de l’accord sur le corridor grains qui permet d’exporter les céréales, et autres produits agricoles, depuis les ports ukrainiens de la mer Noire. La croissance économique mondiale, dont on pense qu’elle pourrait être plus faible que prévu, pèse aussi sur les marchés : pour preuves, les annulations de plusieurs commandes chinoises de maïs états-unien ces derniers jours. Les cours du blé russe continuent aussi de reculer sur le marché international.

En France, le nouveau rapport hebdomadaire Céré’Obs de FranceAgriMer montre un tout petit recul ou une stabilité des conditions de culture "bonnes à très bonnes" par rapport à la semaine précédente mais elles s’affichent bien au-dessus de celles de 2022 en blé tendre, blé dur, orge de printemps et orge d’hiver. Et les conditions climatiques se montrent plutôt favorables pour les jours à venir. 

Aux Etats-Unis, les semis de maïs avancent rapidement et les cours affichent un plus bas depuis dix-neuf mois, avec une très faible demande à l’exportation. Les pluies apparues dans certaines parties des grandes plaines arrivent trop tard pour le blé rouge d’hiver, certains Etats s’attendant désormais à des récoltes au plus bas depuis plusieurs dizaines d’années pour cause de trop grande sécheresse.

En Amérique du Sud, au Brésil, des pluies bien au-dessous des normales saisonnières  sont attendues sur l’ensemble des zones de production agricole alors qu’en Argentine, des précipitations conséquentes devraient faire leur apparition sur l’ensemble du territoire.

A noter aussi qu'à la suite du G7, de nouvelles sanctions pourraient être prises à l’encontre des navires russes et celles existantes pourraient être complétées pour combler les lacunes qui permettent de les contourner. Selon le Lloyd’s List (service d’informations maritimes de la Lloyd’s), le Royaume-Uni et les Etats-Unis s’apprêtent à renforcer leurs sanctions contre certaines compagnies maritimes russes (SovComflot, Fesco et Voga Shipping sont dans le viseur) pour leurs liens avec les opérateurs pratiquant le contournement de ces sanctions et le « vol » de céréales.
 

Fondamentaux :

Russie, grains, production : Rusagrotrans estime une production de grains russes pour 2023-2024 égale 129,8 Mt (dont 84,1 Mt de blé) ; le ministère russe de l’Agriculture annonce 123 Mt de grains (78 Mt de blé), ProZerno penche pour 129,3 Mt (82 Mt de blé) et le Syndicat des producteurs de grains du pays pour 130-131 Mt de grains (84-85 Mt de blé) ;

Allemagne, blé d’hiver, surface : 2,85 Mha, soit -1,4 % par rapport à la précédente campagne, selon l’Agence nationale des statistiques du pays ;

Allemagne (Nord), orge de brasserie, semis : emblavements terminés pendant la seconde quinzaine d’avril, en retard par rapport à la normale mais conditions de développement bonnes ;

Irak, blé, réserve stratégique : le ministre irakien du Commerce annonce des stocks suffisants pour six mois ;

Egypte, blé, réserve stratégique : le ministre égyptien des Ressources estime que les stocks sont suffisants pour cinq mois ;

Ukraine, grains, production : la production de grains s’afficherait pour la récolte 2023 à 45 Mt, en baisse par rapport à l’an passé, selon le ministre de l’Agriculture ;

Australie, blé, production : production évaluée à 29,6 Mt pour 2023-2024 (29,6 Mt en 2022-2023) mais en hausse par rapport à la précédente estimation, selon Refinitiv ;

Monde, blé, production/consommation/stocks : production estimée à 783 Mt (787 Mt le mois précédent), consommation à 795 Mt (764 Mt) et stocks à 271 Mt (277 Mt), selon le CIC ;

Maïs, Monde, production/consommation/stocks : production estimée à 1 217 Mt (1 208 Mt le mois précédent), consommation à 1 202 Mt (1 211 Mt) et stocks à 272 Mt (264 Mt), selon le CIC.
 

Marché international :

Maïs, Iran : appel d’offres pour 120 000 t, origine Brésil ou Argentine, pour livraison entre le 1er juin et le 15 juillet ;

Maïs, Corée du Sud : achat de 65 000 à 68 000 t, origine Amérique du Sud ou Afrique du Sud (achat privé).

Marchés physiques français du 19 mai 2023 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 16 mai 2023

Cotations commerciales des produits laitiers du 18 mai 2023

Evolution dollar / euro du 19 mai 2023

Clôture du marché à terme de Chicago du 19 mai 2023

Clôture du marché à terme Euronext du 19 mai 2023

Cotations des marchés internationaux du 19 mai 2023