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Port de Rouen : construire l’avenir avec “Cap Développement”

Si l’année 2005 a été une bonne année pour le Port autonome de Rouen, la place portuaire normande a engagé un plan de bataille pour construire l’avenir.

«C’EST LA MEILLEURE progression des ports autonomes français en 2005 !». Le président du Conseil d’administration du Port autonome de Rouen, Ghislain de Boissieu était tout heureux d’annoncer lors d’une conférence de presse, les bons résultats de la place portuaire normande. Le PAR a en effet réalisé l’année dernière un trafic maritime global dépassant légèrement 22 millions de tonnes (Mt), en augmentation de 9 % par rapport à 2004 (20,20 Mt), réalisant donc la plus forte progression des ports autonomes maritimes français. «Il travaille, il travaille bien» a ajouté Ghislain de Boissieu.

Mais les performances du PAR ont été contrastées selon les postes. Les marchandises diverses conteneurisées ont ainsi progressé très fortement (+ 16 %), de même que les vracs liquides (+ 14 %), et en particulier les produits pétroliers raffinés. La forte hausse de ces deux trafics explique pour une large part la progression de près de 8 % du trafic maritime total du port hors céréales.

Le résultat annuel le plus élevé de l’histoire du port reste celui de 1999 avec 24,1 Mt dont un tonnage de céréales d’un niveau exceptionnel (8,9 Mt). L’année 2005 égale le record absolu de trafic hors céréales de 2000 (16,1 Mt).

Une année encore moyenne pour les céréales

Le trafic enregistré pour les engrais liquides (687.000 tonnes), entièrement réalisé à l’importation, a quant à lui diminué de 2,7 %, dans un marché peu porteur.

Les vracs solides de leur côté, avec 8,04 Mt en 2005 contre 7,65 Mt en 2004, sont en augmentation de 5,1 %.

L'année 2005 aura notamment été moyenne pour les céréales (5,94 Mt) dont le tonnage a, certes, marqué une sensible augmentation (+12,4 %), mais ce, par rapport à une année 2004 qui avait été pour le moins médiocre sur ce segment de trafic (5,28 Mt). Il faut rappeler que le tonnage de 2003 s’était élevé à 6,58 Mt. Les autres vracs solides (hors céréales), diminuent de 11,2 % (2.098.000 t en 2005 contre 2.364.000 t en 2004). Le malt en vrac est en baisse de 13,8 % (165.000 t), dans un marché à l’exportation difficile alors que le sucre en vrac, enregistre une forte progression de+37,5 % (157.000 t en vrac sur un total exporté de 326.000 t de sucre).

Les trafics de marchandises diverses ont totalisé 3,23 Mt en 2005 contre 3,13 Mt en 2004, soit une augmentation globale de 3,1 %.

Avec un tonnage de 1,35 Mt en 2005 contre 1,17 Mt en 2004, la progression des conteneurs atteint 16 %. Le trafic conteneurisé 2005 (1,35 Mt) est le plus élevé jamais réalisé dans l’histoire du port.

Les ventes de farines encore et toujours en chute libre…

Les marchandises diverses non conteneurisés reculent globalement de 4,5 % (1,87 Mt en 2005 contre 1,96 Mt en 2004), avec des évolutions variables selon les produits concernés.

Ainsi, les farines en sacs sont de nouveaux en recul de 27,6 % (171.000 t en sacs sur un total de 207.000 t), la meunerie française d’exportation étant toujours fortement concurrencée par les moulins implantés dans les pays traditionnellement importateurs ou par de nouveaux pays producteurs.

Par ailleurs, les sucres en sacs progressent très sensiblement de 103 % (158.000 t en sacs sur un total exporté de 326.000 t).

L’Europe et l’Afrique, premières destinations du PAR

L’Europe et l’Afrique sont en tête des continents en relations avec le port de Rouen. L’ensemble des pays d’Europe (13,7 Mt) et d’Afrique (5,8 Mt) représentent, réunis, près de 90 % du trafic du port.

Les augmentations importantes de trafic constatées avec l’Amérique (+ 37,5 %) et l’Asie (+41,6 %) s’expliquent respectivement par le développement des exportations d’essence vers les Etats-Unis et la reprise des exportations d’orges vers l’Arabie Saoudite.

Les cinq principaux pays en relations avec le port de Rouen par l’importance du tonnage échangé, c’est-à-dire les Pays-Bas (3,38 Mt), le Royaume-Uni (2,75 Mt), l’Algérie (1,69 Mt), la France avec le cabotage national (1,29 Mt) et le Maroc (1,27 Mt), totalisent près de la moitié du trafic du port.

Hausse de 39 % des transports de céréales pour le trafic fluvial

Le trafic fluvial réalisé dans la circonscription du Port autonome de Rouen a totalisé 3,39 Mt en 2005 contre 3,55 Mt en 2004, en diminution de 4,4 %.

On note par contre une augmentation de 39 % des trafics de céréales (1,07 Mt contre 769.000 t) et surtout, une progression très soutenue (+ 62 %) des " autres marchandises " (461.000 t contre 285.000 t), poste statistique où sont comptabilisés les conteneurs.

Cap Développement, l’avenir stratégique du PAR

Lors de la première réunion de sa mandature de cinq ans, le 22 juin 2004, le Conseil d’administration du Port autonome a décidé de mettre en œuvre un programme stratégique pour le développement du port de Rouen. Il ne s’agit pas d’un " plan de redressement ", mais d’une réflexion collective pour faire des choix d’avenir en toute connaissance de cause.

Au cours des dernières années, le Port autonome de Rouen a consolidé ses fondamentaux grâce à un travail d’ensemble réalisé après les deux "chocs céréaliers" de 1994 et 1996 et qui a permis de rétablir les capacités d’autofinancement du port et de diminuer son endettement. Les fondations sont désormais solides et permettent de construire au cours des prochaines années le développement des trafics et des activités du port.

Ce développement doit se faire autour de trois dimensions :

- une participation active au développement économique local et régional;

- un engagement social et humain;

- une attention constante à l’environnement autour du port qu’il convient de sécuriser et de préserver. Ces trois piliers économiques, sociaux et environnementaux apportent une perspective de développement durable dans laquelle le port de Rouen s’inscrit depuis des années.

C’est dans le cadre de cette stratégie que s’insère la démarche " Cap Développement ". Son objectif majeur est d’affranchir le port de Rouen d’une trop grande dépendance par rapport au trafic céréalier, en développant et diversifiant son activité sur d’autres trafics en s’appuyant sur les filières existantes et en prenant pied sur de nouveaux marchés.

Celle-ci a comporté deux phases. La première a consisté à établir une analyse complète du positionnement concurrentiel de la place portuaire, ce qui a impliqué de se doter d’une vision globale de l’évolution des trafics, de mener un audit des coûts sur toute la chaîne de transport, et d’affiner les forces et faiblesses du port, les atouts et opportunités qu’il y a lieu de valoriser davantage, et à l’inverse, les éléments de risque.

La seconde phase a eu pour objet d’identifier les axes de diversification et de développement pour déboucher sur un plan d’entreprise à cinq ans (2005-2010) qui engagera le port, mais aussi tous ses partenaires.

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