CLIN D’ŒIL
Pompiers
« Pin-pon, pin-pon, pin-pon… » S’il y a une profession devant laquelle tout le monde tire son chapeau, c’est bien celle des pompiers. Ces hommes chargés de combattre incendies et sinistres divers, ou encore d’effectuer de périlleuses opérations de sauvetage, sont particulièrement populaires. On le voit chaque année lors des bals qu’ils organisent dans leurs casernes à l’occasion du 14 juillet, comme à l’applaudimètre lors du traditionnel défilé militaire sur les Champs Élysées. D’ailleurs, plus d’un petit garçon ne rêve-t-il pas d’être pompier lorsqu’il sera grand ? Tout ceci pour regretter ce qui s’est passé lors de leur manifestation nationale du 21 novembre à Paris, qui a réuni environ 10.000 d’entre eux. Du jamais vu, avec quelques boutefeux, s’en prenant violemment aux forces de l’ordre. Résultat : quinze gendarmes et CRS blessés – dont trois grièvement – et une quarantaine d’interpellations. Nous avons tous vu ces images d’un monde vraiment tombé sur la tête avec des pompiers en train de mettre le feu et repoussés par les canons à eau des CRS ! De violents affrontements casque contre casque, au milieu des fumigènes rougeoyants. Des scènes proprement hallucinantes avec ces hommes torses nus, la tête recouverte le plus souvent d’une cagoule et levant de concert un bras vengeur à la façon des athlètes noirs américains lors des fameux JO de Mexico. Des revendications, qui nous ont paru a priori raisonnables vu la dangerosité de leur métier. Et ce d’autant qu’ils se font désormais régulièrement caillassés, lorsqu’ils interviennent – sur appel – dans certains quartiers dits sensibles. C’est vrai, certains ont donné ce 21 novembre une image désastreuse de leur profession. Mais, si l’on a bien compris leurs porte-parole, les feux allumés étaient simplement des feux de détresse, car les promesses faites à leur égard en haut-lieu il y a deux ans n’ont pas été tenues. Nos valeureux pompiers se sont défendus d’être des pyromanes faisant remarquer avec raison qu’il y a partout des brebis galeuses. En criant avec maladresse « au feu ! » ils se sont faits copieusement incendiés – c’est bien le moins – par leur ministre de tutelle. Mais aux dernières nouvelles, Brice Hortefeux (un nom qui ne s’invente pas), ministre délégué aux collectivités locales, aurait avancé de nouvelles propositions pour circonscrire… cet imprévisible sinistre.