Onic : météo propice aux céréales françaises
SELON LE COMITÉ permanent de l’Office national interprofessionnel des céréales (Onic), qui s’est réuni le 8 février, la période hivernale et la vague de froid qui paralyse le nord, l’est et le centre de l’Europe, sont propices aux céréales françaises. Nos ventes de maïs sur l’UE sont ainsi revues à la hausse de 300.000 t à 6,2 Mt, face aux difficultés d’acheminement du maïs hongrois. Les objectifs d’exportation de blé français sont confirmés, grâce à la politique européenne volontariste menée ces dernières semaines. La demande est là et les cours s’en ressentent : les prix se sont raffermis en France, dans un contexte mondial haussier. Les récoltes de nos principaux concurrents s’annoncent en effet beaucoup moins abondantes pour la prochaine campagne.
Blé : accélération de l’octroi des certificats d’exportation
Avec plus de 1,8 Mt de certificats à l’exportation de blé délivrés dans l’UE au cours des quatre dernières semaines, la Commission est restée à l’écoute du marché et des opérateurs européens. Au total, 8 Mt de certificats ont été ainsi attribués en blé depuis le début de la campagne. Cette politique d’exportation volontaire doit être maintenue tout au long de la seconde partie de la campagne, en adjugeant à l’exportation des quantités suffisantes pour ne pas plomber la prochaine saison.
Ainsi le rythme d’octroi des certificats d’exportation de blé s’est-il accéléré le mois dernier, avec plus de 1,8 Mt Ce chiffre prend en compte le dernier comité de gestion des céréales à Bruxelles qui s’est tenu le 2 février dernier, avec près de 475.000 t adjugées en une seule séance (200.000 t au départ du marché libre et 274.678 t au départ des stocks d’intervention). de blé adjugé depuis le comité permanent de l’Onic du 10 janvier 2006. Ce tonnage comprend 1,2 Mt de blés issus du marché libre et 0,6 Mt de blés d’intervention européens. Le volume des certificats octroyés dans l’UE à 25 depuis le début de la campagne atteint ainsi 8 Mt de blé, contre 5,7 Mt l’an dernier à la même époque et 3 Mt il y a deux ans. Près de 60 % de ces certificats ont été délivrés en France, soit 4,6 Mt. Plus des trois-quarts des certificats d’exportation européens ont été délivrés au départ du marché libre (6,1 Mt). L’essentiel a été adjugé avec une restitution, mais on compte aussi 0,3 Mt de certificats de droit commun sans restitution. Les adjudications à partir des stocks d’intervention atteignent désormais 1,9 Mt dont près de 0,8 Mt au départ des stocks de blé français. Ainsi sur la seconde tranche de 500.000 t de blé d’intervention français remise en vente à la mi-janvier, reste encore quelque 200.000 t à adjuger. Il importe de conserver ce rythme au cours des prochains mois avec des adjudications suffisantes au départ du marché libre pour éviter des mises à l’intervention trop importantes d’ici la fin de la campagne. En effet, les offres à l’intervention de blé déposées au cours de cette campagne atteignent déjà 2,7 Mt à l’échelle européenne. Elles augmentent régulièrement, y compris en France qui en recense près de 0,2 Mt.
Intervention : 1,3 Mt de céréales revendues sur l’UE
Face au déficit fourrager de certains pays du sud de l’UE, victimes de la sécheresse, la Commission a décidé de remettre sur le marché une partie des stocks de céréales d’intervention communautaire dès le mois de juillet 2005. Près d’1,3 million de tonnes de céréales d’intervention ont ainsi été revendues sur le marché européen depuis le début de la campagne, dont 1Mt ciblées sur l’Espagne.
Concernant le stockage public, trois mois après le début de la campagne d’intervention 2005/2006, l’UE recense près de 7,3 Mt d’offres de céréales à l’intervention. Comme l’an passé, ces offres sont particulièrement abondantes en Hongrie, notamment en maïs. Pour l’heure, l’Onic enregistre pour la France 230.000 t de céréales offertes à l’intervention, essentiellement du blé.
Semis : les blés panifiables gagnent du terrain
Selon la dernière enquête par sondage réalisée par l’Onic, les blés panifiables progressent encore et cou-vrent désormais plus de 90 % des surfaces semées en blé tendre d’hiver. Les agriculteurs diversifient leurs choix et testent de plus en plus fréquemment de nouvelles variétés. Parallèlement, la contractualisation continue de se développer.
Ainsi La politique Qualité engagée par la filière céréalière depuis maintenant huit ans continue-t-elle de porter ses fruits. Les producteurs ont semé encore plus de blés pa-nifiables pour la récolte 2006. Les variétés panifiables occupent en effet désormais plus de 90 % des surfaces semées en blé tendre d’hiver. Le recul des blés «pour autres usages» (fourragers notamment), se confirme. Ils ne représentent plus que 9 % des surfaces contre 32 % en 1998 Résultats issus d’un sondage réalisé en janvier 2006 auprès de 5.000 agriculteurs. . Parallèlement, les agriculteurs diversifient leurs choix et testent de plus en plus fréquemment de nouvelles variétés. Deux agriculteurs sur trois plantent au moins deux variétés et un sur dix au moins six. Près de la moitié d’entre eux ont testé une «nouvelle» variété pour la récolte 2006. Parallèlement la contractualisation continue de se développer : un céréalier sur cinq et 16 % des surfaces de blé tendre sont concernés. La contractualisation est surtout répandue dans l’Est de la France (Bourgogne, Champagne-Ardenne, Lorraine) et le Centre (régions Auvergne et Centre), avec un record absolu en Côte d’Or : près de sept céréaliers sur dix sous contrat. L’Aube et le Puy-de-Dôme suivent au coude à coude, avec 60 % environ de producteurs sous contrat.