Nouveau recul des surfaces en blé dur d’hiver
Les surfaces de blé dur semées cet automne sont attendues en légère baisse par la plupart des opérateurs de la filière.
Les surfaces de blé dur semées cet automne sont attendues en légère baisse par la plupart des opérateurs de la filière.
Lors de la 64e Bourse de commerce européenne, les opérateurs français et européens de la filière blé dur se sont retrouvés et ont échangé sur les évolutions de surfaces en France. Pour le cabinet italien Areté, qui a présenté ses travaux lors de la réunion de l’Association des semouliers de l’Union européenne le 5 décembre, les surfaces de blé dur devraient céder 4 % en France d’un an sur l’autre. Cela ramènerait à environ 230 000 ha la sole française de blé dur pour la récolte 2025, contre 240 000 ha pour la récolte 2024, selon Agreste. « Des années de production difficiles devraient décourager l’investissement dans cette culture », a commenté Carlotta De Pasquale, analyste de marché du cabinet Areté.
Des évolutions contrastées selon les bassins de production
Selon les différentes zones de production, les surfaces sont attendues stables voire en légère baisse.
Dans le Centre, plusieurs acteurs du marché font état d’un recul des surfaces plus ou moins prononcé en semis d’hiver. Un opérateur rapporte une baisse de la superficie comprise entre 7 et 10 %. D’autres sont plus prudents et tableraient plutôt sur un recul entre 5 et 6 %. Pour Christine Petit, secrétaire générale du Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France et du Comité français de la semoulerie (CFSI - Sifpaf), « les agriculteurs font face à une forte démotivation dans le Centre, mais cela ne concerne pas que le blé dur ».
La sole de blé dur connaîtrait une baisse un peu moins prononcée dans le Sud-Ouest, où un professionnel l’estime entre 3 et 5 %. Dans le Sud-Est, les surfaces devraient rester stables d’un an sur l’autre.
En revanche, Adrien Caufment, directeur commercial céréales de la Cavac, est plus optimiste pour la situation en Vendée : « 60 % des semis ont été réalisés pour le moment sur la Vendée. La campagne est plutôt bien partie et les surfaces devraient rester stables », nous a-t-il confié.
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Un possible rattrapage sur les semis de printemps
Au 2 décembre, les semis de blé dur étaient considérés comme achevés à 78 % (blé dur d’hiver et de printemps confondus) par le programme Céré’Obs de FranceAgriMer.
Au 2 décembre 2024 | Au 2 décembre 2023 | |
Centre-Val de Loire | 64 % | 48 % |
Occitanie | 92 % | 57 % |
Provence – Alpes – Côte d’Azur | 99 % | 97 % |
Drôme | 95 % | 87 % |
Vendée | 56 % | 24 % |
À l’échelle nationale, si le déroulement des emblavements de blé dur s’est bien mieux passé que l’an passé, l’avancement des semis reste cependant en léger retard par rapport à la moyenne quinquennale, toujours selon Céré’Obs. La date médiane des semis a ainsi 9 jours de retard sur la moyenne quinquennale à l'échelle nationale, et les semis ont été réalisés plus tardivement dans tous les bassins de production.
Avec le report des semis de blé tendre cette campagne à cause de la météo, plusieurs opérateurs s’accordent sur de possibles reports sur des semis de printemps en blé dur, notamment dans la zone Centre. « Les semis ne sont pas encore terminés et les semis de printemps devraient être favorables au blé dur, avec des changements d’intentions de semis du blé tendre vers le blé dur », rapporte Frédéric Gond, président du Comité de pilotage de la filière blé dur et agriculteur-coopérateur d'Axéréal. Albert Mathieu, président-directeur général de Panzani et président du CFSI-Sifpaf, s’attend également à des semis de printemps conséquents dans le Centre et l’Ouest.
Incertitude sur le niveau de production
Il est encore très tôt pour présumer du niveau de la récolte 2025 de blé dur. Les experts sont partagés à ce sujet. Si pour le cabinet Areté les rendements ne devraient pas compenser la baisse des surfaces, « on peut espérer un rendement meilleur en 2025 », temporise Albert Mathieu.