Le point de vue de...
Philippe Spannagel, directeur du pôle Méthanisation du groupe Saria
La Dépêche-Le Petit Meunier : Saria possède, en France, quatre méthaniseurs, au sein de sa filiale Bionerval (cf. n°3976). Comment valorisez-vous votre digestat ?
P. S. : Aujourd’hui, le digestat que nous produisons est valorisé via des plans d’épandage, sous un statut de déchet. Cependant, cette pratique devient de plus en plus stricte, avec notamment les nouvelles directives relatives aux périodes d’épandage. Il est important que l’on puisse se soustraire, autant que possible, de ces contraintes, en faisant évoluer le digestat vers un statut de produit.
LD-LPM : Vous êtes des membres actifs du groupe de travail Digestat du BN Ferti. Quand la norme Digestat brut que vous défendez sera-t-elle opérationnelle ?
P. S. : La position de Bionerval est bien de normer directement le digestat sans post-traitement, une étape supplémentaire qui économiquement n’est pas intéressante. Mais faire émerger une démarche concertée prend du temps, compte tenu de la pluralité des méthaniseurs assis autour de la table. Malgré la volonté d’avancer vers une normalisation de fertilisant, le réalisme ne nous laisse malheureusement pas espérer d’avancées rapides sur le sujet.
LD-LPM : Où en êtes-vous dans votre démarche, parallèle, d’homologation de digestat ?
P. S. : C’est, à mon avis, l’étape intermédiaire, en terme de timing, pour arriver à une normalisation du digestat. Ce dossier, que l’on a mis trois ans à élaborer, est en passe d’être déposé.