Conjoncture / productions animales
Nouvelle baisse de la production bovine française
La production nationale marque le pas en 2012 et les prix se sont donc raffermis. Une tendance qui devrait se confirmer en 2013.
La production bovine française atteindrait 1,574 million de têtes cette année, soit 5 % de moins que l’an dernier, selon l’Institut de l’élevage. La production de femelles devrait ainsi reculer de 4 % cette année. Le cheptel laitier se replie depuis plusieurs années, ce qui explique la baisse du nombre de femelles laitières abattues. Du côté des allaitantes, si les réformes ont été très fortes l’an dernier du fait de la sécheresse, elles ont été limitées cette année, d’autant plus que le cheptel est en recul de 2 %. La production de taurillons se replierait quant à elle de 5 %, après des années 2011 et 2010 en croissance. L’an prochain, l’Institut de l’élevage estime que notre production pourrait de nouveau baisser de l’ordre de 2 %. Ce repli atteindrait 3 % pour les femelles et 1 % pour les taurillons.
Cette érosion de la production n’est pas une exception au niveau européen. L’UE a ainsi enregistré un recul de 5 % de sa production sur les sept premiers mois de l’année, comparé à la même période de 2011. Un phénomène qui devrait se confirmer d’ici décembre. L’Institut de l’élevage estime par ailleurs que la production va continuer de se replier l’année prochaine, mais de manière plus mesurée.
Des prix durablement élevés
À 3,73 euros le kilogramme mi-novembre, selon FranceAgriMer, le prix moyen pondéré des gros bovins vifs au stade Entrée abattoir a reculé de 4,85 % par rapport à son record du mois d’août. Il dépasse néanmoins de plus de 10 % son niveau de l’an dernier. Ce repli est à relier à un commerce plutôt calme en aval. Les prix des vaches laitières ont pâti du manque de dynamisme de la consommation des ménages. Les abattoirs peinent en effet à revaloriser leurs prix de vente alors que les rayons Boucherie des grandes surfaces sont désertés en cette période de crise économique. La baisse des cours devrait se poursuivre jusqu’à la fin du mois tout au plus, avant que l’offre ne vienne de nouveau à manquer, une fois les femelles rentrées pour l’hiver, comme les années précédentes. Car, si ponctuellement l’offre semble plus présente, les disponibilités sont au fond toujours aussi réduites. Quant aux vaches de bonne qualité, elles tirent davantage leur épingle du jeu. En effet, faute d’offre du fait de la décapitalisation de 2010 et davantage du printemps 2011, les cours se sont stabilisés dans l’ensemble depuis plusieurs semaines.
De leur côté, les prix des jeunes bovins restent sous pression faute de dynamisme à l’export, en viande comme en vif. Les besoins de l’Italie, de la Grèce et de l’Espagne se sont effondrés du fait de la crise économique. Nos exportations vers l’Union européenne ont ainsi reculé de 11,7 % sur les sept premiers mois de l’année, par rapport à la même période de 2011. La Turquie est beaucoup moins présente aux achats que l’an dernier. Il faut dire que les droits de douane sur la viande atteignent 100 % depuis le 30 octobre selon l’Institut de l’élevage et que ceux sur le vif ont été relevés de 40 % fin octobre.
Difficile en veaux de boucherie
Cette année, les mises en place de veaux de boucherie ont été limitées. Les abattages devraient ainsi reculer de 2 % en volume sur l’ensemble de l’année, selon l’Institut de l’élevage. Une tendance qui devrait se confirmer l’an prochain, étant donné que les mises en place au second semestre ont été réduites, aux dires des opérateurs qui sont confrontés à une hausse des coûts de production. Dans le même temps, la consommation reste décevante. Les achats des ménages ont ainsi reculé de 5 % sur les neuf premiers mois de l’année, selon Kantar Worldpanel. De leur côté, nos importations en provenance des Pays-Bas se sont effondrées, de l’ordre de -18 % sur les dix premiers mois de l’année, comparé à la même période de l’année dernière.