Campagne céréalière
Port Atlantique La Rochelle : des exportations de grains en net recul en 2020/2021
Les chargements de grains sur le port rochelais ont reculé de 44 % sur la campagne commerciale 2020/2021. Les deux principaux silos portuaires, Sica Atlantique et Socomac (groupe Soufflet), ont été différemment impactés par la mauvaise récolte céréalière nationale de l’an dernier.
Les chargements de grains sur le port rochelais ont reculé de 44 % sur la campagne commerciale 2020/2021. Les deux principaux silos portuaires, Sica Atlantique et Socomac (groupe Soufflet), ont été différemment impactés par la mauvaise récolte céréalière nationale de l’an dernier.
Port Atlantique La Rochelle comptabilise un peu plus de 2,6 t d’exportations de grains sur la campagne qui vient de s’achever (dont 1,37 Mt de blé tendre, 842 000 t d’orge et 385 000 t de maïs), contre 4,7 Mt en 2019/2020 (dont 3,6 Mt de blé, 1 Mt d’orge et 111 500 t de maïs). Rappelons que la récolte céréalière 2020 au niveau national a reculé de 20 % par rapport à 2019, passant de 71,2 Mt à 57,7 Mt, selon Agreste.
Des baisses de chargements hétérogènes
Si Sica Atlantique a chargé 50 % de grains en moins d’une campagne sur l’autre (soit 1,47 Mt, dont 550 000 t de blé tendre, 360 000 t d’orge, 140 000 t de blé dur et 110 000 t de maïs), Socomac (groupe Soufflet) n’en a expédié que 30 % en moins (soit 1,38 Mt, dont 42 % de blé tendre, 25 % de maïs et 22 % d’orge). « Nous avons effectué une bonne campagne d’exportation en maïs et en orge. Ce sont les chargements de blé tendre qui ont le plus reculé, en raison de la faiblesse de l’offre disponible et non de l’intérêt acheteur », souligne Jean-François Lepy, directeur général de Soufflet Négoce. Et Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique, de commenter : « Pour notre part, nous sommes justes contents de clôturer cette campagne 2020/2021 et d’en commencer une nouvelle… ».
La Chine, comme principale destination sur pays tiers
Au niveau du grand port maritime, la Chine représente le premier débouché avec près de 25 % du tonnage global exporté, soit 629 372 t d’orge et 16 806 t de blé dur. Sica Atlantique a chargé 30 % de la totalité de ses exportations sur cette destination, tandis que Socomac y en a expédié 15 %.
Pour les deux silos portuaires, l’Afrique de l’Ouest (ou subsaharienne) est le deuxième débouché, les pays du Maghreb n’ayant que très peu acheté de céréales françaises sur la campagne 2020/2021 (13 145 t par l’Algérie, 7 980 t par la Tunisie, 0 t sur le Maroc). « Socomac a très peu exporté sur le Maghreb pour des raisons conjoncturelles liées aux prix. Les marchandises sur l’hinterland du Port Atlantique La Rochelle étaient plus chères, car moins disponibles, que celles de la zone d’approvisionnement du port de Rouen, dont les volumes étaient plus importants », explique Jean-François Lepy. Et Vincent Poudevigne de préciser : « Pour rappel, en 2019/2020, nous avons exporté 430 00 t sur l’Algérie, 130 000 t sur le Maroc, 55 000 t sur la Tunisie ainsi que 250 000 t sur l’Arabie saoudite ».
Quant à l’UE (Royaume-Uni inclus), elle représente 27 % des volumes exportés par Sica Atlantique (avec le Royaume-Uni, le Portugal, les Pays-Bas et l’Italie comme principales destinations) et un peu plus de 50 % de tonnages chargés par Socomac.
De bonnes perspectives pour la campagne 2021/2022
« La campagne 2021/2022 s’annonce bien. En orge, rendement et qualité sont plutôt bons. En blé tendre, à l’instant t, si les rendements sont attendus corrects, aucune information ne circule sur la qualité. Seul bémol, la pluie retarde la récolte d’orge qui risque de se télescoper avec celle de blé tendre, avec à la clé des problèmes logistiques pour dégager la marchandise », affirme Vincent Poudevigne. Et Jean-François Lepy d’ajouter : « Il faudrait que le temps tourne au beau et au sec pour éviter tout problème qualitatif sur les blés (temps de chute de Hagberg, poids spécifique, fusariose…) mais il n’y a pas péril en la demeure pour l’instant. Nous sommes déjà assurés d’avoir une quantité importante de céréales à paille d’hiver et de printemps ».
Avec un disponible exportable qui s’annonce plus volumineux que la campagne dernière, les opérateurs sont confiants en l’avenir. D’autant qu’« il semblerait qu’il y ait un programme d’exportation sur les ports français déjà en place sur les mois d’été et d’automne en blé tendre et en orge. Reste à savoir si ces rumeurs vont s’avérer », conclut Jean-François Lepy.