Pataugeoire
À entendre la campagne radio diffusée par le gouvernement, c’est un dialogue de sourd qui semble s’être engagé entre agriculteurs et ministère de l’Écologie en matière de gestion de l’eau. Le spot fait intervenir différents usagers et vise à sensibiliser aux conséquences des habitudes de chacun sur les réserves. Il propose quelques gestes simples pour limiter le gaspillage. Soit ! Mais une caricature d’agriculteur affirme avoir pris la résolution de « ne pas arroser en plein soleil ». Et revoilà les irrigants stigmatisés, de surcroît par un argument plus que discutable. Pfft… balayés leurs progrès de rationalisation de l’arrosage et leur engagement volontaire pour une meilleure gestion des ressources. C’est toujours le même refrain alors que l’on entend peu parler de leurs efforts au sein des Agences de l’eau ou de leur appel à l’anticipation par la création de nouvelles réserves. L’idée que l’irrigation ne crée pas la sécheresse, mais que c’est la sécheresse qui rend l’irrigation nécessaire ne semble toujours pas non plus couler de source – et ce sans jeu de mots – pour les autorités quand on entend Nelly Olin saluer, sur France 2, les réductions de surfaces de maïs “consenties” par les producteurs. Communiquer c’est bien, mais gouverner c’est avant tout prévoir. On aurait préféré entendre l’État annoncer, il y a quelques mois, la création de nouvelles retenues d’eau.