64es JTIC
Plus de farines en sacs et moins de vrac, des camions en mutation
Multiplication des références, manque de place dans les fournils, mises aux normes contraignantes… conduisent les boulangers à commander davantage leurs farines en conditionnement Sac. Majoritaire il y a quelques années, le vrac, qui s’est développé dans les années 90, ne représente plus que 30 à 40 % des livraisons de nombre de meuniers, inversant la répartition 2/3-1/3. Un ratio variant, bien sûr, selon la typologie de la clientèle (artisan boulanger, industrie, GMS). Le retour du conditionnement en sac a nécessité l’adaptation de l’organisation des tournées, mais aussi des camions. Leur temps de déchargement s’en trouve en effet allongé, comme les fréquences de livraison, témoigne Séverine Roche, commerciale Grands comptes pour l’entreprise Berto. Celle-ci assure l’activité de transport de ses clients meuniers, qui ont choisi d’externaliser ou de louer camions et conducteurs pour gagner en souplesse et réactivité.
Plus de flexibilité des camions
« L’essor des livraisons en sac est marqué depuis trois-quatre ans, déclare Bernard Auffret, commercial chez écovrac. « Quasi standardisées auparavant, les carrosseries sont de plus en plus personnalisées aux besoins de chaque meunier, indique-t-il, résumant : « Les clients cherchent de la flexibilité. »
Parmi les évolutions généralisées : les compartiments Vrac ont été réduits à 3 ou 4 cuves, contre 4-5 avant, et les véhicules sont équipés d’un coffre à sacs, accessible par un hayon élévateur, pour en faciliter l’accès. Un parc donné combine souvent des camions tout sac et mixtes. Les véhicules peuvent être dotés d’ouvertures sur le côté et les coffres équipés de tapis roulant amenant les sacs au bout du véhicule. Ces équipements visent à faciliter le déchargement pour les chauffeurs-livreurs. Une profession à « forte pénibilité », souligne
Séverine Roche. Pour les accompagner, les prestataires mettent à disposition des transpalettes électriques, manuels ou des diables. En effet, les camions ne pouvant pas toujours se garer à proximité des fournils, du fait de contraintes de stationnement et de circulation en ville, de plus en plus strictes.
Surcoûts pour les meuniers
« L’investissement financier pour ces véhicules mixtes est plus lourd que pour les citernes », indique Séverine Roche. Et c’est sans compter le surcoût lié à la réglementation européenne sur la pollution par les camions : les constructeurs ne fabriquent désormais plus que la norme Euro 6 qui coûte 10.000 à 15.000 € de plus que les Euro 5, précise Bernard Auffret. Élément positif, l’écotaxe (calculée selon cette norme et le nombre d’essieux) s’en trouvera allégée, les meuniers étant plutôt équipés actuellement d’Euro 2 à 4.
évolution des standards oblige, la longévité des camions diminue. Ils sont remplacés tous les sept à huit ans environ, alors que certains meuniers pouvaient auparavant les conserver un quart de siècle s’ils parcouraient peu de kilomètres.