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Minoterie
Paulic Meunerie compte multiplier par six son chiffre d’affaires en quatre ans

Passer de 8,6 M€ en 2019 à 50 M€ en 2024, tel est l’objectif en termes de chiffre d'affaires du meunier breton, qui vient de tripler ses capacités de production de farine de froment et de sarrasin, tout en investissant dans une nouvelle technologie de traitement des céréales à l’ozone.

Situé à Plounévez-Quintin (Côte-d'Armor), le Moulin Conan de Paulic Meunerie est un site de production équipé d'un procédé spécifique de traitement des céréales à l'ozone, baptisé Oxygreen.

Au premier semestre, Paulic Meunerie a enregistré une hausse de 3 % de son chiffre d’affaires par rapport à la même période en 2019, à 4,382 M€, selon un communiqué en date du 29 octobre. Le résultat net est passé de 100 000 € à -219 000 €, en raison de la chute du résultat d’exploitation à -204 000 € (contre 182 000 € sur janvier-juin 2019). Ces résultats s’expliquent, principalement, par la hausse des charges d’exploitation, dont les consommations liées au redimensionnement de l’outil industriel et les charges de personnel inhérentes.

Si le meunier préfère « ne pas communiquer d’objectif de chiffre d’affaires pour 2020, particulièrement dans un contexte aussi incertain », il envisage « de rester en cohérence avec les performances au 30 juin, c’est-à-dire un chiffre d’affaires semestriel en progression de 3 % à 4,3 M€ », indique le porte-parole de Paulic Meunerie. Pour rappel, le chiffre d’affaires en 2019 s’est élevé à 8,6 M€, pour un résultat consolidé de -57 000 €, « dans un contexte de travaux sur le site de Saint-Gérand et du recrutement, selon les opportunités du marché, des équipes capables d’exploiter notre nouvel outil et d’accroître les parts de marché ».

Triplement des capacités de production sur les familles de produits historiques 

« Le début de l’exercice a débuté par une introduction en bourse réussie », se réjouit Jean Paulic, président directeur général de Paulic Meunerie. Cotée sur Euronext Growth Paris sous le symbole ALPAU, la minoterie a ainsi pu accroître son capital de 7,5 M€. D’un semestre sur l’autre, les capitaux propres de la société ont augmenté de 1,5 M€ (au 30 juin 2019) à 7,8 M€ (au 30 juin 2020), avec un endettement financier qui a baissé de 8,9 M€ à 7,9 M€ aux mêmes dates.

Cette augmentation de capital a permis d’entreprendre « le vaste programme de modernisation et d’extension, visant à tripler les capacités de production sur ses familles de produits historiques ». Ainsi vont-elles passer d’ici la fin de l’année « de 20 000 t à 66 000 t en froment et de 7 000 t à 23 000 t en blé noir », précise le porte-parole de Paulic Meunerie. Ces investissements ont intégré « des outils automatisés "4.0" », comme « une ligne d’ensachage /palettisation /trans-stockeur automatisé et une tour de mélange pilotée par informatique ». Plus généralement, « le pilotage de l’ensemble des lignes de production devient informatisé, les logiciels de production et de gestion communiqueront en temps réel ».

Lire aussi : "La marque Tregalette entre dans le réseau Agri-Ethique, associée à Paulic Meunerie et Minoterie de Roncin"

Oxygreen : déploiement d’un réacteur industriel en 2021, et d’un deuxième en 2022 ou 2023

Au cours du premier semestre, « des étapes importantes ont été franchies dans le développement d’Oxygreen », affirme Jean Paulic. « Unique au monde », ce procédé spécifique de traitement des céréales à l’ozone permet de « purifier les grains de blé, tout en conservant leurs atouts nutritionnels », peut-on lire sur le site internet de Paulic Meunerie. La farine Qualista ainsi produite bénéficie « de propriétés physico-chimiques et sanitaires exceptionnelles, avec une division par 20 du taux de pesticides, un renforcement du taux de fibres (favorisant une meilleure digestibilité et de meilleures qualités de panification) » et « une réduction du taux de mycotoxines de 30 % à 50 % ». Une nouvelle feuille de route industrielle a été fixée qui « permettra dès 2021, de déployer un réacteur industriel plutôt que le prototype prévu initialement et, ainsi, jouer en coup d’avance en gagnant une étape dans notre développement de ce procédé révolutionnaire », explique le PDG. L’installation d’un deuxième réacteur industriel est prévue en 2022 ou 2023.

Contrairement au générateur de 2e génération (d’une capacité de production de 11 t), initialement prévu, celui de 3e génération (d’une capacité de production de 15 t) qui va être mis en service en 2021 est plus efficace et flexible, et présente moins de contraintes industrielles. « Le fonctionnement du procédé de 2e génération imposait des contraintes physiques fortes sur le bâtiment, nécessitant la construction d’une dalle isolée de plus de 50 t et un bâtiment dédié. Le nouveau procédé utilise les principes d’application de l’ozone de la seconde génération, mais dans un procédé radicalement différent, nettement plus flexible et efficace, et pouvant être installé dans les étages d’un bâtiment meunier ordinaire », précise le porte-parole de Paulic Meunerie. De plus, la maîtrise avancée acquise permet d’éviter de passer par un procédé préindustriel et de construire directement à l’échelle industrielle, « avec un an d’avance sur le programme initial ». Enfin, ce procédé permet de réduire le nombre de réacteur de trois à deux pour produire les volumes nécessaires à la réalisation du business plan, « soit une économie de 1,5 M€ » sur le plan d’investissement industriel initial. « Au final, il s’agit de faire mieux pour moins cher », résume le porte-parole de Paulic Meunerie.

Lancement de la gamme Qualista à une plus large échelle

« A ce stade, nous réalisons à partir du procédé Oxygreen un chiffre d’affaires de l’ordre du million d’euros, réparti entre les fibres Nourrifibre (60 %) et la farine Qualista (40 %) », confie le porte-parole de Paulic Meunerie. Cela correspond à un millier de tonnes sur ces deux produits.« Ces ventes sont réalisées avec des clients "early adopters", nous ayant permis de valider le retour du marché, la qualité perçue et la politique tarifaire. » Aujourd’hui, une campagne de lancement de la gamme Qualista à plus large échelle est sur le point de démarrer « pour conquérir des volumes significatifs, notamment en boulangerie artisanale ».

« Notre objectif est un chiffre d’affaires de 50 M€ en 2024, avec un taux de marge brute entre 50 % et 55 % », souligne le porte-parole de Paulic Meunerie, contre 8,6 M€ en 2019, avec un taux de marge brute de 39 %. Et de conclure : « Pour servir ce business plan, les gammes Nourrifibre (alimentation des insectes à bases de son de blé ozoné) et Qualista (farine orientées "nutrition santé" pour l’alimentation humaine) sont un vecteur de croissance essentiel, sans pour autant mettre de côté nos marchés historiques en froment et blé noir, sur lesquels nous avons fait la preuve de notre force et de la résilience de notre modèle ».

André Gac devient le premier directeur exécutif de Paulic Meunerie

Souhaitant s’entourer de nouvelles compétences et expériences pour accompagner son plan de marché industriel, Paulic Meunerie a créé un poste de directeur exécutif et y a nommé André Gac, qui dispose d’une solide expérience de trente ans dans le secteur agroalimentaire. « Son savoir-faire en matière d’organisation de travail et d’optimisation industrielles structurantes lui permettront d’accompagner Paulic Meunerie dans la conduite des projets industriels clôturant les travaux de modernisation et d’extension engagés depuis 2016. L’augmentation attendue des volumes à venir nécessite un travail sur l’organisation de l’entreprise de façon à optimiser les processus en intégrant les nouvelles technologies », explique le porte-parole de Paulic Meunerie.
Diplômé de l’école d’ingénierie agro-alimentaire de Brest (Esiab), il a exercé les fonctions de responsable d’exploitation et de directeur industriel en charge de l’ensemble des sites industriels de la société bretonne Les Ateliers du Goût (70 M€ de chiffre d’affaires, 360 collaborateurs). Durant son parcours, il a eu l’occasion de coordonner un projet d’usine neuve avec les ressources associées de 38 M€ (dix-huit mois de travaux sans impact sur le business de l’entreprise) et de déployer la performance industrielle en s’appuyant sur une logique de démarche d’amélioration continue.

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