Aller au contenu principal

MarchéS
Premier round atypique sur les places portuaires

Des trafics portuaires atypiques pour ce premier round de campagne céréalière

Avec des volumes en retrait, les exportateurs de la zone mer Noire se sont empressés d’écouler leurs volumes sur le marché mondial. Une situation qui pèse sur l’activité portuaire française. Les bilans varient néanmoins selon les places, certaines ayant trouvé des relais de trafic sur des destinations inhabituelles.
« Avec une récolte retardée par les pluies, la campagne n’a démarré qu’en août », résume Manuel Gaborieau, délégué commercial au port de Rouen. Sur les six premiers mois de 2012/2013, les sorties y accusent « une baisse de 20 % sur un an, avec 2,8 Mt de céréales exportées », essentiellement du blé. En cause ? « Les origines russe et ukrainienne finalement assez présentes sur nos destinations habituelles, comme le Maroc ». Les parts de marché françaises sur ce pays, dont Rouen est le premier fournisseur, ont chuté de 76 à 27 %. Les expéditions sur le Maroc depuis Rouen sont tombées à 500.000 t, contre 900.000 t fin 2011, année normale sur la destination. L’Algérie reste la première destination du port avec un volume traditionnel d’1,3 Mt. « Il n’y a pas eu de marché pour compenser. » La mauvaise qualité des blés britanniques a tout de même dopé les exportations sur le Royaume-Uni, avec déjà plus de 119.000 t, contre moins de 100.000 t pour l’ensemble de 2011/2012. La demande de l’Arabie saoudite a gonflé les chiffres en orge : 230.000 t pour Rouen, 165.000 t pour Sica Atlantique sur La Pallice et 100.000 t pour Sica-Nord Céréales à Dunkerque.

« Nous sommes portés par les orges et maïs, avec des destinations inhabituelles », ce dernier partant sur la Corée du Sud (118.000 t réalisées et 180.000 t programmées), commente Vincent Poudevigne, DG de Sica Atlantique.

La Pallice vogue vers un nouveau record
Sur l’année civile, les expéditions d’orges depuis les installations de Sica Atlantique sont passées de 0,10 Mt à 0,24 Mt et celles de maïs de 0,30 à plus de 0,40 Mt. Ces débouchés compensent les baisses en blé dur (0,52 Mt en 2011/0,22 Mt en 2012) et blé tendre (1,55/1,4 Mt). Après une fin 2011/2012 peu active, les exportations céréalières gérées par Sica Atlantique se révèlent « exceptionnelles » en ce début de campagne. Les sorties bondissent de 16 % sur un an ! L’exercice 2012 (2,307 Mt) s’achève ainsi pour l’opérateur sur un résultat en retrait de tout juste 8 % par rapport au record de 2011. Après des débuts « en fanfare, septembre a affiché un électroencéphalogramme inquiétant. Mais, dès la mi-octobre, nous avons vécu une reprise incroyable. » Si la météo avait suivi, décembre présentait « un potentiel de chargement de 400.000 t ». Le record mensuel de 323.000 t « devrait être dépassé en janvier ». L’Algérie reste la destination phare sur La Pallice (0,2 Mt). Pour l’ensemble de la campagne, l’opérateur table sur un score de 2,8 Mt. « Un record absolu ! »
Sur Dunkerque, port en eau profonde comme celui de La Rochelle, l’activité a marqué le pas en début de campagne. Seules 0,75 Mt (85 % de blé) ont été expédiées, contre 0,89 Mt en 2011. « L’accélération des chargements pour l’Égypte en novembre » modère le repli des tonnages, selon Joël Ratel, DG de Sica Nord-Céréales. Des bateaux pour l’Algérie et le Maroc, « destinations plus exigeantes en termes de PS et d’Hagberg », ont également été chargés. « Le travail de la filière convainc de plus en plus », estime Joël Ratel, alors que « de nouvelles expéditions sont prévues sur ces destinations ».
Pour Rouen aussi, janvier démarre fort avec environ 500.000 t qui auront été chargées au 15 janvier. Les bilans finaux seront bien entendu dépendants de la parité euro/dollar et de la concurrence américaine, mais aussi de l’hémisphère Sud. L’Argentine est annoncée moins présente, « ce qui alimente l’optimisme », commente Manuel Gaborieau du port de Rouen. Et d’avancer : « Notre campagne devrait être dans les bonnes moyennes », avec un trafic de 6,5 Mt voire 7 Mt, contre 6,14 Mt en 2011/2012.

Les plus lus

Moissons 2024 : à quoi s'attendre pour la récolte française de blé tendre ?

Les pluies ont fortement affecté les cultures de blé tendre en France ces derniers mois, causant l'apparition de diverses…

Blé tendre : pourquoi la France peine à exporter (pour l’instant) ?

Les représentants des sociétés Sica Atlantique et Socomac (filiale de Soufflet Négoce by InVivo) rapportent pour le moment une…

Épandage d'engrais sur blé tendre au printemps
InVivo s’attend à une taxation des engrais produits à partir d’énergies fossiles à l’horizon 2026

L’entreprise FertigHy, dont le groupe InVivo et Heineken sont actionnaires, prévoit la mise en place de taxes européennes sur…

Céréales : quels sont les principaux désaccords entre analystes privés et l'USDA au sujet des bilans mondiaux ?

Le rapport de l'USDA du 12 juin s'est avéré plutôt baissier pour les prix mondiaux du blé et du maïs.

Panel de la table ronde de la convention de l'ANMF - Etienne Maillard, Martin Bindenwald, Francesco Vacondio, Pierre Garcia Bencque et Guy De Mol
Les marges de la meunerie peinent à se rétablir en 2023

La meunerie française avait déjà subi deux années de marges faibles en 2021 et 2022. En 2023, la situation reste préoccupante…

Moisson 2024 : vers une baisse de 20 % de la production de blé bio

Alors que l’Agence Bio annonce un recul des surfaces en grandes cultures menée en bio de 24 300 ha en 2023 (-3 %), la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne