Nouveau décrochage en céréales
BLÉ TENDRE : la nouvelle récolte tarde à prendre le relais
L’ancienne récolte s’épuise sur un rythme d’affaires relativement faible, avec simplement quelques achats de couverture en très rapproché. La nouvelle campagne a quant à elle beaucoup de mal a prendre son envol, la faute à une météo capricieuse. Les fortes pluies qui se sont abattues depuis quelques semaines ont en effet préoccupé les opérateurs, notamment les vendeurs qui se sont montrés plutôt frileux. L’amélioration prévue dès la fin de cette semaine, avec le retour d’un temps plus sec et chaud, pourrait détendre l’atmosphère. Le marché devrait ainsi repartir sur des bases plus saines, et le retour des vendeurs pourrait lancer enfin les affaires. Les cours en physiques ont donc opéré un net décrochage dans le sillage d’Euronext. A l’international, les opérateurs auront un œil attentif sur l’appel d’offres lancé cette semaine par l’Algérie pour 50 à 300.000 tonnes. Les conditions s’améliorent en Australie, et l’état des blés américains s’améliore également. A surveiller, les pluies qui pourraient altérer les blés de la mer Noire.
BLÉ DUR : des inquiétudes sur le profil de la nouvelle récolte
Avec l’abondance des précipitations, la fusariose commence à faire parler d’elle. Ces incertitudes quant à la qualité de la récolte à venir ont fait fuir les vendeurs. Cette situation entraîne en revanche la concrétisation de quelques affaires sur l’ancienne récolte.
ORGE DE MOUTURE : sans relief
Marché en manque de repères que ce soit en AR et NR, avec des cours qui décrochent dans le sillage du blé. Les opérateurs ne relèvent qu’un très faible filet d’affaires.
ORGE DE BRASSERIE : temps trop sec en Europe du Nord
Alors que l’AR se liquide dans l’indifférence, la nouvelle récolte est bloquée par les inquiétudes des opérateurs concernant la qualité des orges 2008 en Scandinavie et dans le nord-est de l’Allemagne. Le temps y est trop sec. S’il ne pleut pas dans les prochains jours, les taux de protéines et rendements pourraient en être affectés. Bien qu’hésitante, la demande se ma-nifeste et les cours se consolident.
MAÏS : mouvement de recul en AR
Activité commerciale toujours aussi irrégulière cette semaine, alors que les cours ont enregistré un recul général en AR, dans le sillage des autres céréales et de Chicago en léger repli. Marché encore balbutiant en NR, alors que l’état des cultures est très satisfaisant. En revanche, les semis de maïs américain sont toujours en retard, et, selon l’USDA, seulement 74 % sont sortis de terre, contre 92 % l’an dernier.
FRETS : manque de cales récurrent
La situation n’a guère évolué sur le marché des frets fluviaux. Certains besoins d’affrètement restent en souffrance. Il est en effet toujours difficile de trouver des bateaux disponibles. Les expéditions à destination des places portuaires sont ralenties. Du côté des frets maritime, l’indice concernant le transport de céréales, établi par le CIC, a fortement progressé en mai, la demande d’approvisionnement restant bien présente. Le manque de marchandise disponible sur le très court terme sur la façade Atlantique, lié notamment à la grève argentine, a également tiré les prix vers le haut. L’IFC a même atteint un record en milieu de mois à 12.999 points. L’ensemble du marché des frets maritimes s’est montré tendu ces dernières semaines, soutenu par ailleurs par le courant massif de matériaux de construction à destination de la Chine, consécutif au tremblement de terre qui a frappé ce pays. La tension du marché du pétrole a participé à faire grimper les taux. Le marché s’est néanmoins détendu en fin de mois.
OniGC : la collecte au 1 er mai
Selon les derniers chiffres de l’Onigc, la collecte de céréales au 1 er mai 2008 s’élève à 46,95 Mt (contre 49,48 Mt au 1 er mai 2007), dont 25,93 Mt de blé tendre (27,95 Mt), 10,95 Mt de maïs (10,21 Mt), 7,41 Mt d’orges (8,25 Mt), 1,88 Mt de blé dur (2,04 Mt).
TOURTEAUX : petite détente dans le sillage du pétrole
Le marché des tourteaux de soja s’est montré très calme cette semaine. La détente des prix du soja, dans le sillage du pétrole sur Chicago, a permis la réalisation de quelques affaires sur les mois d’été de la part des fabricants d’aliments du bétail.
Toutefois, la grève en Argentine qui perdure permet aux prix de se tenir, notamment sur le disponible.
En colza, l’activité est au point mort, tandis qu’en tournesol, on signale quelques échanges.
PROTÉAGINEUX : produits tombés aux oubliettes
Le marché est totalement délaissé. Aucune affaire ni en pois, ni en féverole, ne se traite. Les prix cèdent du terrain en sympathie avec les marchés céréaliers.
ISSUES DE MEUNERIE : la dégringolade continue
Les cours poursuivent leur effrondement. Le son ne trouve absolument pas preneur. Ce désintérêt, aggravé par la consommation d’autres produits en cette saison, pousse l’ensemble des issues à la chute.
DÉSHYDRATÉS : léthargie profonde
Le marché des pulpes et des luzernes est toujours étroit. L’activité, très réduite, est dominée par des reventes. Les cours sont reconduits en luzernes, et s’effritent en pulpes ancienne récolte.
CO-PRODUITS : grande fermeté de la poudre de lait
La poudre de lait affiche des cours en nette progression, une certaine tension régnant sur ce marché. Toutefois, des opérateurs parient sur une baisse à venir. En lactosérum en revanche, les cours reculent sur un marché au actif.
Rien de neuf en pailles et fourrages. Les cours sont stationnaires. Les prix des PSC connaissent une baisse sensible sous l’influence des céréales.
Concernant les farines de poisson, les pêches ont redémarré au Pérou le 2 juin et devraient s’achever en fin de semaine prochaine. La reprise n’aura lieu que fin octobre, début novembre. Les taux de fret participent à la fermeté du marché.
PRODUITS DIVERS : activité en graines fourragères
Le marché des graines fourragères est reparti après l’ISF, où des affaires ont été conclues. La campagne de printemps n’a pas été bonne. Les acheteurs espèrent une meilleure récolte en automne et se sont donc couverts en prévision, ce qui a dopé les cours.
La tendance est à la hausse en graineterie. La demande est revenue mais l’offre est toujours restreinte.
En légumes secs, le marché étant très pauvre en affaires, les niveaux de prix sont difficiles à estimer. Le manque d’offre est à l’origine de cette atonie.
OLÉAGINEUX : chute des prix en colza malgré quelques inquiétudes sur la récolte
Dans le sillage direct de l’évolution du baril de pétrole, la graine de colza affiche des prix en net retrait. La baisse est nettement plus prononcée que celle en soja. Ce dernier reste soutenu par la grève en Argentine qui se poursuit, et par le retard pris dans les semis aux Etats-Unis. Le marché français du colza perd ainsi près de quinze euros sur la semaine. Pourtant, les précipitations qui s’abattent sur le territoire hexagonal inquiètent nombre d’opérateurs, qui redoutent une altération de la qualité et des volumes à venir pour la prochaine récolte. Ce facteur ne semble pas prendre trop d’importance pour le moment. Par ailleurs, l’Agence américaine de régulation des marchés des matières premières (CFTC) a reconnu avoir lancé une grande enquête, depuis décembre, sur des manipulations des cours du pétrole par des fonds spéculatifs. Cette nouvelle semble avoir pris le pas sur les fondamentaux actuels (haussiers) du marché de la protéine. En tournesol, mises à part quelques affaires, le marché est très calme.