CLIN D’ŒIL
Ours
Vous n’avez sans doute pas oublié, au printemps dernier, la spectaculaire grève de la faim dans la salle des Quatre colonnes de l’Assemblée nationale d’un député précisément long comme un jour sans pain. Il entendait ainsi attirer l’attention des médias et de l’état, sur le projet d’extension hors de sa circonscription électorale mais dans le même département d’une usine japonaise d’aluminium. Jean Lassalle – c’est encore lui – défraye à nouveau l’actualité. En effet, le député des Pyrénées-Atlantiques s’en est pris en des termes particulièrement blessants à la ministre de l’écologie Nelly Olin, qualifiant de « viol » la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées et appelant ni plus ni moins à sa démission. Cette dernière a demandé au garde des Sceaux, Pascal Clément, de poursuivre en diffamation le bouillant député béarnais, que les amis de la ministre qualifient en catimini d’ours mal léché. Outre-Manche, il est aussi question d’ours. En effet, un certain nombre de parlementaires viennent de demander l’interdiction de l’utilisation du poil d’ours brun pour couvrir les bonnets des soldats de la garde royale. Car la confection de ces hauts bonnets velus tombant au ras de l’œil des célèbres Horse Guards nécessiterait chaque année une cinquantaine de peaux de plantigrades du Canada. D’où une proposition parlementaire préconisant la substitution de fibres synthétiques au poil naturel. Les optimistes disent que l’affaire est entendue, d’autres qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir attrapé. Car selon un tabloïd “people”, cela chaufferait chez les Windsor, Elisabeth II restant très attachée aux traditions (honni soit qui mal y pense !) alors que son époux, le prince Philip, et son fils aîné, le prince Charles, plus sensibles à la défense de la nature, seraient partisans de l’abandon du poil de l’ours brun.