Bioéthanol
Orama réfléchit à un dispositif de soutien
Le syndicat veut retenir les producteurs tentés par les prix du blé alimentaire
INCITATION. Pour contrer une éventuelle désertion du marché des biocarburants par les agriculteurs, au profit de l’alimentaire dont les cours ont explosé, le syndicat des producteurs de grandes cultures Orama a annoncé débuter une réflexion sur la mise en place d’un dispositif de soutien aux producteurs engagés dans la filière blé-éthanol.
Un différentiel de prix très important et une filière encore peu dynamique
Avec un différentiel proche de 150 euros/t avec le blé alimentaire, les producteurs pourraient bien se détourner de la filière éthanol qui achète la matière première entre 120 et 130 euros/t. Pas de quoi attirer les producteurs de plus en plus tournés vers le marché… du moins quand les prix sont attractifs.
De plus, la situation du marché éthanol est loin d’être encourageante pour l’instant. En France, seule l’usine d’éthanol de Lillebonne, appartenant à Tereos fonctionne. Toutefois, celle-ci a « des difficultés » liées au fait qu’elle n’ait « qu’un unique acheteur », a expliqué Philippe Pinta. D’après Orama, l’usine ne produit que de l’ETBE faute de disponibilité en bases essences à faibles volatilité. Le syndicat a également rappelé que « le marché n’est pas porteur pour le moment », notamment aux états-Unis.
Orama entend donc mettre en place un dispositif de soutien des prix des matières premières pour ne pas laisser filer les producteurs attirés par le marché alimentaire. « L’objectif serait de limiter l’écart entre le prix éthanol et le prix moyen de campagne proposé par l’organisme stockeur » a annoncé Philippe Pinta. « Nous nous sommes battus pendant des années pour augmenter nos débouchés intérieurs, il convient de préserver ces acquis », s’est-il justifié.
De son côté, Passion céréales, qui assure la promotion du bioéthanol français, a estimé dans un communiqué du 19 septembre, que « le développement du bioéthanol en France est tout à fait compatible avec les productions alimentaires. »Passion céréales assure que, malgré le débat actuel sur la cohabitation des filières, «le développement des biocarburants tel qu’il est conçu en France et en Europe garantit la compatibilité des deux débouchés».