Oniol: biocarburants, moteur de fermeté
La montée de la demande en huile de colza pour la production de biodiesel devrait doper les ventes de graines, selon l’Oniol.
LA HAUSSE DU PÉTROLE a permis de voir se développer une demande en graines de colza. En progression depuis plusieurs années, ces nouveaux besoins ont bénéficié d’une bonne production française, tandis que la récolte mondiale serait en recul selon les dernières estimations de l’Oniol. Le marché a ainsi enregistré une fermeté de la graine de colza, portée par la demande en biocarburant.
Progression des besoins en colza
Comme les campagnes précédentes, la graine de colza a été très demandée en 2005. Cette année, la France a produit plus de 4,5 Mt portant la production d’oléagineux au niveau record de plus de 6 Mt.
Au niveau mondial, la production de graines oléagineuses s’élèverait à 44 Mt selon les prévisions de l’Oniol, soit 3 Mt de moins qu’en 2004/2005, notamment en raison du retrait des récoltes chinoise et indienne. Toutefois, la production canadienne atteindrait 8,2 Mt (+ 0,5 Mt), et la récolte européenne approcherait du niveau record de l’an passé à 15,2 Mt, les deux principaux producteurs restant l’Allemagne (5 Mt) et la France (4,5 Mt).
La demande en biocarburant a été l’élément moteur de la consommation d’huile de colza qui a progressé de 30% en trois ans pour afficher une consommation d’huile de colza non alimentaire de plus de 3Mt en Europe (doublement depuis 2003). L’Allemagne (2 Mt) et la France (1 Mt) arrivent en tête des consommateurs d’huile de colza pour la production de biodiesel. Concernant, l’huile à destination alimentaire, la consommation européenne se maintient à 2,6 Mt. Ainsi, l’augmentation des cours des graines de colza, observée en ce début de campagne de commercialisation, est surtout due à la recrudescence des besoins en biocarburant, portée par la nette hausse du pétrole (jusqu’à 70 dollars le baril sur le début septembre).
Au niveau français, la production de graines de colza a progressé de 0,5 Mt par rapport à l’an dernier, soit un total de 4,5 Mt récoltées «grâce à des rendements inespérés de 37 q/ha et une augmentation des surfaces de 8%», selon l’Oniol. Le marché devrait profiter de la hausse de la demande de la trituration française qui prévoit d’utiliser 2,4 Mt (+400.000t). Les ventes dans l’UE seraient, elles aussi, en augmentation avec une prévision de 1,6 Mt (+160.000t par rapport à 2004/2005), permise par la montée de la consommation allemande en biodiesel. Dans ces conditions, le stock de fin de campagne s’élèverait à 365.000t (+110.000 t par rapport à l’an passé). Cette progression de l’activité de la trituration aura pour conséquence un accroissement des coproduits comme le tourteau de colza dont l’incorporation dépasse aujourd’hui 20% de la consommation de tourteaux oléagineux, après un bond de 40% autorisé par le recul du prix des tourteaux l’an dernier. Ce mouvement devrait se pérenniser dans l’hypothèse assez réaliste d’une progression de la production d’huile végétale, qui aura pour conséquence un accroissement des produits de la trituration du colza.
Pierre Cuypers, nouveau président du conseil de direction de l’Oniol
Choisi au sein du collège des producteurs, Pierre Cuypers a été nommé président du conseil de direction de l’Oniol, qui réunit l’ensemble des représentants des professionnels de la filière oléoprotéagineuse trois à quatre fois par an. En plus des postes d’administrateur qu’occupe Pierre Cuypers (FNSEA, AGPB/PM, Unip, Fnams, Fop…), il assure la présidence de l’Association pour le développement des carburants agricoles (Adeca) et du Comité européen des biocarburants (CEB).