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COT'Hebdo Oléagineux et coproduits
Marché des oléagineux et coproduits du 5 au 12 mars 2025 - Chute vertigineuse des prix du colza français, dans le sillage du canola canadien

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 5 et le 12 mars 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Image d'oléoprotéagineux et courbes d'évolution de prix, générée par l'IA.
© Généré par l'IA

Les prix du colza ont chuté sur Euronext (-24,5 €/t sur l’échéance mai) et sur le marché physique français (-26 €/t en FOB Moselle sur avril-juin), entre le 5 et le 12 mars. Ceux du tournesol oléique ont également baissé mais dans une moindre mesure, perdant 10 €/t en rendu Saint-Nazaire sur avril-juin.

La nette dépréciation du colza s’explique par les pertes tarifaires drastiques du canola canadien à Winnipeg (-59,2 CAD/t sur l’échéance mars), à la suite de la mise en place par la Chine d’un droit de douane de 100 % sur l’huile et le tourteau de canola canadien à compter du 20 mars, qui va s’ajouter à partir du 2 avril à la taxe de 25 % sur les importations états-uniennes en provenance du Canada.

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La baisse du prix du colza européen a été amplifiée par le net affaiblissement du dollar face à l’euro sur la semaine (-0,9 %), qui rend les marchandises états-uniennes nettement plus attractives sur le marché mondial, couplé à la dépréciation du soja sur le CBOT (-10,25 cts$/boisseau sur l’échéance sur mars), chahuté par la guerre commerciale entreprise par Donald Trump envers ses principaux fournisseurs (Mexique, Canada, Chine et UE).

Dans ce cadre, notons que la Commission européenne a décidé d’instaurer des mesures de rétorsions envers les États-Unis, qui pourraient potentiellement concerner les graines états-uniennes de soja et de colza à faible teneur en acide érucique à partir de la mi-avril.

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Le marché français des oléagineux est globalement calme cette semaine. En colza, la baisse continue des prix n’incite pas les vendeurs à montrer le bout de leur nez sur l’actuelle campagne, pour vendre les derniers fonds de tiroirs. La prochaine campagne est tout aussi léthargique. En tournesol, le manque de disponibilités bloque les affaires mais a permis de limiter la baisse des cours.

Karine Floquet

Protéagineux 

Bonne couverture des acheteurs

Les prix se font rares en récolte 2024, faute de marchandises et alors que la plupart des acheteurs sont déjà couverts. En pois départ Marne et rendu Pontivy/Guingamp, les prix n'évoluent pas entre le 5 et le 12 mars. En féveroles, les prix cèdent 10 €/t en rendu Pontivy/Guingamp sur la semaine. Les autres places sont non cotées.

Par ailleurs, les premiers résultats de l’enquête de Statistique Canada pour la prochaine récolte publiée le 12 mars indiquent une augmentation de 9,5 % de la superficie de pois au Canada en 2025, à 3,517 millions d’acres.

Tourteaux 

Prix baissiers et marché actif en soja

Les prix des tourteaux de soja OGM sur le marché physique français ont continué de reculer entre le 5 et le 12 mars. La prime pour le tourteau de soja non OGM a progressé sur le rapproché et régressé sur l'éloigné. Elle vaut désormais 157 €/t sur les échéances mars et avril, 144 €/t sur les 3 de mai et les 3 d’août, et 140 €/t sur le 2 de novembre. La prime pour le tourteau de soja mass balance est quant à elle inchangée, comprise entre 3 €/t et 4 €/t sur toutes les échéances.

Les prix du tourteau de colza et du tourteau de tournesol hexagonaux sur le marché physique français ont également suivi une tendance baissière sur la semaine.

L'activité s'est concentrée sur le tourteau de soja et, dans une moindre mesure, sur le tourteau de colza. Quelques affaires ont également été traitées en huile de soja.

Issues de meunerie

Stabilité des cotations

Les prix des issues de meunerie en Île-de-France sont reconduits entre le 4 et le 11 mars. On observe un ralentissement de l'activité meunière, côté offre, et un retrait des besoins des fabricants d'aliments pour animaux, côté demande. La nutrition animale française suffit à écouler les marchandises disponibles.

En Bretagne, les prix du son fin farine n'ont pas bougé entre le 5 et le 12 mars, à l'image du marché francilien. L'activité demeure calme. En départ Isère, les cours du son fin farine ont cédé 5 €/t, sur la base de nouvelles affaires traitées en blé tendre comme en blé dur. En départ Marseille, les prix des issues de meunerie ont perdu 5 €/t en son fin pellet et 10 €/t en son fin farine. Sur la zone de Toulouse, les prix ont également perdu 5 €/t.

Coproduits de l'amidonnerie

Tendance baissière, à l'exception de la drêche de maïs sur le rapproché

Les prix de la drêche de blé sur le marché physique français ont reculé entre le 5 et le 12 mars. Ceux de la drêche de maïs ont fait de même sur les périodes éloignées, mais se sont appréciés sur le rapproché, en raison du manque de disponibilités.

Les prix du corn gluten feed sur le marché physique français ont diminué de 4 €/t entre le 5 et le 12 mars, en réponse à la tendance baissière des cours céréaliers.

Coproduits laitiers

Aucune nouvelle affaire

Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale en disponible n'ont pas évolué sur le marché physique français entre le 6 et le 13 mars 2025. Aucune nouvelle affaire n'a été enregistrée sur la semaine, et ce, pour la troisième semaine consécutive.

Farines de poisson

Fermeté en origine scandinave

Les prix de la farine de poisson se tendent en origine scandinave entre le 26 février et le 5 mars, du fait de la hausse des températures qui rend les pêches plus difficiles. En origine sud-américaine, les cotations n'ont pas évolué.

Produits déshydratés

Sans changement

Les prix de la luzerne déshydratée sur le marché physique français n'ont pas évolué entre le 5 et le 12 mars. 
En pulpe de betteraves, les prix sont également stables sur la semaine. 

Lors d'une conférence de presse le 11 mars organisée par La Coopération agricole - Luzerne de France, le directeur général de Désialis (commerçant français de luzerne déshydratée) Pierre Bergoc a annoncé s'attendre « à une baisse de plusieurs milliers d'hectares de la surface de luzerne », lors des deux prochaines années,  sur la zone d'influence de la société, qui commercialise les volumes produits sur environ 80 % de la sole nationale (68 000 ha en 2023), selon nos confrères d'Agra. Désialis projette pour le moment un recul de 5 % de la sole entre les étés 2023 (récolte 2024) et 2024 (récolte 2025) et un nouveau repli de 5 % est attendu à l'été 2025 (récolte 2026), en raison de la chute des cours mondiaux et français, plombant la rentabilité des producteurs, qui seraient amenés à abaisser leurs plantations, détaille le média.

Pailles et fourrages

Prix reconduits

Les prix de la paille (blé et orge) et du foin de Crau (cotations commerciales et de référence) sont sans changement entre le 5 et le 12 mars, en départ Centre/Bassin parisien comme en départ Nord-Est. Dans cette dernière zone, la demande est constante et régulière, avec un transport toujours aussi difficile et cher à organiser. 

La rédaction 

À surveiller

Soja

  • Conséquence des rétorsions chinoises sur les exportations états-uniennes
  • Achats chinois en origine sud-américaine
  • État des cultures en Argentine, avec une météo clémente à l’heure actuelle
  • Évolution de l’euro face au dollar, en forte hausse actuellement

Colza

  • État des cultures françaises, qui ont souffert de l’excès d’humidité
  • Volume des exportations canadiennes de canola, taxées par la Chine
  • Production de canola australienne, attendue en hausse
  • Dynamique des exportations australiennes de canola

Tournesol

  • Manque de disponibilités sur le marché français
  • Récolte mondiale de tournesol en 2025-2026, attendue en hausse

Karine Floquet

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