CLIN D’ŒIL
Ordonnances
Dans le dernier numéro de “Vigilances”, bulletin de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, l’Afssaps tire la sonnette d’alarme. S’inquiète-t-elle du gouffre toujours plus abyssal de l’assurance-maladie ? De la grève des chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes libéraux qui a duré une dizaine de jours jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé sur l’invraisemblable augmentation de leurs primes d’assurances ? Accord, qui coûtera tout de même 20 millions d’euros par an à l’assurance-maladie et n’a pas satisfait lesdits professionnels de santé, qui voulaient en fait une revalorisation de leurs tarifs. Non, l’Afssaps s’inquiète des erreurs constatées dans la délivrance des médicaments par les pharmaciens du fait d’ordonnances difficiles à déchiffrer. Car c’est un truisme, l’écriture des toubibs s’apparente bien souvent à des pattes de chat, voire à des hiéroglyphes. D’où l’injonction faite aux personnels des officines, de lire très attentivement les prescriptions médicales. Et, en cas de doute, de ne pas hésiter à appeler les praticiens. En effet, on ne compterait plus les erreurs dans la délivrance des médicaments. Si certaines prêtent à sourire (donner des contraceptifs à la place de pastilles pour faciliter la digestion), les conséquences d’autres confusions (remettre des antispasmodiques à la place d’antidépresseurs) peuvent être plus fâcheuses. De leur côté, les pharmaciens expliquent que la place de plus en plus importante prise par les médicaments génériques, moins coûteux, complique encore plus leur tâche. Bref, en attendant la généralisation de l’informatisation des cabinets médicaux, si l’on comprend bien l’Afssaps, Molière n’est pas loin avec ses médecins et apothicaires tous plus ou moins dangereux les uns que les autres !