Oléoprotéagineux - Hausse des surfaces de tournesol entre 2022 et 2023, confirmée par Terres Inovia
Les conditions de semis n'ont pas été idéales en tournesol. Des attaques de ravageurs ont provoqué des resemis. Mais Terres Inovia n’est pas inquiet pour le moment quant au potentiel de récolte 2023. De leur côté, les conditions de culture de colza restent bonnes. Des maladies ont été rapportées en pois et en féverole, sans alarmisme. Les assolements de soja reculeraient.
Les conditions de semis n'ont pas été idéales en tournesol. Des attaques de ravageurs ont provoqué des resemis. Mais Terres Inovia n’est pas inquiet pour le moment quant au potentiel de récolte 2023. De leur côté, les conditions de culture de colza restent bonnes. Des maladies ont été rapportées en pois et en féverole, sans alarmisme. Les assolements de soja reculeraient.
Alors qu'Agreste publiait un premier chiffre d'estimation des assolements français de tournesol 2023 en mai dernier, à 868 000 ha, soit en légère augmentation par rapport à 2022 (861 000 ha), Terres Inovia est un peu plus optimiste. « Nous tablons toujours sur un chiffre autour des 900 000 ha, qui est l'objectif des semenciers », s'exprime Afsaneh Lellahi, directrice des actions régionales et du transfert de l'institut technique.
Comme pour le maïs, la campagne de semis de la culture oléagineuse a été compliquée par une météo plutôt adverse. Les pluies et les températures plus fraîches ont été favorables au développement des limaces, qui ont provoqué des dégâts. Les basses températures ont par ailleurs ralenti le développement des cultures, augmentant leur période de sensibilité aux attaques. Ce qui a obligé des agriculteurs à resemer. « Généralement, les dégâts de limaces ont eu lieu dans les zones les plus au Nord, dans les sols les plus frais du pays, où il y a eu moins de rayonnement et plus d'eau », témoigne l'experte.
Autre souci rapporté : les dégâts d'oiseaux, pour les mêmes raisons que les limaces, à savoir le ralentissement de la croissance des plantes causé par le froid. Tout cela a engendré des retards dans les travaux. « Il y a eu des resemis jusqu'à la semaine dernière (mi-mai), alors que l'an dernier, les travaux étaient achevés fin avril. Nous espérons que les agriculteurs ont fait le choix de variétés précoces afin de récolter les grains avec le moins d'humidité possible », commente Afsaneh Lellahi.
Des transferts marginaux du tournesol vers d'autres cultures
Mais dans l'ensemble, Terres Inovia se montre satisfait par la hausse des surfaces en tournesol. « Les agriculteurs ont été convaincus par les vertus de cet oléagineux, à savoir une plante moins exigeante en intrants (eau, fertilisants, etc.), ce qui est important dans un contexte de changement climatique. Il y a certes pu y avoir quelques transferts de surfaces, vers du sorgho ou du millet par exemple à cause de la météo peu clémente cette année, mais ce phénomène s'est avéré marginal. On voit désormais du tournesol au nord de la Loire, et nous avons accompagné de nouveaux producteurs », se réjouit Afsaneh Lellahi. Elle ne se montre guère inquiète pour le moment quant au potentiel de récolte à la fin de l'été/début de l'automne 2023, la campagne culturale ne faisant que débuter et les périodes cruciales de croissance survenant durant l'été.
Concernant le colza, Terres Inovia, malgré un manque de luminosité dans certains secteurs, juge les conditions de culture globalement bonnes. « Certes, les conditions de floraison n'ont pas toujours été idéales. Il y aura peut-être un peu plus d'hétérogénéité par rapport à l'an dernier. Mais dans l'ensemble, nous ne sommes pas inquiets pour l'instant, sachant qu'il reste à surveiller la phase de remplissage de grains », tempère l'experte. Elle insiste sur les conditions de culture particulièrement bonnes en Bourgogne-Franche Comté, région qui voit ses surfaces en colza rebondir après des années de baisse, compte tenu des attaques d'altises. « Il y a eu beaucoup de biomasse en entrée et sortie d'hiver, permettant aux plantes de bien résister aux attaques d'altises. L'accompagnement que nous avons apporté aux agriculteurs a plutôt bien marché », précise la directrice des actions régionales de l'institut technique.
En pois et en féverole, des foyers de bactériose ont été rapportés à Terres Inovia. « Il y a eu des maladies, et nous surveillons la situation. Mais nous ne sommes pas alarmistes, les cultures se développant correctement dans l'ensemble ». Côté surfaces, difficile de donner des chiffres précis, tant elles sont réduites aujourd'hui. « Les chiffres d'Agreste sont indicatifs, mais malheureusement, nous n'avons pas forcément de meilleures références. Et ce, d'autant qu'il y a des mélanges de cultures sur une même parcelle », explique Afsaneh Lellahi.
En soja, les assolements régressent entre 2022 et 2023. Terres Inovia table pour le moment sur un chiffre autour des 175 000 ha, contre 167 000 ha selon Agreste. « On aimerait une augmentation de la sole, sachant qu'il y a de la demande, et de nouveaux outils de trituration qui se construisent. Les prix ne semblent pas suffisamment attirer les agriculteurs », regrette Afsaneh Lellahi.
Baisse des taux d'huile confirmée en tournesol entre les récoltes 2021 et 2022
Il y a un mois (avril 2023), Terres Univia publiait une note sur la qualité des grains et les taux d'huile de tournesol de la récolte 2022. Et ils s'avèrent en baisse en moyenne par rapport à l'an dernier (récolte 2021), tombant à 43,9 %, soit très légèrement inférieur à la norme (44 %), contre 45,8 % l'année passée. Néanmoins, les mélanges de lots permettent d'atteindre les normes requises, rassure Terres Univia, qui constate une forte hétérogénéité selon les secteurs. En effet, les résultats dans le Sud-Est ont été moins bons en raison du déficit hydrique plus marqué l'an dernier, affichant une moyenne de 42,8 %, contre 44,4 % dans le bassin Est, qui a bénéficié de quelques pluies lors de la floraison, précise l'organisation.