Collecte bio
Plus de blé tendre, une protéine satisfaisante
Fin 2011, la surface consacrée aux grandes cultures bio atteint 192.077 ha (+10 % sur un an), soit 1,6 % de la SAU nationale. En céréales à paille, les surfaces ont progressé en raison des fortes conversions de 2010 et, dans une moindre mesure, de 2011. Mais 2012 enregistre une pause. « Le contexte du marché conventionnel n’incite pas les agriculteurs à changer de système. Le manque de visibilité sur la pérennité des aides en bio renforce cet attentisme », résume Paulette Chauvel, conseillère à de la chambre d’agriculture de Vendée. Côté récolte, en Bourgogne, Centre, Bassin parisien, à l’Est ou dans les régions plus méridionales, unanimement, le cru 2012 s’avère satisfaisant. « La collecte, en progression, est plutôt correcte, en rendements et en qualité, même s’il est encore prématuré de donner des chiffres précis », explique Gilles Rambault, responsable bio chez Terrena. À noter que la moyenne des rendements en blé tendre, rapportée par FranceAgriMer pour 2011/2012 était de 32 q/ha, stable depuis deux ans. Mais ces résultats cachent de très fortes disparités, certains agriculteurs atteingnant 60 q/ha. Quant à la protéine bio, elle ne démérite pas, avec une majorité de blés panifiables situés entre 10,5 et 11 %. Sur le plan sanitaire, la situation est normale. Les cultures bio sont rodées.
L’origine française privilégiée
Début juillet, le groupe bio d’Intercéréales estimait à +15 % la récolte nationale de blé tendre avec une hausse du bio supérieure à 25 % et un recul du C2 (conversion 2e année utilisable en alimentation animale) de 22 %. Trois mois plus tard, la récolte engrangée, si la situation apparaît quelque peu hétérogène, il semblerait que la part du C2 n’ait pas baissé autant (utilisable en alimentation animale à hauteur de 30 % dans les rations). Selon Intercéréales bio, les volumes de blé tendre seraient de l’ordre de 90.000 t, dont 10.000 t de C2 (contre 79.144 t dont 14.088 t en C2 en 2011 selon FranceAgriMer). « Sachant que la quasi-totalité du blé bio part en alimentation humaine, nous sommes presque autosuffisants en meunerie », se réjouit Jean-Louis Dupuy, de la minoterie Dupuy-Couturier, qui écrase 18.000 t de blé. À noter néanmoins qu’en 2011/2012, 25.000 t sont parties en alimentation animale (dont 14.000 t de C2). Durant cette période, la meunerie a transformé près 85.000 t (+5 % sur 2010/2011). Comme la consommation finale s’est un peu ralentie ces derniers mois (certains évoquent des croissances plus faibles entre 3 et 5 %, d’autres parlent d’un recul, avec un regain récent), la part des achats extérieurs devrait théoriquement baisser. D’autant plus que les récoltes des pays de l’Est, comme la Roumanie, victimes d’aléas climatiques (gel puis sécheresse) sont moins abondantes, avec des prix en hausse par rapport à l’an dernier. L’Italie, grand fournisseur les années précédentes pour combler le déficit français, est aussi en net recul, avec une filière sous haute surveillance. Si l’Ukraine ou le Kazakhstan restent sur les rangs, leurs prix, bien qu’attractifs, ne permettent pas, comme l’an dernier, d’absorber une hausse des cours français, tout en maintenant les marges. « Nous nous recentrons sur l’Hexagone, d’autant plus que certains distributeurs exigent une origine française et les volumes sont là », expriment les transformateurs, qui réclament en même temps un effort de la distribution pour faire passer des hausses.