Nutrition animale : le guide décarbonation du Snia et de LCA NA reconnu par l’Autorité de la concurrence
Le 2 juillet, l’Autorité de la concurrence a reconnu la méthode harmonisée de calcul de l’empreinte environnementale des aliments pour animaux, proposée par le Syndicat national des industriels de l'alimentations animale (Snia) et La Coopération agricole Nutrition animale (LCA NA), comme un accord de standardisation en faveur de la durabilité de tout le secteur. Cela va faciliter son déploiement pour la fiabilisation des valeurs annoncées de décarbonation des aliments pour animaux français.
Le 2 juillet, l’Autorité de la concurrence a reconnu la méthode harmonisée de calcul de l’empreinte environnementale des aliments pour animaux, proposée par le Syndicat national des industriels de l'alimentations animale (Snia) et La Coopération agricole Nutrition animale (LCA NA), comme un accord de standardisation en faveur de la durabilité de tout le secteur. Cela va faciliter son déploiement pour la fiabilisation des valeurs annoncées de décarbonation des aliments pour animaux français.
Les matières premières agricoles doivent répondre à de nombreux critères, quant à leur profil nutritionnel, leur qualité hygiénique, leur prix voire leur origine comme l’assurance d’une non déforestation à l’origine. Autant de critères qui peuvent être valorisés sur les marchés ou dont l’absence sortira le produit de certains usages. D’autres éléments seront de plus en plus pris en compte. « L’empreinte environnementale, et plus encore l’empreinte carbone des produits sont des considérations de plus en plus prise en compte dans les marchés, en devenant progressivement des paramètres de concurrence », explique l’Autorité de la concurrence dans sa lettre d’orientation informelle du 2 juillet.
La nutrition animale est le premier secteur à avoir présenté une méthodologie de calcul de décarbonation à l’Autorité de la concurrence.
Et si la question de la décarbonation monte dans toutes les filières, la nutrition animale vient de marquer un point : c’est le premier secteur à avoir présenté une méthodologie de calcul à l’Autorité de la concurrence. Il s’agit de disposer d’un outil harmonisé de calcul et, donc, de communication autour des efforts réalisés par la profession. Les professionnels ont interrogé l’autorité administrative pour s’assurer de la compatibilité d’une telle méthode aux règles de la concurrence.
Lire aussi : "Nutrition animale : réussir la décarbonation sans décapitalisation"
Un outil harmonisé de calcul
Le guide couvre les étapes de calcul pour l’empreinte en termes de gaz à effet de serre (GES) des aliments composés pour animaux de rente, de la production de leurs ingrédients à la livraison en élevage mais aussi les données à mobiliser pour ce calcul.
Le guide s’appuie sur les travaux européens non contraignants que sont le "Product Environmental Footprint" (PEF), et sa déclinaison sectorielle en nutrition animale, le "Product Environmental Footprint Category Rules Feed" ( PEFCR Feed), les bases de données GFLI et EcoAlim.
Selon le Syndicat national des industriels de l'alimentations animale (Snia) et La Coopération agricole Nutrition animale (LCA NA), son objectif est de mettre en place un outil de mesure standardisé des GES des produits de nutrition animale et de leur influence sur le cycle d’élevage permettant ainsi d’avoir des données fiables, comparables et interopérables.
Un moyen de communiquer sur l'empreinte carbone
Ils précisent que ce projet répondrait à la fois à une attente des fabricants d'aliments pour animaux et de leurs clients, le secteur agricole devant significativement diminuer ses émissions de GES conformément à la Stratégie nationale bas carbone de 2015 et à la Planification écologique de 2023.
Le projet répondrait également à une demande aval émergente de données d’impact environnemental nécessaires à la mesure, la justification et la communication sur l’impact environnemental des produits aval.
La grande distribution et les grandes marques agroalimentaires sont particulièrement demandeuses de telles informations à intégrer dans leurs démarches et leurs rapports RSE.
Des réserves de la part l'Autorité de la concurrence
Le rapporteur de l’Autorité de la concurrence émet toutefois des réserves en indiquant que « le caractère public, volontaire et non exclusif de la méthodologie, qui laisse une latitude aux acteurs d’aller plus loin que les préconisations du guide est un élément important dans l’analyse concurrentielle. Il a en particulier rappelé la nécessité de ne pas désinciter les entreprises à aller plus loin que ce que propose le projet et qu’à cet égard, le guide devait être clair sur le fait qu’il ne propose qu’une mesure harmonisée de l’empreinte carbone et non de l’empreinte en termes de gaz à effet de serre ou de l’empreinte environnementale en général ».
Testé depuis trois mois par les adhérents des syndicats de la nutrition animale, le guide a été lancé officiellement fin juin.